Le mystère des trois rois mages

Histoire

Dans la grande période des Fêtes, aujourd’hui, nous célébrons la troisième; la Fête des Rois. On entend parler de leur histoire en écoutant attentivement certains cantiques de Noël. Vous souvenez-vous de leurs noms ? Essayez…

Ils se nomment Gaspard, Melchior et Balthazar.

Dans la Bible, on dit qu’ils venaient d’Orient et qu’ils auraient parcouru des milliers de kilomètres, guidés par une étoile brillante, pour rendre hommage à un nouveau-né prédestiné à devenir le roi des Juifs. Cependant, les textes de l’Évangile ne mentionnent pas leur nombre ni le fait qu’ils étaient des rois.

On suggère davantage qu’ils étaient des hommes sages venus de l’Est. On sait cependant qu’à l’Antiquité, les monarques aimaient s’entourer d’astrologues, de scientifiques, d’hommes sages et cultivés. Peut-être est-ce un amalgame, on ne sait pas.

En fait, l’idée qu’ils étaient peut-être des rois n’est apparue qu’au IIIe siècle de notre ère. Puis, à travers les écrits, on leur donne des noms et même une origine. On suggère que Melchior venait d’Iran (en fait de la Perse), Gaspard de l’Inde et Balthazar de l’Arabie Saoudite.

On raconte dans les écrits de l’Évangile (selon Matthieu) que les mages se seraient arrêtés au palais du roi Hérode pour lui demander s’il savait où était Marie, qui allait donner vie au roi des Juifs.

Ce qui est particulier dans ce récit, c’est qu’on prétend que ces mages auraient interpellé directement le roi actuel de la Judée sans lui rendre quelque hommage que ce soit en lui demandant s’il savait où naîtrait celui qui allait le remplacer. On comprend donc que les mages ne reconnaissaient pas du tout la légitimité d’Hérode sur le royaume de Judée.

En surcroît, on raconte que le roi Hérode aurait invité les mages à l’informer s’ils trouvaient l’enfant roi, supposément pour lui rendre hommage. À vrai dire, on sait qu’Hérode gouvernait à cette époque par procuration, il était vieux et il avait peu de légitimité auprès du peuple juif.

La Judée était à cette époque sous contrôle romain et c’est l’empereur Auguste qui était le vrai souverain. Nous sommes donc dans une période de grandes tensions sociales et politiques en Judée et la venue d’un enfant roi faisait assurément peur à Hérode et à ses héritiers, qui cherchaient évidemment à tuer l’enfant.

NAISSANCE DU PETIT JÉSUS

Guidés par leur étoile, les mages ont finalement trouvé l’étable où Marie et Joseph se seraient réfugiés. À travers les récits, on ne peut donc que percevoir ces mages positivement, les voir comme des hommes bienveillants. Après s’être prosternés devant l’enfant et sa mère, ils lui auraient offert de l’or, de l’encens et de la myrrhe et ils auraient filé en douce en empruntant des chemins de traverse pour ne pas croiser les complotistes du palais.

Puis, on n’a plus jamais entendu parler de ces généreux rois mages. En tout cas, pas avant qu’ils réapparaissent sous notre arbre à Noël.

EST-IL VRAI QUE JÉSUS SERAIT NÉ À BETHLÉEM ?

Ce n’est pas un fait prouvé sans l’ombre d’un doute, mais il est fort possible que cet enfant soit né au village de Bethléem. On pense que le nom Jésus est la contraction linguistique de Yehoshoua’ (Josué). Il aurait appartenu au clan des Nazôréens, des juifs de retour d’exil au IIe siècle avant notre ère qui se réclamaient d’être des descendants directs du grand roi David.

Ils attendaient frénétiquement le retour du Messie sur Terre. Ils ont fondé en Galilée un village que nous appelons Nazareth. De nombreuses études tendent à démontrer que Marie et Joseph se seraient déplacés jusqu’à Bethléem en Judée, la ville de naissance du roi David, lors du recensement imposé par les Romains.

Pour ce qui est du lieu plus précis de cette naissance, c’est moins clair. Par exemple, saint Justin, un Palestinien de Naplouse, avance 160 ans après la naissance de l’enfant roi qu’il serait né dans une grotte près de Bethléem. Mais bon, il n’est pas nécessaire de jeter votre étable, il reste encore beaucoup de zones d’ombre derrière cette histoire de la nativité.

Source : Martin Landry, Journal de Montréal, cahier Weekend, 21 décembre 2024, p70


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