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LES 20 MINUTES QUI ONT SCELLÉ LE SORT DE L’AMÉRIQUE
En 1759, Québec est le cœur de la Nouvelle-France. L’armée britannique, commandée par James Wolfe, tente de s’en emparer.

Dès le mois de juin, ses troupes bombardent la ville jour et nuit. On parle d’une pluie de plus de 10 000 boulets qui s’abat sur la ville !
Bien campés derrière leurs fortifications, les effectifs militaires français du marquis de Montcalm ont adopté une stratégie défensive. Ils savent que s’ils résistent jusqu’à l’automne, l’arrivée du temps froid forcera les Anglais à déguerpir.
À la fin du mois de juillet, les troupes britanniques sont découragées. Le débarquement qu’ils ont tenté fut un insuccès. Le champ de bataille de Québec est jonché de corps de soldats britanniques; on mentionne plus de 400 morts et blessés.
Le général Wolfe avait longtemps tergiversé avant l’attaque et cette défaite fait pâlir son étoile.
COLÈRE DU GÉNÉRAL BRITANNIQUE
Frustré par sa défaite, le général Wolfe est en furie. Sa colère explose envers ses grenadiers, qu’il juge responsables de l’échec à cause de leur indiscipline. Ces accusations vont altérer les relations entre Wolfe et l’ensemble de son état-major.
Il demande alors à ses généraux de saccager les paroisses autour de Québec. Environ 1400 bâtiments sont incendiés. Puis, il intensifie les bombardements sur la ville fortifiée. La pression est forte. Il sait que ses troupes doutent de son leadership et que le mauvais temps approche. Il doit tenter rapidement un autre débarquement.
ANSE AU FOULON
L’état-major britannique élabore un nouveau plan de contre-attaque pour le 8 septembre. Il aura lieu plus en amont cette fois, en dessous du secteur actuel de Neuville. La pluie abondante empêche toutefois ce plan d’être déployé comme prévu. Dans l’attente, Wolfe et ses généraux en profitent pour explorer la côte en aval de Cap-Rouge.
C’est là qu’ils distinguent un sentier escarpé se dessiner avec le ruissellement de la pluie. Sans évaluer tous les risques, Wolfe change de stratégie et tente le tout pour le tout en envoyant ses troupes escalader la falaise par la plage à l’Anse au Foulon, contre l’avis de ses brigadiers.
Dans la soirée du 12 septembre 1759, l’assaut sur les plages de l’Anse au Foulon se prépare. Les Anglais créent plusieurs diversions pour attirer l’attention de l’armée française loin du lieu de débarquement.
Vers 4 heures du matin, juste avant le lever du soleil, 24 volontaires attaquent sournoisement les sentinelles françaises sur la côte au pied de la falaise. Ils sont rapidement rejoints par l’infanterie légère et le reste du régiment.
Ils doivent agir vite pour ne pas être repérés et garder l’avantage de la surprise. Ils choisissent donc d’escalader la falaise à la faveur de la nuit. Les soldats britanniques dirigée par le lieutenant-colonel William Howe arrivent en premier sur les plaines et mettent facilement en déroute la poignée de vigiles.
À huit heures du matin, les Britanniques réussissent leur débarquement improbable et prennent solidement pied sur les plaines d’Abraham.
FORCES EN PRÉSENCE SUR LES PLAINES
Ce matin-là du 13 septembre 1759, on pense que l’armée du général James Wolfe pouvait compter sur approximativement 4500 soldats de métier. Du côté des forces françaises, on estime que le lieutenant-général Louis-Joseph de Montcalm pouvait compter sur un peu plus de 4000 soldats, dont 2000 étaient des miliciens et des guerriers des Premières Nations.
Si les deux régiments semblent en nombre équivalent, la plus grande différence est plutôt sur le plan de la discipline. En effet, l’armée britannique est uniquement constituée de soldats de l’armée régulière, entraînés aux combats sur un terrain à découvert.
Par ailleurs, les miliciens et les autochtones de l’armée française sont inexpérimentés dans ce type de bataille rangée à l’européenne. De plus, les miliciens français sont bien mal armés, ils ont de simples fusils sans baïonnette.
Pour couronner le tout, quand l’armée arrive face à l’ennemi sur les plaines, les hommes de Montcalm sont fatigués de leur longue marche rapide de près de 16 kilomètres.
LA BATAILLE QUI SCELLE LE SORT DE L’AMÉRIQUE
Montcalm n’a pas beaucoup de temps pour analyser la situation. Il croit qu’il doit déstabiliser l’ennemi avant qu’il ne renforce ses positions. En plus, il est conscient que de se placer derrière les murs de Québec n’est plus une option puisque les fortifications ne tiennent que par un fil. L’attaque semble bien sa meilleure possibilité.
Montcalm décide alors de ne pas attendre l’arrivée de Louis-Antoine de Bougainville et de ses troupes constituées de plus de 2000 soldats professionnels et passe à l’action.
À 10 heures, quand il ordonne de livrer bataille, ses unités se divisent en trois lignes. Il y incorpore des miliciens, ce qui s’avère une stratégie catastrophique. À l’approche de l’armée ennemie, les miliciens de la deuxième, puis de la troisième ligne tirent avant d’en avoir reçu l’ordre.
Pendant ce temps-là, les soldats commandés par Wolfe ne bougent pas. Ils forment une très large ligne de front sur deux rangées de soldats et chargent leur fusil de deux balles. Cette technique rend la salve moins précise, mais provoque un effet monstre.
Puis, à 35 mètres des lignes françaises, les tuniques rouges reçoivent l’ordre de tirer. Ils avancent de quelques pas pour sortir de la fumée générée par les fusils et tirent une autre salve ravageuse. Il est 10h20, les hommes de Montcalm battent en retraite. La bataille n’aura duré que quelques minutes.
DES GÉNÉRAUX MORTS AU COMBAT
Au bilan, l’affrontement de ce matin du 13 septembre 1759 a fait 61 morts et 603 blessés du côté britannique. Chez les troupes françaises, les pertes sont plus importantes. L’historien Gérard Filteau mentionne 150 morts, dont 13 officiers, et plus de 370 prisonniers, sans compter un très grand nombre de blessés.

En plus des décès chez les combattants, souvenons-nous que cette bataille a entraîné la mort des deux généraux. Le général britannique James Wolfe est touché au poignet, à l’aine, puis mortellement à la poitrine. Cette blessure fatale est visiblement causée par une pièce d’artillerie.
Louis-Joseph de Montcalm est blessé au combat par une balle reçue pendant le retrait de ses troupes vers Québec. Sa vilaine blessure, impossible à soigner, lui fera dire : « Tant mieux, je ne verrai pas les Anglais dans Québec. » Son corps sera enterré dans un cratère d’obus sous la chapelle des Ursulines.
Après la bataille des plaines d’Abraham, l’avenir du Canada change à tout jamais. Ce jour-là, le 13 septembre 1759, les Canadiens ont été vaincus, puis conquis l’été suivant, assurément à cause de l’inaction des autorités françaises.
En fait, on peut dire que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est né en partie de cette bataille entre la France et la Grande-Bretagne où 20 minutes ont suffi pour sceller le sort de l’Amérique.
Source : Martin Landry, historien, Journal de Montréal, 9 septembre 2023, cahier Weekend, p84
261e jour de l’année
Lundi, 18 septembre 2023
On jase là…
La mairesse sourire veux chasser les véhicules du mont Royal. Fini ! Terminé ! C’est trop dangereux de faire côtoyer automobilistes, cycliste et piétons. On va laisser toute la place uniquement aux piétons et aux cyclistes. Les cyclistes de tout acabit, on s’entend. Et parmi ceux-ci, plusieurs se croient au Tour de France et se foutent de leur vitesse et roulant à tombeau ouvert. Vous verrez, ce sera le bordel et les piétons vont critiquer le comportement dangereux des cyclistes. C’est comme changer quatre trente sous pour une piastre, mais ça va coûter beaucoup, beaucoup de gros sous.
Pensée et citation du jour
C’est en allant vers la mer que le fleuve est fidèle à sa source.
Jean Jaurès
Ça s’est passé un 18 septembre…
(1851) Le New York Times fut fondé le 18 septembre 1851 par Henry Jarvis Raymond et George Jones. Le New York Times est un quotidien depuis sa fondation, mais les éditions du dimanche ne débutèrent qu’après la guerre de Sécession.
(1954) La mémoire du fondateur du Jardin botanique de Montréal, le frère Marie-Victorin (Conrad Kirouac), est immortalisée par une statue qui est érigée en son honneur. Le premier ministre Maurice Dupplessis et le cardinal Paul-Émile Léger procèdent au dévoilement de la statue. Auteur de l’ouvrage référence « La flore laurentienne », le frère Marie-Victorin est décédé en 1944 dans un accident de voiture.
(1967) Intitulé « Un pays qu’il faut faire », le manifeste présenté par le député libéral de Laurier, René Lévesque, préconise l’idée d’un Québec souverain doté d’une association avec le reste du Canada. Ce document aura l’effet d’une bombe chez les membres du Parti libéral. Dans ce manifeste, René Lévesque propose « un régime dans lequel deux nations, l’une dont la patrie serait le Québec, l’autre qui pourrait réarranger à son gré le reste du pays, s’associeraient dans une adaptation originale de la formule des marchés communs, formant un ensemble qui pourrait s’appeler, par exemple, l’Unité canadienne. »
Avant d’être rejetée, la proposition de Lévesque fera l’objet de chaudes discussions au sein du Parti libéral du Québec (PLQ). Le départ de Lévesque mènera à la fondation du Mouvement souveraineté-association (MSA) puis à la création d’un parti politique dont l’objectif premier est de réaliser l’indépendance du Québec : le Parti québécois.
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