Hiroshima et Nagasaki : La fin d’un monde

La Une

Le 6 août dernier marquait le 78e triste anniversaire des attaques nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, prélude à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une destruction massive dès les premières secondes.

En 1945, je n’étais pas encore né, mais cet événement a piqué ma curiosité et m’a amené à lire beaucoup sur cette bombe diabolique qui est toujours au-dessus de nos têtes, dans ce monde où les armements nucléaires fragilisent notre avenir.

Aujourd’hui, je veux partager avec vous l’histoire de cette hécatombe qui a littéralement pulvérisé en quelques secondes des innocentes victimes, racontée par le chroniqueur et auteur Normand Lester et publié dans le cahier Weekend du Journal de Montréal du 5 août dernier.

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Le film Oppenheimer, qui relate le développement de la bombe atomique, domine au box-office mondial depuis sa sortie il y a deux semaines.

Il y a 78 ans, le lundi 6 août 1945, l’ère atomique commence peu après huit heures du matin quand une gigantesque boule d’enfer apparaît au-dessus d’Hiroshima, pour ensuite pulvériser la ville et ses habitants.

Soixante-quinze mille personnes sont tuées, dont un grand nombre instantanément vaporisé, par la bombe surnommée « Little Boy ». Pendant des décennies, 75 000 autres personnes mourront des effroyables séquelles des radiations nucléaires.

Dans sa déclaration annonçant l’utilisation de la bombe atomique contre Hiroshima, le président Truman ment. Il affirme que ce sont des installations militaires qui ont été attaquées, alors que ce sont les infrastructures civiles et la population qui sont ciblées.

LES 2 BOMBES VISAIENT LES CIVILS

Le point de visée du bombardier B-29 « Enola Guay » est le centre-ville, pas le parc industriel ni les installations militaires négligeables situées à la périphérie. Hiroshima est entourée de collines sur trois côtés.

L’US Air Force a calculé que l’onde de choc initiale allait rebondir sur elles, ce qui augmenterait la puissance exterminatrice de l’engin.

Les généraux américains et leurs conseillers scientifiques du comité des cibles de Los Alamos cherchaient de grandes zones urbaines, d’au moins 4,8 Km2, qui n’avait jamais été précédemment attaquées, de sorte que les dégâts soient exclusivement dus à l’arme atomique : ça va permettre une évaluation technique précise de la destruction causée par la bombe A.

LA BOMBE FRAPPE LE CATHOLICISME JAPONAIS

Les directives du président Truman prévoient l’utilisation d’une seconde bombe, sans même une pause pour évaluer les résultats de la première ni la réaction japonaise.

La bombe « Fat Man » pulvérise Nagasaki le jeudi 9 août. Son épicentre est le quartier Urakami, le cœur et l’âme du catholicisme nippon depuis le XVIe siècle. Nagasaki a été évangélisée en 1549, par des jésuites portugais, dirigés par Saint François-Xavier.

Sur les 12 000 catholiques d’Urakami, 8500 sont grillés vivants – dont tous les fidèles qui participent à la cérémonie religieuse qui se déroulait à la cathédrale Sainte-Marie, la plus grande église de toute l’Asie orientale, au moment de l’éclair exterminateur.

Aucun objectif militaire ne justifie la destruction des deux villes. La véritable raison qui explique l’utilisation de la bombe atomique contre le Japon ne peut être que la vengeance.

Même Truman le reconnaîtra : « Nous l’avons utilisée contre ceux qui nous ont attaqués sans avertissement à Pearl Harbor, contre ceux qui ont affamé, battu et exécuté des prisonniers de guerre américains et contre ceux qui ont abandonné toute prétention d’obéir aux lois internationales de la guerre. »

DES CRIMES DE GUERRE AMÉRICAINS

Ces exterminations de masse de civils japonais sont, elles aussi, des crimes de guerre même si le Japon a commis des atrocités épouvantables contre les populations civiles en Chine et en Corée, maltraité des prisonniers de guerre et commencé les hostilités.

De plus, à Pearl Harbor, la marine nipponne a attaqué des installations militaires et des navires de guerre américains, pas des civils.

Certains tentent encore aujourd’hui de justifier la décision de Truman en affirmant que sans ces bombardements nucléaires, les États-Unis auraient dû envahir le Japon pour obtenir sa reddition.

En détruisant les deux villes, il aurait sauvé des dizaines de milliers de vies américaines. Est-ce que sauver la vie de soldats américains justifie d’incinérer vivants des centaines de milliers, d’enfants, de femmes et de vieillards japonais ? Cibler des civils pour contraindre un gouvernement à adopter une politique est la définition même du terrorisme.

De plus, les Américains pouvaient frapper des objets militaires (base aérienne ou navale, camp d’entraînement, etc.) éloignés des grands centres urbains pour faire la démonstration aux dirigeants japonais de la puissance infernale de leur nouvelle arme.

D’ailleurs, après la guerre, des leaders militaires américains ont reconnu que la décision de Truman était immorale et inexcusable. Le chef de l’état-major interarmées, l’amiral William Leahy, estime que « l’utilisation de cet arme barbare à Hiroshima et à Nagasaki n’a été d’aucune aide matérielle dans notre guerre contre le Japon. Les Japonais étaient prêts à capituler. »

Le commandant en chef pour l’Europe, le futur président des États-Unis, le général Dwight Eisenhower, croit lui aussi que « les Japonais étaient prêts à se rendre et [qu’]il n’était pas nécessaire de les frapper avec cette chose horrible ».

Dans un geste sans précédent, plus de 100 revues médicales de premier plan du monde entier ont appelé à l’abolition de toutes les armes nucléaires. Cette initiative intervient dans un contexte de risques croissants de conflit entre puissances nucléaires.


222e jour de l’année

On célèbre aujourd’hui…

LA FÊTE NATIONALE DE L’ÉQUATEUR


À la douce mémoire de…

TONY ESPOSITO 1943-2021 – Gardien de but étoile des Blackhawks de Chicago durant 16 saisons.


Pensée et citation du jour

Il n’y a qu’une route vers le bonheur: c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté.

Épictète


Ça s’est passé un 10 août…

(1876) Le premier appel interurbain de la compagnie Bell parcourt une distance de huit milles, entre Paris en Ontario et Brantford.

(1932) Rin Tin Tin est un chien de race Berger Allemand né le 5 septembre 1918 à Lorraine en France. Son propriétaire : Lee Duncan. Il tourna dans 26 films pour la ‘Warner Brothers’.

(1952) Radio-Canada ouvre une première série d’émissions destinées aux jeunes. Ces émissions marqueront l’enfance de plusieurs personnes. La toute première émission est « Pépinot et Capucine ».


Vous en pensez quoi ?