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La Une
« Au moins, je meurs célèbre », lance Albert Guay à ses bourreaux au moment de payer de sa vie pour le meurtre de sa femme, Rita Morel, le 12 janvier 1951. Au terme d’un procès retentissant où il entraînera ses complices à la potence, il est reconnu coupable du premier attentat à la bombe de l’histoire de l’aviation commerciale. Cette histoire servira d’inspiration pour le roman Le crime d’Ovide Plouffe paru en 1982, du romancier Roger Lemelin. Le cinéaste Denys Arcand en tirera un film du même nom en 1984.

La tragédie qui a fait 23 victimes est survenue le 9 septembre 1949 au-dessus du village de Sault-au-Cochon, à 60 kilomètres au nord-est de Québec.
« Albert Guay avait fait déposer dans l’avion une valise remplie d’explosifs par son amie, Marguerite Pitre. Celle-ci sera condamnée à mort pour ce geste. Elle est d’ailleurs la dernière femme à avoir connu la peine capitale au Canada », résume l’historien Simon Dubé, adjoint exécutif du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec.
Il s’en est fallu de peu pour que ce crime presque parfait reste impuni. Réglée pour provoquer un crash au-dessus du fleuve de façon à disperser les débris dans l’eau, la bombe a explosé au mauvais moment. L’avion avait décollé avec cinq minutes de retard, causant une faille dans le plan de Guay.
CRIME JUDICIAIRE
Analysés par deux chimistes du laboratoire, Bernard Péclet et Franchère Pépin, les débris du DC3 de la Canadian Pacific Air Lines ont révélé la présence de poudre explosive. Un élément déterminant dans la preuve.
« Le procès d’Albert Guay a été très médiatisé, mais il a fallu un certain temps avant de le considérer comme suspect. On a d’abord cru à un accident ou à une erreur humaine », poursuit M. Dubé.
L’entreprise commerciale avait mis ses meilleurs experts sur l’affaire, mais ils ont transféré l’enquête à la Sûreté du Québec quand il est devenu évident qu’on avait affaire à un acte criminel. On apprendra par exemple que Guay avait pris, le matin même du drame, une police d’assurance à son nom de 10 000 $ en cas de mort accidentelle de sa femme.
Il entretenait en plus une relation intime avec Marie-Ange Robitaille, une femme de la maison de chambres de Mme Ruest.
Ce sont Péclet et Pépin eux-mêmes qui iront perquisitionner chez le frère de Marguerite, Généreux Ruest, horloger de métier, qui avait réglé la minuterie de la bombe. Il le reconnaîtra, mais affirmera qu’il croyait programmer le dynamitage du terrain d’un futur immeuble et non d’un avion.
« Sur un morceau de carton ayant servi à assembler la bombe, on a trouvé des traces microscopiques du même explosif que celui des carcasses d’avion, des preuves accablantes », mentionne Dubé.
AUTOPSIES
Le laboratoire, qui était dirigé par Rosario Fontaine depuis la mort du fondateur Wilfrid Derome, a aussi procédé à des autopsies sur plusieurs victimes de l’attentat.
Les chimistes témoigneront dans les différents procès qui tiendront en haleine la ville de Québec pendant plusieurs mois.

Quand Albert Guay sera reconnu coupable de l’attentat, il dénoncera ses complices, affirmant que ceux-ci étaient au courant de ses intentions. Le 25 juillet 1952, Généreux Ruest sera pendu, suivi de sa sœur, Marguerite, le 9 janvier 1953. Ceux-ci affirmeront jusqu’à leur dernier souffle qu’ils ignoraient les desseins meurtriers de Guay.
Cette affaire marquera l’histoire de la police scientifique québécoise, car ce sont les traces chimiques des explosifs qui mèneront à l’arrestation et à la condamnation des coupables.
Et elle marquera l’histoire du Canada tout court, car la culpabilité des complices de Guay a toujours soulevé des doutes.
NDLR. : Après toutes ces années, les débris de cette explosion sont toujours dans cette forêt, entre Saint-Tite-des-Caps et Petite-Rivière-Saint-François, au nord-est de la ville de Québec.
Source : Mathieu-Robert Sauvé, Journal de Montréal, cahier Weekend, 18 novembre 2023, p79
332e jour de l’année
Mardi, 28 novembre 2023
Décompte…

NOËL : 27 NOUVEL AN : 34
Pensée et citation du jour…
Il faut tenir à une résolution parce qu’elle est bonne, et non parce qu’on l’a prise.
La Rochefoucauld
Ça s’est passé un 28 novembre…
(1789) Le docteur Joseph Guillotin présente aux députés de l’Assemblée Constituante une nouvelle version de la machine servant à exécuter les condamnés à mort. L’engin, mis au point en collaboration avec le chirurgien Antoine Louis, est, selon ses promoteurs, le moyen « le plus sûr, le plus rapide et le moins barbare ». Il sera d’abord appelé ‘Louison » ou « Louisette » mais très vite les parlementaires et les journalistes lui donneront le nom de « guillotine » en souvenir de celui qui l’avait présenté. Le peuple, quant à lui, surnommera la machine « la veuve ». Le premier guillotiné sera un certain Nicolas-Jacques Pelletier, bandit de grand chemin, le 25 avril 1792. La guillotine fonctionnera jusqu’en 1977.
(1925) Lors de sa dernière et tragique partie au Forum, Georges Vézina, malade, faisait 102 degrés Fahrenheit de température. Ayant peine à se tenir entre ses poteaux, il bloquait quand même toutes les rondelles et l’adversaire se trouvait toujours devant une feuille blanche de pointage à la fin de la première période. C’est alors que celui qui n’avait jamais manqué une seule joute, en saison régulière ou durant les éliminatoires, s’écroula sur la glace, terrassé par une hémorragie. Il ne devait plus revenir au jeu et il mourut de la tuberculose quatre mois plus tard, le 27 mars 1926. Il était âgé de 39 ans et deux mois. Le trophée portant son nom est remis chaque année au meilleur gardien de but.
(1947) Le docteur Edwin Land met au point un appareil photo à développement instantané : le Polaroïd. Il fait la démonstration du modèle 95. Le développement, prenait une minute.
Ce fut un succès immédiat et les ventes de la première année dépassèrent 5 millions $. En 1962, le nombre de propriétaires de Polaroïds excèdent les quatre millions.
Les premiers Polaroïds couleurs arrivent en 1963.
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