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La loi sur les soins en fin de vie, sanctionnée par le gouvernement du Québec le 10 juin 2014, entrera en vigueur en décembre qui vient. Trois mois avant son application, on commence à en parler, les médecins attendent la sortie d’un guide pour les aider dans leur pratique… après plus 15 mois. Expliquez-moi ce retard si vous le pouvez mais disons que c’est une preuve des lenteurs administratives de notre société. Évidemment, ceci amène le débat sur la place publique et même les médecins sont divisés. Pourquoi faut-il toujours qu’on en discute juste à la veille de son application? Allez comprendre l’incompréhensible.
Toujours est-il que je suis entièrement en faveur de cette loi. J’ajouterais même qu’il était temps qu’on s’enlève les doigts dans le nez et qu’on soit compatissant avec les personnes souffrantes en fin de vie. Il était temps que le patient choisisse lucidement sa sortie, quand c’est la seule issue possible.
Évidemment, le débat est de nouveau lancé. Les pours et les contres s’affronteront animeront le débat, restant sur leurs positions et invoquant toutes sortes de raisons, malgré les balises que la loi leur imposera. Mais ce qui demeure le plus important et incontournable c’est le choix du patient d’avoir l’option de partir dans la dignité. Souvent, il décide de ce choix en toute lucidité et on se doit de le respecter.
Je fais un parallèle avec les cas de suicide; une autre façon souvent atroce de partir. C’est toujours dramatique mais c’est le choix personnel de la personne, souvent perturbée, qui commet l’acte parce qu’elle ne voit pas d’autres issues. Dans ce cas, la victime est confuse, dépressive et souvent mentalement incapable d’endurer une atroce souffrance mentale. C’est sa façon de mettre fin à ses pensées noires, intenables et de partir souvent sans explications. Les proches acceptent alors, dans l’incompréhension la plus totale, le geste posé. Ils ne peuvent expliquer l’inexplicable et le Code criminel ne condamne plus ce geste.
Pour les patients en soins palliatifs, l’avantage est que mentalement, les patients sont parfaitement lucides et en mesure de décider, d’analyser et de prendre une décision éclairée, ce qui est différent de quelqu’un qui se suicide. La personne est libre de décider de son départ, après discussions avec ses proches et le corps médical n’a rien d’autre à faire que d’obtempérer et de respecter les dernières volontés exprimées clairement par leur patient.
On aura beau dire ou faire, mourir dans la dignité avec cette loi prend vraiment tout son sens. Loin d’être un cas de conscience, c’est choisir sereinement son moment de passer à la vie éternelle.