Un pan de notre histoire : Les tout premiers livres de recettes québécois

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Depuis quelques années, l’univers culinaire est omniprésent dans notre univers médiatique. Cahiers spéciaux de recettes thématiques dans les journaux et les magazines, émissions de télévision, chaînes spécialisées et vidéos sur les réseaux sociaux, nous n’avons jamais autant eu accès à une si grande diversité de recettes de partout dans le monde.

Malgré tous ces moyens d’apprendre à cuisiner des repas de base ou des mets plus exotiques, le bon vieux livre de recettes reste néanmoins un incontournable et il est encore un succès de librairie ! Mais quand avons-nous commencé à avoir accès à des livres de recettes au Québec ?

DE L’EMPIRE ROMAIN AUX TABLES QUÉBÉCOISES

L’histoire des livres de recettes remonte au début de l’écriture. Nous avons en effet des recettes sumériennes ou babyloniennes écrites sur des tablettes d’argile il y a plus de 4000 ans, des recettes sur des papyrus de l’Égypte ancienne et un premier livre de gastronomie datant de l’époque romaine.

Cet amoureux de la nourriture s’appelait Apicius et il aurait vécu autour du début du premier siècle de notre ère. Ses recettes préférées ont fini par être assemblées en un livre qui est encore publié de nos jours et les éditions actuelles ont été adaptées au vocabulaire culinaire et aux ingrédients d’aujourd’hui !

Lorsque les colons canadiens-français ont commencé à s’établir en Nouvelle-France, ils ont apporté leurs traditions culinaires française, qu’ils ont dû adapter à la réalité de leur nouveau territoire.

Au fil du temps, et au gré de l’arrivé d’immigrants anglais, écossais, acadiens, irlandais ou chinois, la cuisine s’est graduellement métissée et a influencé les recettes qui ont commencé à circuler à l’écrit

Il faut dire que lorsque les colons se sont mis à développer la colonie, l’imprimerie avait commencé à favoriser la circulation de livres de recettes, alors qu’avant, elles étaient davantage transmises de génération en génération au sein d’une même famille. Certains de nos ancêtres connaissaient peut-être Le viandier de Guillaume Tirel, dit Taillevent, qui circulait depuis le 14e siècle.

LES PREMIERS LIVRES DE RECETTES AU QUÉBEC

Au-delà de la transmission familiale. Ce sont au départ des communautés religieuses qui ont porté à l’écrit et ainsi conservé une partie de nos savoirs culinaires, sans nécessairement publier de livres au départ.

Le premier livre de recettes publié au Québec n’est arrivé sur les tablettes qu’en 1825. Il s’intitulait La cuisinière bourgeoise et il s’agissait en réalité d’une édition remaniée d’un livre français paru à l’origine en 1739.

Le tout premier ouvrage de cuisine écrit et publié au Québec a été publié quant à lui en 1840. Il portait le nom de La cuisinière canadienne et était un livre d’enseignement de toutes les bases de la cuisine, des entrées au dessert !

L’engouement pour les livres de recettes commence dès lors et, à la fin du 19e siècle, les congrégations religieuses comme les Ursulines et les sœurs de la congrégation de Notre-Dame commencent elles aussi à produire des livres qui contiennent autant de recettes que les techniques culinaires pour les réussir.

Le succès du Manuel de cuisine raisonnée des sœurs de la congrégation de Notre-Dame ne se dément d’ailleurs pas depuis sa première édition… en 1919 !

VERS LE PATRIMOINE GOURMAND

De nos jours, bien que les recettes ne manquent pas, il y a aussi un engouement pour les recettes anciennes et traditionnelles, celles qui rappellent le goût de notre enfance. Les centres d’archives ont ainsi diverses banques de données d’archives culinaires et d’anciennes éditions de livres de recettes.

C’est notamment le cas de BAnQ, mais aussi le Centre d’archives régional de Portneuf, qui cherche constamment de nouvelles archives de recettes traditionnelles de la région. Vous y trouverez entre autres des recettes venant du livre manuscrit de Marie-Anna Trottier, qui a été aide-ménagère au presbytère de Deschambault dans les années 1940-1950.

Parmi ses recettes, celle du « Chop-Souris », qui, vous vous en doutez bien, en est une de… chop suey !

Vous pouvez consulter la banque de recettes ici : archivesportneuf.org/recette-gourmande

Source : Évelyne Ferron, historienne, Le Journal de Montréal, cahier Weekend, 14 octobre 2023, p72


300e jour de l’année

On célèbre aujourd’hui…

LA FÊTE NATIONALE DE SAINT-VINCENT-ET-LES-GRENADINES

LA JOURNÉE MONDIALE DU PATRIMOINE AUDIOVISUEL


En mémoire de…

RÉGIS LÉVESQUE 1935-2020 – Boxeur et promoteur de boxe québécois.


Pensée et citation du jour

Qui a la même vision du monde à cinquante ans qu’à vingt ans, a perdu trente ans de sa vie.

Mohammed Ali


Ça s’est passé un 27 octobre…

(1938) La firme Du Pont de Nemours donne le nom de « nylon » à la fibre synthétique élaborée dans les années 30 par l’équipe de recherche dirigée par le chimiste Wallace Carothers. Ce sera la première fibre synthétique commercialisée à grande échelle. Le nylon fera ses preuves dans la confection des parachutes des GI puis il révolutionnera l’industrie du textile après guerre. La jambe de la femme ne sera plus jamais la même.

(1955) Un incendie détruit l’immense chantier maritime Davie Shipbuilding Co. à Lauzon, au sud du Québec. C’était le plus grand chantier naval au Québec. Sa disparition signifie une lourde perte pour l’industrie navale québécoise. Plus de 1 000 employés de la Davie Shipbuilding Co. seront privés d’ouvrage par cette catastrophe. Une vingtaine de maisons résidentielles sont également détruites. Il faut plusieurs heures d’efforts acharnés aux pompiers de Lauzon pour finalement maîtriser les flammes.

(1979) Inauguration de la centrale hydro-électrique LG2. Le premier ministre René Lévesque inaugure officiellement la première phase de la centrale hydraulique de la Baie de James. Robert Bourassa, l’ancien premier ministre instigateur du projet, fera une visite discrète mais remarquée par les journalistes. Cette centrale deviendra d’ailleurs La centrale Robert-Bourassa puis l’ensemble des développements électriques de la Baie de James portera son nom.


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