Déçu des journalistes

 

Hier soir, j’écoutais le TVA de 22 heures. On nous apprend que l’essence vient de faire un autre bond vers le haut évidemment, à 1,34$ le litre. On prend bien soin de mentionner également que ce n’est pas terminé. On vogue allègrement vers l’objectif de 1,50$ le litre, prévu pour l’été. Mon oeil! On l’atteindra bien avant.pompe_small.gif

Les journalistes attachés au reportage y vont de belles suggestions pour réduire notre consommation; Pression des pneus, équilibrage des roues, remplacement du filtre à air et j’en passe. Je vous fais également grâce au fait que lever le pied de l’accélérateur est également un excellent moyen. Le reportage se termine sans qu’on parle des produits dérivés, que bon nombre d’automobilistes consomment sans réfléchir. Je bouille. Je frustre et me voilà en train de rédiger ce billet.

Quand je parle de produits dérivés, je parle du lave-auto, de l’épicerie, du casse-croûte de la pâtisserie et de je ne sais plus quoi. Les grandes pétrolières, dans leur immense souci de bien servir la clientèle, démolissent puis reconstruisent leurs stations-service en prenant bien soin d’y ajouter un A & W, un comptoir à café et pâtisseries, du pain, des boissons gazeuses, finalement, de vrais dépanneurs. Et ça marche ! À plein régime à part ça. 

L’essence augmente soudainement de 15 cents le litre, et voilà la même clientèle qui prend calmement sa pause café, sans oublier de s’acheter un paquet de cigarettes au passage et pourquoi pas un gratteux et un 6/49 avec Extra. Il y a de ces jours où, en attendant de passer à la caisse pour payer obligatoirement mon essence, j’observe les gens qui flânent dans les allées, à la recherche de quelque chose pour se rafraîchir. Un peu plus loin, des tables sont occupées par d’autres personnes en train de déjeuner. La même idée me traverse l’esprit; J’aurais le goût de leur crier «pas satisfait de vous faire fourrer avec l’essence, vous vous faites enculer avec votre café et vos cigarettes». Je sais que c’est vulgaire, mais que voulez-vous, c’est plus fort que moi. Un jour, ça va sortir !

C’est de cela que j’étais déçu qu’on n’en fasse aucune mention dans le reportage. Il me semble qu’arrêter de les encourager en achetant autre chose que de l’ESSENCE, aurait tout un impact. Les pétrolières seraient forcées de revoir leur stratégie de ce côté. Mais non, pas un traître mot de tout ça. Les journalistes et chroniqueurs aussi sont endormis.

On vit aujourd’hui dans la facilité, dans la proximité et dans l’individualisme. On n’a plus ce souci de la collectivité et des mouvements de masse. En autant que notre petite personne est satisfaite, le reste est sans importance. Et ça, les pétrolières l’on compris. Elles continuent d’engranger des profits tout azimut. Si nous ne sommes pas là, ils ne sont pas là. Rappelez-vous ça. Nous avons le pouvoir de contrôler nos achats et de décider où on va aller déjeuner.

Je serais curieux de connaître combien de gens partagent cette opinion. Des dinosaures comme moi, sont en voie d’extinction, comme à la fin de leur époque. J’ai cependant la conscience tranquille; je ne paie que cette essence que je ne peux éviter, l’automobile étant un mal nécessaire. Le reste, je peux facilement l’acheter ailleurs et je m’en fait un devoir.

 

Vous en pensez quoi ?