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Qui aurait cru que j’avais des ambitions et des aptitudes de gentleman farmer. Ceux qui me connaissent savent que je suis un gars de ville, mais depuis que j’apporte ma modeste contribution au Ranch Kaymas de mon frère et sa conjointe, je dois dire que je trouve la campagne agréable et relaxante. Être entouré d’animaux, principalement deux chevaux et une toute petite chèvre, me fait prendre un meilleur contact avec la nature et mes visites au ranch sont toujours intéressantes. J’apprends les rudiments à petites doses.
Tout ce préambule pour vous parler de notre nouvelle activité au ranch; l’élevage de poulets ! Oui, vous avez bien lu… Pas des poules pondeuses pour faire le commerce des œufs, non. Des coqs pour la chair. On les nourrit pendant une dizaine de semaines et lorsque ils sont dodus à point, c’est le chemin de l’abattoir, suivi du congélateur, puis on les bouffe. C’est triste vous me direz mais ainsi va la vie des poulets.
Inutile de vous dire que les groupes de pressions, dont ma sœur cadette, s’opposent vivement à cette pratique et me l’ont fait savoir. C’est scandaleux ! C’est inhumain ! Il ne faut pas avoir de cœur ! Toutes les raisons sont bonnes pour nous faire passer pour des bourreaux de poulets. Et quand on leur dit que des milliers de ces volailles connaissent le même sort quotidiennement pour approvisionner les rôtisseries de ce monde, on nous répond que ce n’est pas pareil… On les connaît nos petits poussins devenus grands. J’ai même eu l’affront de leur donner un prénom en mentionnant, à ma petite sœur, que je l’inviterai l’automne prochain, à dévorer le juteux et succulent Hector !
L’abattage est prévu après la mi-juillet et déjà on anticipe une manifestation avec pancartes en face du ranch. Je vois déjà les slogans; Assassins ! Tueurs de volailles ! Sans cœur ! Lâches !…
Trêve de plaisanteries, c’est évident que je blague (pour la manif seulement), mais c’est une toute première expérience, née d’une discussion autour du feu, sur le sublime délice de savourer un bon poulet de grain, engraissé par nous-mêmes avec de la moulée de première qualité. De plus, les coqs ne sont pas stressés et ont toute la liberté voulue de penser que dans un avenir très rapproché, ils feront les délices de quelques convives.
Au départ, nous avions 36 beaux petits poussins qui grandissent très rapidement. C’est fou comme ils profitent durant leur courte vie. Malheureusement, nous en avons perdu un récemment, qui s’est probablement suicidé en pensant au sort qui l’attendait. Encore un lavage de cerveau manigancé par les groupes de pression. À tout événement, il en reste 35 et ils sont maintenant installés confortablement dans le poulailler du ranch. Lise et Sylvain veillent régulièrement au grain, c’est le cas de le dire, et pour que le calme demeure et éviter un stress inutile, Sylvain a promis de s’abstenir de fredonner quelque refrain que ce soit, histoire de conserver les chairs tendres.
L’été dernier, j’ai goûté à un tel poulet qui pesait 4-5 kilos et laissez-moi vous dire que je n’avais jamais rien mangé de tel. Délicieux, goûteux, tendre et j’en passe. Pas des petits poulets chétifs de la rôtisserie du coin, loin de là; des monstres de muscles et de chair. Dès lors, l’aventure de cette année se mettait en branle. L’expérience nous dira si le jeu en valait la chandelle mais je peux déjà vous assurer que c’est positif. J’aurai l’occasion de vous en parler prochainement et de ma cellule si on m’intente un procès et que je suis reconnu coupable, mais j’irai en appel. Voici d’ailleurs la photo d’Hector en début d’article. Et si vous voulez en apprendre plus sur leur évolution, je vous invite à cliquer ce lien et prendre connaissance de l’article de Lise sur son blogue concernant leur arrivée au ranch.
Aux dernières nouvelles, le Tribunal Pénal International de LaHaye est en discussion pour porter des accusations contre les propriétaires et amis d’un certain ranch en Montérégie. Eh! oui, nous veillons au grain, Bichette s’est même fait aller la tête de gauche à droite devant ce beau spectacle, ce matin.
Quant à Belle, elle se couche sur le dessus d’une balle de foin, en rêvant au jour où un de ces énergumène à deux pattes se sauve de son enclos.
Bonne nuit….
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