Bienvenue dans mon univers ! Vous êtes ici chez vous.
Quand on était petit, mon père nous demandait candidement cette question; Qu’est-ce qu’une mouche ? et devant notre ignorance volontaire, il nous répondait savamment; Une mouche, c’est une petite bibite qui fait caca dedans les vitres. On s’éclatait de rire à chaque fois. Bizarrement, cette pensée me revient depuis que nous avons amorcé ce voyage, c’est à dire depuis que j’ai commencé à faire la guerre à ces petites bestioles inutiles. Comme les maringouins, j’en suis toujours à me demander à quoi elles peuvent bien servir, à part écœurer le peuple.
Ayant passé tout le dernier été au ranch de mon frère avec la caravane, l’automne venue elles ont élues domicile dans tous les trous ou racoins de la caravane. Discrètement et à notre insu, elles se sont endormies en état d’hibernation… Et moi qui croyait que ce n’était que les ours. Finalement, je les avait complètement oublié, jusqu’à il y a une semaine.
Alors que nous atteignions la Caroline du Nord et mis le chauffage dans l’unité, elles se sont réveillées. Entretemps, elles se sont multipliées et leur progéniture est venu élire domicile dans les mêmes espaces clos. À coups de toc toc, elle venaient s’écraser et se frapper dans les sorties de ventilation. Dès lors, la guerre venait d’être déclarée. Le tue-mouches, jusque là remisé, reprenait du service.
Chaque jour, chaque minute, chaque instant où j’en apercevais une, je m’emparais de mon arme de destruction massive pour me déguiser en exterminateur implacable. L’autopsie que j’ai pratiqué sur ma première victime ne mentait pas sur son origine; Elle dégageait une odeur d’écurie, donc elle venait de Shefford. La guerre s’est terminée hier matin alors que la 74e et dernière victime rendait l’âme. Je suis le seul signataire de l’Armistice.
Malgré tous ces combats qui fatiguent les yeux rien qu’à les suivre, je me pose toujours la question pourquoi elles existent. Vous le savez, vous ? Elles sont la cause d’accidents en s’agrippant sans relâche aux chevaux, aux chevreuils et orignaux qui deviennent paranos et qui n’hésitent pas à s’élancer à travers les routes pour s’en débarrasser, courant vers une mort certaine et faisant souvent d’autres victimes humaines. Elles sont aussi porteuses de parasites qu’elles transportent en butinant les ordures et excréments de toute sorte. Rien que pour cela, elles sont dégueulasses ! En tout cas, comme mes maringouins, je ne les trouve d’aucune utilité et lorsque je les vois, je suis en mission.
C’est pour éviter que tu nous oublies durant ton escapade hivernale.
Trêve de plaisanteries, voiçi un petit texte trouvé sur internet en réponse à la même question que tu te poses.
« Comme vous le dites, chaque bestiole a son utilité. Et la mouche également, quoique à première vue, on se demande bien pourquoi un tel insecte existe (comme les maringouins d’ailleurs!). Il existe des milliers d’espèces différentes de mouches et moucherons dans le monde. Certaines sont très dangereuses, de par la nature des microbes et virus qu’elles transportent (la mouche Tsé-tsé d’Afrique par exemple).
Les différentes espèces de mouches occupent une place très importante dans la chaîne alimentaire :
– Les mouches et leurs larves servent souvent de repas aux poissons.
– Les oiseaux également se délectent de ces petites bestioles qu’ils saisissent au vol.
– Les mouches peuvent parasiter d’autres espèces d’insectes dévastateurs et nuisibles, empêchant ainsi leur pullulation.
– Certaines espèces de mouches sont pollinisatrices, c’est à dire qu’elles contribuent à transporter le pollen des plantes et des fleurs, une tâche essentielle pour la reproduction des plantes.
– Les mouches contribuent au nettoyage de la nature, en pondant leurs œufs dans les cadavres en décomposition, dont leurs larves se nourriront (les asticots). Je vous concède que ce n’est pas une noble tâche, mais il faut bien que quelqu’un la fasse !
Dans la nature, tout est inter relié. Les espèces qui nous semblent les plus inutiles ont toutes une fonction bien précise. C’est pour cela qu’il faut prendre soin de la nature, car la disparition d’une espèce aussi minime soit-elle, peut déclencher une dangereuse réaction en chaîne. »
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Malgré toutes ces supposées vertues, je ne les aime pas plus. Et de plus, je n’ai pas besoin des mouches pour penser à vous. Vous êtes déjà dans mes pensées… Jour J dans 28.
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