Encore du niaisage !

Opinion

Aucune loi n’a été plus contestée que la loi 101 de 1977. La loi de Camille Laurin qui faisait du français, la langue officielle du Québec.

On l’a bafoué, défié et trainée devant les tribunaux sans que les gouvernements qui ont suivi ne mettent tous les efforts nécessaires pour la protéger, lui donner du mordant et se battre pour qu’elle s’impose comme le gouvernement de René Lévesque l’avait imaginé.

Malheureusement, ça ne s’est pas produit.

Au fil du temps, on l’a laissé aller et lentement on a abdiqué. On a refusé de mettre les efforts nécessaires à continuer de l’imposer, la défendre. On s’est endormi.

On a vu revenir l’affichage commercial en anglais presque partout, sans conséquences aucunes. Montréal à perdu son visage français, et son âme. On ne s’y sent plus chez nous.

Au cours de la dernière décennie ça s’est accentué, le français est devenu une langue seconde au Québec. L’inimaginable s’est produit sans que personne ne lève le petit doigt.

On avait plus qu’un genou par terre, on s’écrasait, on abdiquait, on s’en foutait.

UN SEMBLANT D’ESPOIR

Puis, la CAQ est arrivée avec l’idée de la ressusciter, d’enfin réaliser le vœux de Camille Laurin, de faire vivre le français. La loi 96 devenait le fer de lance du renouveau. Elle n’était pas parfaite mais elle était là, comme l’espoir.

Il nous était permis de rêver. Le rêve a été de courte durée parce qu’elle a été contestée même à l’étape du projet de loi. On connaissait la suite. On s’est écrasé une seconde fois.

Il ne s’est pas passé grand-chose depuis le 1er juin 2023. Le visage de Montréal est pire qu’avant. On a l’impression, dans le centre-ville, d’être ailleurs, aux États-Unis.

Qui s’est levé pour appliquer la loi 96 ne serait-ce que dans l’affichage. Personne ! Pas question ! La loi est adoptée et en vigueur, contestée fortement par la communauté anglophone, pendant que le gouvernement a d’autres chats à fouetter.

UN SOUBRESAUT

Arrive Jean-François Roberge qui prend le bâton du pèlerin pour imposer d’ici le 1er juin 2025, l’affichage commercial en français. Encore une année de niaisage.

Le règlement prévoit toujours d’obliger les entreprises à adapter leurs devantures de façon à ce que la langue de Molière occupe deux fois plus d’espace que la langue de Shakespeare.

Sitôt dit, la contestation repart. « On n’a pas le temps de faire la transition », « la mesure n’est pas claire », bref, toutes les raisons, mêmes loufoques inondent l’opinion publique. Et voilà qu’on plie encore. Le ministre commence à parler d’exception. Ça y est, c’est reparti. Il s’écrase lui aussi.

C’est clair pourtant. En simple, seuls les noms propres peuvent être dans une autre langue que le français. Tout le reste de l’affichage est en français. Plus simple que ça, tu meurs ! Qu’est-ce qui est si compliqué ? C’est de la mauvaise foi !

LES ÉLECTRO-MÉNAGERS

Voilà la dernière niaiserie. Les fabricants ne veulent pas franciser les « pitons » et tableaux de bord des électros. Pourtant, d’autres pays bénéficient de « pitons » dans leur langue. C’est quoi le problème ? Ils menacent de ne plus vendre leurs produits en sol québécois. Ça prouve qu’ils nous aiment profondément, qu’ils nous étiquettent « minorité insignifiante ». Ils étirent l’élastique.

Et quelle a été la réaction du ministre Roberge ? « Pour les électros, on va remettre ça à plus tard ». Probablement lorsqu’ils seront dans l’opposition.

Nous sommes des grandes gueules, mais sans dents. C’est l’histoire de notre vie. Se faire frapper et présenter l’autre joue.

Décevant !


Un commentaire sur “Encore du niaisage !

  1. et que dire du O Canada composé par un francophone et traduit en anglais. mais qui donc a décidé ça? à quand l’hymne américain traduit en français ?

    😤

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