Un pan de notre histoire : Le passage à Montréal de l’incroyable Sitting Bull

Histoire

Les guerres autochtones de la fin du 19e siècle aux États-Unis ont marqué l’Histoire de bien des façons.

Elles mettent non seulement en lumière une politique de colonisation malicieuse de la part des autorités américaines de l’époque, mais aussi une incompréhension et une fascination pour le mode de vie des peuples autochtones de l’Ouest américain tant en Amérique du Nord qu’en Europe.

S’il existe un personnage indissociable de la résistance aux politiques de mises en réserves des tribus autochtones à l’époque, c’est Sitting Bull. Un chef si populaire qu’il est même venu à Montréal avec le grand spectacle de Buffalo Bill…

COLONISATION

L’histoire de Sitting Bull est tout d’abord indissociable de celle de la colonisation de l’Ouest américain à partir des années 1830. À cette époque, on observe une augmentation significative de la population américaine, qui a besoin de terres agricoles et qui montre un intérêt grandissant pour ce qu’on appelle les plaines du Nord, considérées comme idéales pour l’agriculture.

Or, ces terres sont habitées par les Sioux, les Pieds-Noirs et les Cheyennes. Entre 1830 et 1860. Le territoire des États-Unis double presque en superficie, favorisé de plus par le début de la ruée vers l’or en Californie à partir de 1849.

Cette arrivée massive des Blancs sur les terres occupées par les peuples autochtones provoque entre autres une compétition pour le bison (les peuples autochtones utilisent tout de l’animal chassé, alors que les Américains de l’époque les chassent surtout pour leur fourrure). Les conflits sont alors inévitables et mènent à des guerres souvent sanglantes.

SYMBOLE DE LA RÉSISTANCE

Des traités et des ententes sont signés pour tenter de calmer la situation, mais plusieurs chefs autochtones refusent de collaborer et refusent surtout leur confinement à des réserves. C’est le cas du chef des Lakota-Sioux, Tatanka Yotanka, mieux connu sous le nom de Sitting Bull.

Le 31 janvier 1876, lui et ses confrères reçoivent un ordre du responsable des Affaires indiennes stipulant que tous les Lakitas qui refusent d’entrer dans les réserves seraient considérés comme hostiles…

Sitting Bull et d’autres chefs comme Crazy Horse refusent de collaborer, ce qui a pour conséquence l’envoi de détachements armés sur leurs territoires et de nombreuses escarmouches. La découverte d’or dans le Dakota en 1874 ne fait qu’envenimer la situation.

Les 25 et 26 juin 1874, les troupes du général américain George Armstrong Custer affrontent celles de plusieurs clans dans une bataille sanglante qu’on connaît sous le nom de la bataille de Little Bighorn, qui s’est déroulée dans le Montana. Les guerriers autochtones, menés entre autres par Sitting Bull, gagnent et Cluster et son régiment y trouvent la mort. Sitting Bull entre alors dans la légende.

EN EXIL

Après ces événements les réactions sont très vives aux États-Unis, et Sitting Bull et son clan trouvent alors refuge au Manitoba pendant 4 ans. Mais les conditions de vie y sont terriblement difficiles, et lui et 186 membres de son clan reviennent aux États-Unis et acceptent de vivre dans une réserve.

Sitting Bull est très aimé au Canada, sa réputation de guerrier et son apparence digne en font même une vedette. En 1884, les autorités américaines acceptent qu’il parte en tournée avec le spectacle très populaire de Buffalo Bill, intitulé le Buffalo Bill’s Wild West.

Sitting Bull voyage alors partout en Amérique. Il est payé 15 $ par semaine et demande 1 $ pour les photographies. Il vient à Montréal en 1885, où il est une véritable vedette ! D’ailleurs, une de ses photographies les plus célèbres a été prise dans le grand studio montréalais William Notman & Son. Ces photographies sont d’autant plus importantes puisqu’elles sont parmi les dernières prises du grand chef sioux.

En effet, ce dernier est assassiné le 15 décembre 1890 sur sa réserve de Standing Rock dans le Dakota du Sud, après un événement quelque peu confus qui a provoqué la peur des troupes américaines. Les photographies de William Notman & Son ont figé son image de grand chef à tout jamais.

Source : Evelyne Ferron, historienne, Journal de Montréal, cahier Weekend, 18 mai 2024, p75


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