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Quel beau samedi on a passé! Dès cinq heures du matin, nous prenions la route pour se rendre à Sainte-Anne-de-la-Pérade, pour notre pèlerinage annuel aux poulamons, ou si vous préférez, à la pêche aux petits poissons des chenaux. Gilles et Martin étaient là, de même que François, Diane et Gaston.
Après une halte pour déjeuner, nous arrivons à destination un peu avant huit heures, directement sur la rivière et accueillis par notre pourvoyeur Jacques Lefebvre. Étant des clients de longue date, il nous a réservé sa meilleure cabane, chauffée d’un poêle à bois. Le confort total! La glace faisait bien un mètre d’épaisseur mais à quelques cinquante pieds de nous, on pouvait voir le courant défiler dans une zone dégelée, résultat des redoux de la semaine précédente.
Sitôt nos lignes bien tendues, le poisson passe à table. Tour à tour, les prises de bonnes tailles se succèdent. Les miennes sont dressées au dessus d’une "garderie", puisque je sors des petits poulamons qui ne feraient même pas reculer de peur une modeste sardine. Je me suis repris quand même avec quelques spécimens beaucoup plus grassouillets.
Fait étrange et selon les curieux rassemblés autour de nos captures laissées à geler à l’extérieur de la cabane, nous étions pratiquement les seuls qui faisaient une pêche miraculeuse. Les cabanes voisines avaient du mal à trouver du poisson et elles n’étaient qu’à quelques petits pieds de nous. Évidemment, on profitait de la situation pour leur vanter nos méthodes et techniques farfelues d’appâts, pour profiter de notre dynastie.
On a tout de même offert aux voisins de s’approvisionner chez nous avant de retourner à la maison bredouilles ou quelque peu sur leur appétit. Au moins, ils pourraient tenir leurs promesses de partage avec leur proches.
Je dirais, sans me tromper, qu’on a probablement rapporté plus de 500 poissons et ce, sans compter les quelques 200 et plus qu’on a remis à l’eau, pour ne pas se voir accuser de détournement de mineurs. Que voulez-vous, ces prises étaient tellement petites, qu’on les prenaient en pitié en les retournant à leurs mères.
Gilles, pour qui c’était la première expérience a adoré et a promis qu’il serait du voyage l’hiver prochain. J’ai quand même profité de l’occasion pour lui jouer un bon tour. Alors qu’il était penché au dessus du trou à observer ses lignes, je m’amusais à faire bouger celles-ci avec le manche de la pelle à frasil, à son insu évidemment. Comme un éclair, il tirait la corde pour découvrir qu’aucun poisson n’était au bout, puis une autre corde, puis une autre… On a bien ri avant qu’il ne découvre l’arnaque.
La pêche était tellement bonne, que les seuls temps morts que nous avions étaient les pauses du dîner, lorsque quelqu’un décidait d’aller se reposer, prendre une petite marche à l’extérieur, ou simplement aller aux toilettes. Gilles et Gaston se sont même payés un petit "roupillon" dans le fauteuil de la cabane. Un gros merci à Diane et Gaston, les seuls fumeurs du groupe, qui ont grillé leurs cigarettes à l’extérieur de la cabane. Un geste apprécié de tous.
Cette belle activité s’est poursuivie jusqu’à dix-huit heures, puis nous nous sommes dirigés au buffet du Sieur Laviolette de Trois-Rivières pour le souper et se raconter comment la journée avait été des plus agréables. À vingt-deux heures, nous étions rentrés à la maison, en se promettant de se reprendre l’an prochain.