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Histoire
Parmi les livres de recettes classiques, La cuisinière Five Roses est un incontournable dont un grand nombre de ménages canadiens a possédé un exemplaire au 20e siècle.
Peut-être en avez-vous un exemplaire dans votre cuisine ? Certaines recettes de base de biscuits et de galettes de nombreuses familles du pays tirent possiblement leur origine dans ce livre, créé par la célèbre compagnie de farine du même nom.

En effet, cherchant à mousser davantage ses ventes dans les années 1910, Five Roses a choisi de réunir une collection de plus de 600 recettes dans un livre facile à obtenir… par la poste.
RÉPUTÉ POUR SA QUALITÉ
Dans la dernière décennie du 19e siècle, en plein cœur du développement industriel au Canada, le blé et les moulins à farine sont au cœur de l’économie interne et, graduellement, sont partie intégrante des exportations à l’international.
C’est en Ontario, dans la petite ville de Keewatin, située sur les rives du lac des Bois, que l’entreprise Lake of the Woods Milling Company s’est développée et spécialisée dans le moulinage de la farine de qualité à partir de 1888.
Au tournant du 20e siècle, la marque Five Roses, l’une des plus vendues, est réputée pour sa qualité et sa fiabilité en cuisine
UN VÉRITABLE SUCCÈS DE VENTE
En 1913, alors que la marque Five Roses est toujours produite en Ontario, la compagnie veut la faire connaître davantage et arrive avec deux idées ingénieuses : lancer un concours de recettes dans le pays et ensuite produire un livre vendu à petit prix.
Au gré des premières éditions, ce sont plus de 2000 femmes, utilisatrices de cette farine, qui ont ainsi vu une de leurs recettes publiée et partagée partout au Canada !
La première édition paraît en anglais en 1913 et est suivie par la traduction française en 1915.
Pour l’obtenir, il suffit de remplir un coupon, généralement donné par quelqu’un qui avait déjà un exemplaire, car il se trouve à l’intérieur du livre, de le poster avec 25 sous (puis 40 sous au Québec pour l’édition de 1939) et un exemplaire est ensuite envoyé au destinataire.
On y trouve donc des recettes à base de farine allant des beignes aux biscuits, en passant par les croquettes, les galettes et bien sûr, le pain ! Les premières éditions sont un grand succès au point où l’on estime que dans les années 1920-1940, près d’un ménage sur deux en possède probablement un exemplaire.
Ce livre a une place unique dans l’histoire culinaire canadienne, car il a été utilisé dans toutes les provinces pendant des décennies et est le résultat d’une œuvre collaborative de femmes qui, par le biais d’une ou deux de leurs recettes familiales, ont ainsi composé un livre de base pour de très nombreuses familles !
UNE MARQUE SYMBOLIQUE DE LA VILLE DE MONTRÉAL
Comment devient-elle un symbole industriel de la ville de Montréal ?
Au début des années 1950, la compagnie de minoterie Ogilvie Flour Mills est déjà bien installée le long du canal Lachine, afin de profiter d’un bon débit d’eau pour ses moulins et avoir un accès facile au port de Montréal. Elle fait l’acquisition de l’entreprise Lake Woods Milling Company et de sa célèbre marque Five Roses en 1954.
Elle publicise la production de cette farine entre autres en installant une immense enseigne lumineuse, devenue un emblème de la métropole québécoise.
Source : Evelyne Ferron, historienne, Journal de Montréal, cahier weekend, 15 novembre 2025, p56