Et ce n’est que la pointe de l’iceberg…

Finances publiques

Quand je dis que c’est facile de dépenser l’argent des autres. Quand je dis aussi que le gouvernement ne regarde pas à la dépense et surtout qu’il ne contrôle rien, et que la rectitude financière est le dernier de ses soucis, je vous invite à bien lire le texte qui suit, du journaliste Patrick Bellerose, au Journal de Québec. Rappelez-vous-en lorsque vous ferez votre prochaine déclaration de revenus, chèrement gagnés.

52 000 $ PAYÉS DE NOS POCHES INUTILEMENT

Des cartes de crédit et des intérêts qui coûtent cher à l’État

Les contribuables québécois ont payé plus de 52 000 $ en intérêts sur des soldes impayés en raison d’une gestion négligente des cartes de crédit des ministères, constate le vérificateur général. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg.

L’équipe d’Alain Fortin s’est penché sur l’utilisation des cartes de crédit par l’État québécois, un enjeu soulevé par notre Bureau d’enquête l’an dernier.

Le vérificateur général par intérim a soulevé de nombreuses lacunes dans la gestion de ce mode de paiement utilisé par 153 ministères et organismes.

DANS LE VIDE

Sur une période de trois ans, le ministère des Transport a payé 16 570 $ dans le vide. Dix autres ministères cumulent 36 000 $ en intérêts sur la même période.

Au total, 64 ministères et organismes ont été vérifiés. Seuls ceux ayant des intérêts excédant 1000 $ ont été retenus.

De façon générale, le rapport indique :

  • Il n’y a aucune limite financière par transaction pour la quasi-totalité des cartes;
  • Les limites d’achats mensuelles dépassent le seuil préconisé par le Secrétariat du Conseil du trésor pour la grande majorité des cas;
  • Les blocages de catégories de commerçants sont sous-utilisés;
  • Les délais d’annulation des cartes sont longs.

En effet, le VG note qu’une annulation peut prendre jusqu’à 122 jours après le départ d’un fonctionnaire et 259 jours pour une absence prolongée.

LACUNES

Le paiement d’intérêts pour les soldes réglés en retard est d’autant plus incompréhensible que les organismes peuvent autoriser des paiements préautorisés auprès de la banque.

À preuve, la commission scolaire du Chemin-du-Roy et le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, où cette mesure est appliquée, n’ont payé aucun frais de retard sur la période auditée.

« C’est sûr que, globalement, ce ne sont pas des millions [de dollars] », a commenté Alain Fortin. Mais le problème pourrait facilement être corrigé, souligne-t-il.

D’ailleurs, l’encadrement général des cartes de crédit laissent à désirer. Pour près de 40 % de quatre entités auditées, les raisons des achats n’étaient pas documentées.

Une centaine de transactions ont aussi permis de contourner les limites financières en fractionnant le montant en plus petites sommes, pour un total de 260 000 $.


Vous en pensez quoi ?