Une autre année scolaire

Opinions

C’est la rentrée et on parle de vouvoiement, de règles à observer, de discipline à se faire imposer, du cellulaire à mettre de côté et même d’arriver à l’école le ventre vide. Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi les parents ne jouent pas leur rôle ? Le vouvoiement doit s’apprendre dès que l’enfant peut s’exprimer.

L’école, en complément, devrait revenir à l’enseignement de la bienséance, comment se comporter en société et toujours user de respect envers les autres. Mais la base de ces éléments doit obligatoirement venir des parents. À mon époque, les parents préparaient les déjeuner. On ne quittais jamais la maison le ventre vide. Pourquoi tout ça a changer ?

Je vous propose aujourd’hui le texte qui suit.

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VOTRE ENFANT VOUS EN REMERCIERA POUR LA DISCIPLINE

Un texte de Joseph Facal, publié dans les pages d’opinions du Journal de Montréal du 26 août dernier.

La rentrée scolaire est à nos portes avec son lot d’enjeux : vouvoiement, cellulaires, intelligence artificielle, pertinence des devoirs, compressions budgétaires, pénuroe de personnel, radicalisation religieuse, etc.

Après des décennies d’enseignements, après avoir vu des enfants, après avoir vu passé d’innombrables modes édicatives et parentales, j’ai acquis une conviction qui tient en deux points.

RÈGLES

Le premier est qu’un enfant a certes besoin d’amour, mais aussi besoin de limites, de règles claires, appliquées vraiment, peu nombreuses, portant sur des sujets fondamentaux, et les parents doivent donner l’exemple per leur propre comportement.

Si les parents sont eux-mêmes accros à leur cellulaire…

S’ils sont toujours en retard, toujours en train de repousser à demain, toujours désorganisés, s’ils priorisent toujours le plaisir instantané…

Le second est que l’enfant, même s’il ne l’admettra pas, même s’il pourra rouspéter, veut ces limites, veut savoir où elles sont, veut un encadrement, veut une direction, et il en sera reconnaissant aux parente qui les auront fixées et fait respecter.

Rien de cela n’implique un autoritarisme bête et méchant ou une privation d’autonomie.

Rien de cela n’exclut des tonnes d’amour et de câlins.

Qu’il y ait mille exceptions et que rien ne soit garanti d’avance ne suffit pas à infirmer ce que je viens de dire.

Je me fous complètement que l’éducation « progressiste », des livres à la mode et des « influenceurs » disent le contraire.

Un lecteur m’envoie les résultats d’une fascinante étude menée récemment en Grande-Bretagne, qui établit que les enfants élevés per des parents stricts obtiennent de meilleurs résultats scolaires, qui sont, on en conviendra, un tremplin puissant pour une vie future réussie. De 2013 à 2023, le National Centre for Social Research a suivi 6000 enfants à partir de l’âge de deux ans.

Pour schématiser, il y a trois grandes catégories de style parental.

Vous avez le style permissif, avec des parents aimants, mais sans discipline.

Vous avez le style autoritaire, avec des règles claires et des conséquences, mais avec peu de chaleur.

Et vous avez le style qui impose des attentes élevées et des limites strictes, mais avec des relations chaleureuses.

C’est le troisième qui débouche sur les meilleurs résultats scolaires en lecture, écriture et mathématiques à la fin du primaire, même après avoir tenu compte d’une variable lourde comme le niveau d’éducation des parents.

ÉPOQUE

On voit pourtant tous les jours des parents souriants et attendris quand l’enfant sème le chaos à l’épicerie, grimpe sur les meubles ou lance de la nourriture.

Ces parents ne connaissent pas le mot « non », veulent être des « amis » de leur enfant, et voient systématiquement sa mauvaise conduite comme une expression de détresse.

Nadeine Asbali, enseignante à Londres, dit : « Lorsque nous donnons aux jeunes enfants l’impression que leurs propres sentiments sont supérieurs, nous créons des adolescents et des jeunes adultes égoïstes et repliés sur eux-mêmes, qui pensent qu’ils sont des exceptions aux règles. »

Toute notre époque est dans cette phrase.


Vous en pensez quoi ?