Jadis, c’était le Nirvana

La Une

Dans son papier de mercredi dernier, Josée Legault, politologue, auteure et chroniqueuse politique, brossait dans le Journal de Montréal, le portrait de notre système de santé québécois à ses débuts, où enfin, les bons soins n’étaient plus l’affaire des riches. Tous les Québécois pouvaient bénéficier de soins de qualité. C’était une révolution médicale littéralement et les plus vieux s’en souviennent encore avec nostalgie.

C’est un texte que j’ai adoré et que je vous propose aujourd’hui…

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LE TEMPS BÉNI OÙ NOTRE SYSTÈME PUBLIC DE SANTÉ FONCTIONNAIT VRAIMENT

Ma chronique de mardi sur la réforme mammouth de Christian Dubé en santé m’a valu plusieurs messages. Tous inquiets de la suite des choses. Une question, par contre, est surtout venue des plus jeunes.

Mme Legault, qu’ils me demandent, de quoi parlez-vous quand vous dites que les Québécois veulent retrouver ce qu’ils avaient comme services « avant les premières compressions sous Lucien Bouchard et les réformes de savants fous sous Philippe Couillard et Gaétan Barrette » ?

Sacrée bonne question. Alors, voici. Je suis née dans un quartier ouvrier avec la Révolution tranquille. J’ai donc connu les périodes d’avant et d’après la création, en 1970, par le gouvernement Bourassa, de notre régime universel et gratuit d’assurance maladie avec sa fameuse carte-soleil créée en 1976.

Avant 1970, même pauvres, on pouvait se faire soigner, fort bien d’ailleurs, à l’hôpital. Chez un médecin, ça dépendait s’il acceptait ou non de moins facturer ses services aux patients peu nantis.

Le nôtre facturait rarement ses services à ma mère. Il savait que ses moyens étaient limités et que ma sœur, qu’il soignait, avait en plus une déficience intellectuelle.

À partir de 1970, tout a changé. Pour le mieux. La suite ne fut pas parfaite, mais le réseau de santé, devenu public et gratuit, s’est mis à fonctionner nettement mieux, en fait, qu’aujourd’hui. Je vous raconte.

FACILE D’AVOIR UN RENDEZ-VOUS

Les Québécois qui voulaient avoir un médecin de famille en avaient un. Pour un rendez-vous, il suffisait d’appeler son bureau. Une gentille secrétaire, et non une boîte vocale, répondait.

Si c’était urgent, elle vous demandait de passer le jour même ou le lendemain. Sinon, au plus tard, la semaine suivante.

Oui, oui.

Pour des tests, le médecin envoyait une requête à l’hôpital. On était convoqué en quelques jours. Pas d’attente interminable ni de cliniques privées d’imagerie à grands frais.

Pour voir un spécialiste, le médecin de famille ou sa secrétaire téléphonait directement à son bureau pour un rendez-vous. Imaginez l’efficacité.

L’accès à un médecin de famille étant facile, les urgences servaient surtout pour les cas très urgents. On y trouvait plein d’infirmières. Toutes au public. Pas d’agences privées.

Les hôpitaux plus anciens étaient propres. On n’en ressortait pas avec de méchantes infections. Les ambulances arrivaient aussi illico chez les gens.

Oh oui, j’oubliais. Des médecins de famille faisaient même des visites à domicile. Je vous jure ! Et si jamais vous n’aviez pas de médecin de famille, il y avait des cliniques sans rendez-vous où l’on pouvait y voir un docteur rapidement.

UN ÂGE D’OR DE 25 ANS SEULEMENT

On a aussi créé les CLSC. De la vraie médecine communautaire avec des médecins, infirmières, psys, travailleurs sociaux, etc. Les enfants et adultes ayant un handicap intellectuel avaient également de bons soins et de bons services sociaux.

Et vous savez quoi ? Il n’y avait pas de méga CIUSSS et leurs PDG déconnectés du terrain. Chaque établissement, petit ou grand, avait son patron sur place. Le réseau public était décentralisé, rapide et humain.

Du moins, jusqu’aux compressions brutales en 1996 sous Lucien Bouchard. En 2004, un certain François Legault, député péquiste et ex-ministre de la Santé en dira même ceci :

« Il faut reconnaître sans détour que la mise à la retraite de milliers d’infirmières et de médecins, de même que le départ d’un millier d’orthopédagogues et d’orthophonistes qui s’occupent de nos élèves les plus vulnérables, ont été des erreurs que nous devons pleinement assumer. »

En 2015, les réformes ultracentralisatrices de Gaétan Barrette ont enfoncé le dernier clou dans le cercueil d’un réseau public déjà affaibli par des années de compressions. D’où la montée des soins au privé payés de notre poche en plus de nos impôts.

Bref, au Québec, de 1970 au milieu des années 90, l’âge d’or d’une médecine pleinement universelle, gratuite et accessible, n’aura duré en fait que 25 ans. Cherchez l’erreur…


351e jour de l’année

On célèbre aujourd’hui…

LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DES VIOLENCES FAITES AUX TRAVAILLEUSES ET AUX TRAVAILLEURS DU SEXE


Une année de plus sur le chemin de la vie pour…

Hélène Armand

Bon anniversaire !


Décompte…

NOËL : 8     NOUVEL AN : 15 


Pensée et citation du jour…

L’amour transforme les impasses en autoroutes.

Louis Guertin


Ça s’est passé un 17 décembre…

(1892) Le ballet Casse-noisette de Tchaïkovski est présenté pour la première fois, en avant-première au théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg devant le tsar Alexandre III.

(1987) L’Assemblée nationale lui confère le titre d’emblème aviaire du Québec. Le harfang symbolise la blancheur des hivers québécois, l’enracinement dans un climat semi-nordique et l’extension sur un très vaste territoire. Le plus imposant hibou du nord n’est pas le plus familier des oiseaux du Québec, mais il est sans contredit l’un des plus beaux d’Amérique.

(1994) Quelque 500 invités assistent à ce que plusieurs considèrent comme « le mariage de l’année », alors que la chanteuse Céline Dion, 26 ans, et son manager René Angelil, 52 ans, échangent vœux et alliances à la basilique Notre-Dame de Montréal. Plusieurs centaines de personnes ont fait le pied de grue sur la Place d’Armes, face à la basilique, pour assister à l’arrivée des mariés et de leur cortège.


Vous en pensez quoi ?