La constipation, parlons-en !

Santé et bien-être

Vous êtes en position assise, dans l’attente que ça circule. Mais hélas, tout est bloqué ! Je ne parle pas de congestion sur les routes, mais bien de constipation, un problème de santé intestinal que peut devenir plus fréquent en vieillissant.

Succinctement, la constipation se définit par une difficulté à déféquer. Elle peut se manifester par une défécation laborieuse et douloureuse, des selles dures et sèches, des ballonnements, des douleurs abdominales ou un sentiment de ne pas s’être entièrement vidé.

Certaines personnes peuvent penser qu’elle sont constipées si elles ne vont pas quotidiennement à la selle. Or, la fréquence normale du transit intestinal est variable d’une personne à l’autre. Pour vous, elle sera peut-être de trois fois par jour. Pour quelqu’un d’autre, elle sera plutôt d’une fois aux deux ou trois jours. Une faible fréquence n’est donc pas forcément signe d’un problème, pourvu qu’elle corresponde à votre propre rythme habituel. C’est lorsqu’il y a un changement significatif à cette régularité qu’il y a lieu de se poser des questions.

LA RÉGULARITÉ

La régularité, ce n’est pas la fréquence. C’est aussi la manière dont le tout se passe. Le moment est souvent un réflexe précédé d’émission de gaz (dont la normale est de 13 par jour, eh oui !), de tension dans le bas du ventre à gauche et le besoin de déféquer. Il y a ensuite une sensation de vidange complète à la fin.

L’apparence et la forme des excréments peuvent varier d’un repas à l’autre, selon les aliments consommés. Mais si le volume et la texture habituels sont modifiés de façon prolongée (semaine ou mois), cela peut lever des drapeaux rouges. Par exemple, une réduction progressive de la grosseur de la selle peut indiquer une obstruction intestinale qui grossit.

En fait, tout changement qui s’accompagne de fatigue, de perte de poids inexpliqué ou d’essoufflement doit vous amener à consulter rapidement. Il est important aussi de demeurer à l’affût de présence de sang sur le papier ou sur la selle, ou dans l’eau.

Il faut aussi garder en tête que certains médicaments sont reconnus comme des constipants, comme les antidouleurs de type narcotiques. Avec ceux-ci, un laxatif devrait être systématiquement prescrit. Si vous notez des changements persistants dans vos selles dans la semaine ayant suivi l’introduction d’un nouveau produit, discutez-en à la pharmacie afin de corriger tout de suite le problème.

FAVORISER LA RÉGULARITÉ

Le maintien d’une bonne hydratation favorise la régularité. Pour la majorité des gens, on suggère de boire six verres d’eau par jour afin de bien mouiller les fibres des grains entiers, des fruits, des légumes et des autres aliments. Cela aide à créer la pression nécessaire au besoin d’expulsion. L’activité physique quotidienne favorise aussi le transit intestinal, en plus de ses nombreux autres bienfaits pour votre santé.

Il est aussi important d’écouter votre corps et d’aller aux toilettes dès que l’envie vous prend. Si vous repoussez ce moment, vous risquez d’aggraver la constipation.

Pour prévenir et soulager la constipation, vous pouvez vous tourner vers certains produits en vente libre, comme de la graine de lin broyée ou des comprimés de psyllium. Il existe d’autres moyens dont vous pouvez discuter avec votre pharmacienne ou pharmacien. Mais attention : on évite de s’automédicamenter, car les effets sont parfois nocifs.

Source : Dre Christiane Laberge, revue Virage, hiver 2025, p73


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