Une participation décevante

Opinion

La faible participation des électeurs du Québec aux élections municipales révèle un malaise démocratique préoccupant qu’il faut impérativement adresser.

Malgré les efforts déployés pour faciliter l’accès au vote, les élections municipales de 2025 au Québec ont une fois de plus été marquées par une participation électorale décevante. À Montréal, le taux de participation final s’est établi à environ 37,5 %, en baisse par rapport à 38,3 % en 2021. Laval et Longueuil ont affiché des chiffres encore plus bas, respectivement 31,09 % et 34,03 %. Seule la ville de Québec a connu une hausse notable, atteignant 51,3 %, son meilleur taux depuis 2013.

Ce désintérêt pour les élections municipales soulève plusieurs questions. D’abord, l’absence de figures politiques charismatiques ou de débats polarisants semble avoir contribué à une campagne terne, incapable de mobiliser les citoyens. Ensuite, des facteurs logistiques comme la grève de Postes Canada et celle de la STM ont pu compliquer l’accès aux bureaux de vote, bien que leur impact réel reste difficile à quantifier.

Mais au-delà des circonstances ponctuelles, cette tendance révèle un problème plus profond : le manque de valorisation du rôle des municipalités dans la vie quotidienne. Les enjeux municipaux — urbanisme, transport, environnement local — sont souvent perçus comme secondaires, alors qu’ils influencent directement la qualité de vie des citoyens. Ce paradoxe entre l’importance des décisions locales et le désintérêt qu’elles suscitent est alarmant.

Il est urgent de repenser la manière dont on engage les citoyens dans la vie municipale. Cela passe par une meilleure éducation civique, une communication plus dynamique des enjeux locaux, et des mécanismes de participation plus accessibles et modernes, comme le vote électronique ou des consultations citoyennes plus fréquentes.

En somme, la faible participation électorale n’est pas qu’un chiffre : c’est le symptôme d’une démocratie locale en perte de vitesse. Il appartient aux élus, aux institutions et aux citoyens eux-mêmes de raviver l’intérêt pour la politique municipale, car c’est là que commence le véritable pouvoir d’agir.


Vous en pensez quoi ?