Bienvenue dans mon univers ! Vous êtes ici chez vous.
Prévention
Certes, il est contre-intuitif pour la plupart des humains de cohabiter avec des insectes. Mais avant d’écraser une bestiole dans votre sous-sol, pensez-y deux fois : elle peut vous en dire beaucoup sur votre maison.
Voici quelques insectes couramment vus dans les domiciles québécois et ce que leur présence signifie selon Marie-Ève André, préposée aux renseignements entomologiques à l’insectarium de Montréal.
ARAIGNÉES

Ces bestioles peuvent donner froid dans le dos, mais leur statut de prédateur en fait des alliés, et non des ennemis. « Si on a des araignées chez nous, ça veut dire qu’elles ont des choses à manger. Elles peuvent se nourrir d’autres araignées ou d’insectes. Elles sont donc bénéfiques dans la maison et le jardin. »

SCUTIGÈRES
Tout comme les araignées, les scutigères font le ménage dans la population animale de votre maison. Leur présence peut provoquer un malaise, mais ils n’ont aucun impact négatif sur la maison. « Ils peuvent se promener dans la tuyauterie de la salle de bain. Si on apprécie leur présence de prédateur, mais qu’on ne veut pas nécessairement les côtoyer, on peut simplement boucher le bain entre les utilisations. »
LÉPISMES, THERMOBIES (POISSONS D’ARGENT) ET CLOPORTES

Ces petits insectes raffolent de produits contenant de l’amidon, comme des reliures de livre ou des pâtes alimentaires, mais peuvent survivre simplement en mangeant de la poussière. En grand nombre, ils indiquent un problème d’humidité dans une pièce de votre maison.
Il en est de même pour les cloportes, qui sont souvent introduits dans les maisons en se réfugiant dans le bois de foyer. Ces animaux, qui s’apparentent davantage aux crustacés qu’aux insectes, ne peuvent survivre dans les milieux secs.
« Si on veut éviter d’en observer beaucoup, un bon déshumidificateur peut faire le travail », conseille Mme André.
COCCINELLES ASIATIQUES

Introduites en Amérique du Nord il y a presque 40 ans, ces petites bestioles volantes se sont multipliées à la vitesse grand V dans les dernières années. Elles sont utiles dans les jardins pour contrôler les population de pucerons et d’autres petits insectes qui s’attaquent aux plantes. On les voit beaucoup en automne, où elles cherchent un espace où traverser l’hiver.
« Dans la nature, elles s’infiltrent dans des fissures ou des crevasses en pierre pour y passer l’hiver; elles font la même chose dans nos maisons », explique Mme André.
La présence de coccinelles asiatiques dans votre maison devrait vous servir d’avertissement : une fissure sur les fondations, les revêtements extérieurs ou les portes et fenêtres leur permet sans doute de s’introduire.
PERCE-OREILLES (FORFICULE)

Mettons quelque chose au clair : « Ce n’est pas vrai qu’ils entrent dans les oreilles ! ». Ces insectes, en quantité limitée, sont utiles dans le jardin. Si vous en trouvez à l’intérieur de votre maison, il s’agit probablement d’un symptôme d’un manque d’hygiène dans la cuisine. « Avec des mesures de prévention simples, comme bien fermer le bac de compost, ne pas laisser traîner la vaisselle sale, ou conserver ses aliments dans des contenants hermétiques, on s’assure que les insectes ne peuvent pas élire domicile à la maison », conclut-elle.
Vous avez aperçu une bestiole mystérieuse dans votre maison ? L’application iNaturalist est une belle ressource pour identifier les insectes. L’insectarium offre aussi un service d’identification à partir de photos, ou carrément d’échantillons envoyés par la poste !
Source : Félix Desjardins, Journal de Montréal, cahier CASA, 5 avril 2025, p9