Le français régresse encore

Langue francaiseSelon certaines personnes bien pensantes, il n’y a toujours pas lieu de s’inquiéter de la langue française au Québec. Permettez-moi d’en douter! Selon moi, on se fait endormir à petite dose, au point où on ne s’aperçoit de rien. Niet! Ni vu ni connu! Et ça passe comme une lettre à la poste.

L’autre jour, je visionnais les gags full ado à la télé, produit dans le cadre du festival Juste pour rire ici à Montréal. Une émission où des adolescents prennent au piège les gens de la rue pour finalement leur dévoiler le pot aux roses, sous les rires spontanés des victimes. La musique de fond et quelques effets spéciaux font en sorte qu’on n’entend pas les conversations, mais le visuel est très explicite. Voyez-vous, j’aime bien lire sur les lèvres et je me suis rendu compte que les gens échangeaient en anglais. Rien en français, ou immensément peu.

Pire encore, toutes les affiches sont également unilingues anglaises. En vérifiant de plus près, j’ai vu des autobus de la STM en arrière-plan, tout en reconnaissant certains édifices montréalais. Je suis tombé en bas de ma chaise. Pourquoi on agit de la sorte? Pour l’exportation du produit? Si c’est le cas, c’est pas trop fort et on nous prend pour des idiots. J’ai toujours pensé que les touristes s’amenaient à Montréal pour notre cachet francophone, à l’européenne. Drôle de façon de nous dénigrer à l’étranger et imaginez comment on nous perçoit…

C’est ce que je défini en petite dose. On ne réagit pas, on ne dénonce pas et on s’écrase, comme des colonisés. Autre exemple, les 5-6-7 septembre se tiendra au Quai de l’horloge du Vieux-Port de Montréal, Le festival YUL EAT en collaboration avec Delta Airlines. Un événement axé sur les découvertes culinaires avec animations et tout ce qu’on peut trouver dans un festival. Pourquoi YUL EAT? Je décode YUL pour l’indicatif international de l’aéroport Trudeau et EAT pour manger. Personne n’a trouvé de titre français pour désigner l’activité? Personne n’a réagi non plus et ils en sont à leur seconde édition. Faut croire que non et soyez sans crainte, il y aura foule. Une autre petite dose…

Encore un autre exemple. Un mouvement s’est créé à Montréal, plus précisément dans le West Island, pour obtenir l’affichage des commerces dans les deux langues. Ils en ont contre les marchands qui affichent uniquement en français dans leur patelin. Ils exigent que la loi 101 s’applique en affichant dans les deux langues avec prédominance du français, comme le prévoit la loi. C’est le monde à l’envers et voilà que les anglos invoquent la Charte de la langue française pour faire avancer leur cause. On aura tout vu. Une autre petite dose…

Finalement, un message publicitaire passe à la radio présentement pour inciter les gens à converser en français. On y entend des étrangers exiger qu’on leur parle en français. Pourquoi les francophones auraient à produire de tels messages alors qu’ils représentent la majorité linguistique au Québec, sinon que leur langue est menacée? Poser la question, c’est y répondre… À petite dose! C’est identique pour les Costco Wholesale, Canadian Tire, Second Cup, Play It Again Sports de ce monde, sans oublier les CIBC pour Canadian Imperial Bank of Commerce, RBC pour Royal Bank of Canada, ou MEC pour Mountain Equipment Company entre autres, qui cachent leurs raisons sociales anglaises sous un acronyme pour se donner bonne conscience.

Le visage de Montréal au niveau de l’affichage, reprend lentement et à petite dose, son visage des années 40 et 50. C’est exactement ça une régression.

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