Un pan de notre histoire : « Au feu, Montréal brûle »

La Une

Le terrible incendie des 8 et 9 juillet 1852 dans l’œil du peintre James Duncan

James Duncan

Si Montréal a connu de nombreux incendies dans son histoire, nul n’est plus terrible que celui de 1852. En pleine canicule les 8 et 9 juillet, l’effroyable brasier consume 1100 maisons, quelques 10 000 citoyens se retrouvent à la rue. Sur place, l’artiste James Duncan réalise plusieurs esquisses de ce drame qui passeront à l’histoire.

Le matin du 8 juillet 1852, un feu se déclare chez le boucher Brown, rue Ste-Catherine, dans le faubourg Saint-Laurent. La situation devient rapidement critique. Alors en nettoyage, le réservoir d’eau au carré Saint-Louis a été vidé !

Le vent de l’ouest se lève, propulsant les flammes d’un toit à l’autre et dévastant au passage la cathédrale Saint-Jacques et le palais épiscopal, où l’on trouve l’UQAM aujourd’hui.

Alors que tous croyaient le brasier sous contrôle, un deuxième foyer d’incendie éclate le jour suivant dans les écuries militaires situées derrière la maison Hayes, près du Champ-de-Mars.

Résidant juste à côté, rue Saint-Louis, James Duncan saisit sur le vif le square Dalhousie en proie des flammes et les efforts des citoyens et des militaires pour sauver quelques meubles et possessions du sinistre.

Les jours suivants, le peintre réalise plusieurs croquis à l’encre brune montrant l’étendue du désastre. Véritable reporter, il envoie aussitôt ses œuvres au journal le plus populaire de l’époque : l’Illustrated London News.

AU SERVICE DE LA PRESSE

Traversant l’Atlantique sur le bateau vapeur de la Poste royale, la série de dessins de James Duncan arrive à Londres à la fin juillet 1852.

Deuxième foyer d’incendie

Grâce à leur publication dans l’Illustrated London News le 7 août, l’ensemble de l’Empire britannique mesure l’ampleur du terrible drame. De nombreux dons arrivent d’Angleterre pour venir en aide aux sinistrés montréalais.

Homme de son temps, James Duncan saisit l’importance croissante des journaux au XIXe siècle, mais surtout le pouvoir indéniable de l’image dans la diffusion de la nouvelle. Collaborateur bénévole à l’Illustrated London News, l’artiste est le plus grand pourvoyeur d’images de Montréal avant l’avènement de la photographie moderne.

UNE ŒUVRE MONTRÉALAISE

Né en 1806 en Irlande du Nord, James Duncan arrive à Montréal en 1830. Très tôt, ce peintre professionnel se fait connaître pour ses panoramas pittoresques peints depuis les flancs du mont Royal.

Avec minutie, il représente le paysage champêtre qui entoure alors la ville, mais aussi les bâtiments qui la composent Son souci du détail fait de son œuvre une source incomparable pour les passionnés du patrimoine bâti.

Moins connues que ses grandes fresques, les scènes de rue de James Duncan ont un charme indéniable. De la place du marché, en passant par le pont de glace à l’embâcle printanière, les Montréalais déambulent, habillés de manteaux à la Canadienne, de la traditionnelle ceinture fléchée et de la fameuse tuque.

En plus d’une production soutenue et de l’enseignement, James Duncan participe au développement des arts, notamment aux premières activités de l’Art Association of Montréal, créée en 1860. Aujourd’hui le Musée des beaux-arts de Montréal.

UN ARTISTE À DÉCOUVRIR

« Si les historiens considèrent James Duncan comme un artiste incontournable, le grand public le connaît peu », reconnaît Christian Vachon, conservateur au Musée McCord-Stewart. Du 2 juin 2023 au 21 avril 2024, le McCord-Stewart permet de découvrir ce peintre d’exception grâce à la plus grande exposition jamais réalisée sur le sujet « Montréal en devenir : Duncan, peintre du 19e siècle ». Pour plus d’informations : musee-mccord-stewart.ca/fr/expositions/montreal-devenir-duncan-peintre-19e.

Source : Maude Bouchard-Dupont, historienne, Journal de Montréal, 8 juillet 2023, cahier Weekend, p69


194e jour de l’année

Vendredi, 14 juillet 2023

On célèbre aujourd’hui…

LA FÊTE NATIONALE DE LA FRANCE


Une année de plus sur le chemin de la vie pour…

Véronique Geoffrion

Bon anniversaire !


On jase là…

Aujourd’hui, j’écoutais une entrevue de Marie-Ève Tremblay avec Éric Duhaime, au 98,5. Au début de l’entrevue, elle mentionne que celle-ci se fera en se tutoyant plutôt que se vouvoyant, prétextant que ce sera plus facile. J’ai trouvé cela assez ordinaire et ça sonnait faux à mes oreilles. C’était carrément déplacé.

Je trouve cette façon de faire assez simpliste, à moins que tu t’entretiennes avec un conjoint, un ami proche ou un membre de ta famille, mais pas un chef de Parti politique ou tout autre invité d’envergure, dans une émission d’affaires publiques. Ça ne se fait tout simplement pas. Ça ne passe pas !

Je ne connais pas cette animatrice, mais elle a une voix jeune et je me risque à prétendre qu’elle est issue de la génération où le respect avait pris le bord. L’époque du « tu » dominant. Le vouvoiement est toujours de rigueur dans une entrevue publique, madame Tremblay.


Pensée et citation du jour

Certaines choses doivent d’abord être crues avant d’être vues.

Ralph Hodgson


Ça s’est passé un 14 juillet…

(1789) Une foule énorme se présente devant l’Hôtel des Invalides pour prendre de force les armes qui y sont entreposées. Les émeutiers escaladent les fossés de l’Hôtel des Invalides, défoncent les grilles et descendent dans les caves où sont entreposées les armes, ils s’emparent des 30 à 40 000 fusils et de douze pièces de canon et d’un mortier. Désormais les Parisiens sont armés. Mais ils n’ont trouvé ni poudre ni balles. Un bruit court dans Paris, la poudre et les balles seraient entreposées à la Bastille. Devant cette foule d’émeutiers, la garnison de la Bastille rend les armes. Les émeutiers envahissent la forteresse, libèrent les sept captifs qui y étaient emprisonnés, s’emparent de la poudre et des balles.

(1976) Après plusieurs semaines de discussions animées, l’adoption de la Loi C-84 abolissant la peine de mort est votée à la Chambre des communes par 130 voix contre 124. La peine capitale sera remplacée par l’emprisonnement à perpétuité. À cette occasion, tous les chefs de partis (Pierre Elliott Trudeau, Robert Stanfield, Ed Broadbent) sont favorables à l’abolition de la peine de mort, sauf le Créditiste Réal Caouette. Le noyau de la contestation provient à la fois des députés créditistes et des progressistes-conservateurs. Le vote des députés du Québec est également fort partagé sur cete question. Il n’y a pas eu de pendaison au Canada depuis 1962. Le 30 juin 1987, les députés se prononceront à nouveau sur cette question à la Chambre des communes. Ils repousseront le rétablissement de la peine de mort par 148 votes contre 127.

(1982) Depuis 1982, chaque mois de juillet pendant deux semaines, au cœur de Montréal entre Europe et Amérique, se joue un incroyable marathon : 2.000 spectacles, 2 millions de spectateurs, 800 artistes venus du monde entier ; le festival a l’ambition de présenter chaque année ce qui se fait de mieux dans le monde dans le domaine de l’humour, la comédie ou le divertissement.


Merci de votre fidélité. – Passez une excellente journée !

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