Cordonniers mal chaussés…

Ainsi donc, les maires ont décidé de suivre Saint-Régis-de-Québec et de faire la guerre aux syndicats pour revoir les fonds de retraite de leurs employés, surtout syndiqués, et ainsi éviter aux contribuables de subir des augmentations substantielles de leurs comptes de taxes. Les régimes de retraites à prestations déterminées de jadis, légalement négociées d’un commun accord, faut-il le préciser, feront place à d’autres formes de prestations de retraites, notamment dites à cotisations déterminées. Une grosse différence.

Ils voudraient aussi voir reporter l’âge de la retraite pour éviter que ces chers employés municipaux ne puissent être retraités plus longtemps que salariés. Ils martèlent dur comme fer, que leurs concitoyens n’ont pas à payer seuls ce fardeau. Plusieurs de ces municipalités ont des gestionnaires qui traînent leurs pénates depuis belle lurette et ces soi-disant experts sont loin de démontrer leur capacité de visionnaires. Comme tout le monde, ils ne pouvaient prévoir la conjoncture économique des années 2000, même s’ils affirmaient le contraire à l’époque.

Mais au fond de tout ça, ces administrateurs n’ont pas la même conscience sociale lorsque vient le temps de statuer sur leurs propres rémunérations et avantages, ou de négocier leurs contrats de travail. Quand ils se votent des augmentations salariales supérieures à celles de leurs syndiqués, tiennent-ils compte de la capacité de payer de leurs citoyens?

Lorsqu’ils bénéficient de généreuses allocations de dépenses non-imposables, tiennent-ils compte de la capacité de payer de leurs vaches à lait?

Lorsqu’ils se déplacent avec une voiture fournie par leur municipalité avec l’entretien, l’essence et les assurances qui ne leur coûtent pas un seul dollar, tiennent-ils compte de la capacité de payer des suckers de concitoyens?

Lorsqu’ils bénéficient de généreuses pensions de retraite, qu’ils regroupent toujours de la manière la plus avantageuse lorsqu’ils occupent d’autres fonctions ou qu’ils décident de quitter, tiennent-ils compte de la capacité de payer des CON-tribuables surtaxés?

Et lorsque blasés, ils décident de plier bagage pour exercer d’autres fonctions ailleurs, avec une prime de départ plus que généreuse et envieuse, tiennent-ils compte de la capacité de payer des indigènes qui paient cette note salée sans droit de regard?

Poser toutes ces questions, c’est y répondre!

Tout en étant conscient que la situation économique actuelle impose des ajustements, le sacrifice doit être fait à tous les niveaux hiérarchiques sans distinction. Au lieu de démolir le passé, il faut analyser le présent et organiser l’avenir. Les employés municipaux n’ont pas à recevoir de leçon de personne, encore moins des élus et de leurs gestionnaires municipaux.

Vous en pensez quoi ?