Les « fausses » téléphonistes

Maudit que je m’ennuie des voix humaines de jadis qui recevaient les appels téléphoniques et les transféraient au bon poste après une subtile filtration pour ne pas faire attendre le client. Ça c’était du service personnalisé. Depuis, les temps ont bien changés et les grandes entreprises se sont converties à l’ère des « fausses » téléphonistes. Vous savez, l’ordinateur qui nous dit de faire le 1, puis le 2 etc. ! Les préambules sont tellement longs que ça aiguise la patience au plus haut point. Aucune interaction possible.

Prenez ce matin, je devais téléphoner chez Hydro-Québec pour une information. Il m’a fallu écouter le robot durant près de cinq minutes avant de parler à une personne physique avec laquelle je ne me suis entretenu que quelques petites minutes. Je dirais 3 minutes tout au plus. L’arborescence téléphonique est tellement exploitée à l’extrême, qu’on en perd facilement le fil, si on ne prend pas quelques notes. Certaines compagnies poussent même l’audace de débouler leur introduction dans les deux langues, avant de demander d’appuyer sur le 1, pour le service en français et le 2, pour le service en anglais. Abrégez que diable ! Le contraire aurait été plus intelligent non ?

Et encore là, on vous transporte d’un menu à l’autre pour finalement vous demander d’appeler au numéro 1-800…. Pour répondre à votre demande. D’autres moins polis, ne veulent simplement pas vous parler, à la fin de leur interminable message tout s’arrête. Vous devez comprendre qu’il faut rappeler. Que de temps perdu !

Mais la technologie évolue et se raffine. Maintenant c’est la reconnaissance vocale qui est tendance. Plus souvent qu’autrement, on perd un temps fou à astiquer nos mots pour bien se faire comprendre, mais c’est peine perdue. Une fois, j’ai épelé mon adresse en articulant d-i-x- s-o-i-x-a-n-t-e, pour me faire répondre par une voix féminine synthétisée « Vous avez bien dit le s-i-x-t-r-e-n-t-e ? » J’étais hors de moi ! À un point tel que j’aurais pu passer pour le pire des misogynes.

Maintenant, on ne m’y prend plus. Quand on me demande de répondre vocalement, je baragouine énergiquement un dialecte totalement de mon cru et, comme la cyborg de téléphoniste sans intelligence ne parvient pas à reconnaître quoi que ce soit, je suis directement dirigé vers le service à la clientèle, où une voix humaine s’empresse de me demander en quoi elle peut m’aider. C’est pas beau ça ! Toute cette attente et cette gymnastique pour arriver au même point. Il me semble que si on ne peut arrêter le progrès, les « fausses » téléphonistes auraient pu passer leur tour. Et vous, vous aimez ça ?

2 commentaires sur “Les « fausses » téléphonistes

  1. J’aime ton truc de baragouinage, j’en prends bonne note car je vais l’essayer. La science a tellement évolué que maintenant tout devient plus compliqué. Dommage qu’elle ne serve pas à nous simplifier la vie.
    À la r’voyure….

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