Le Noël psychédélique des Beatles

Conte de Noël pour les grands au cœur d’enfant

Il était une fois, dans un Londres enneigé de décembre 1967, quatre garçons dans le vent qui s’apprêtaient à vivre un Noël pas comme les autres. John, Paul, George et Ringo venaient de terminer l’enregistrement de Magical Mystery Tour et s’étaient retirés dans une vieille maison victorienne prêtée par un ami de George, au cœur de la campagne anglaise.

La maison, entourée de bois givrés et de collines blanches, semblait tout droit sortie d’un conte. À l’intérieur, les Beatles s’étaient installés avec leurs guitares, quelques bouteilles de vin chaud, et une pile de disques de Noël. Mais ce qu’ils ignoraient, c’est que cette maison avait un secret : elle était enchantée.

LE VISITEUR INATENDU

Le soir du 24 décembre, alors que les garçons improvisaient une version jazzy de Silent Night, une étrange lumière verte jaillit de la cheminée. Un petit homme vêtu d’un costume de velours violet, avec des lunettes rondes et une barbe argentée, apparut dans un nuage de fumée parfumée à la cannelle.

— Bonsoir, messieurs, dit-il d’une voix chantante. Je suis le Gardien des Noëls oubliés. Et vous avez été choisis pour sauver l’esprit de Noël.

Les Beatles échangèrent des regards incrédules. John, toujours prompt à l’ironie, lança :

— On est déjà les sauveurs du rock, maintenant faut sauver Noël ?

Mais le petit homme ne plaisantait pas. Il leur expliqua que quelque chose de terrible s’était produit : dans un monde parallèle, le Père Noël avait disparu. Et sans lui, les rêves des enfants s’effaçaient, les sapins perdaient leurs aiguilles, et les chansons de Noël devenaient tristes.

— Vous êtes les seuls à pouvoir le retrouver. Votre musique est la clé.

LE VOYAGE INTERDIMENSIONEL

Sans vraiment comprendre comment, les Beatles se retrouvèrent embarqués dans un traîneau volant, tiré non pas par des rennes, mais par des instruments de musique enchantés : une basse qui groovait dans les airs, une batterie qui battait le rythme du vent, et une guitare électrique qui lançait des éclairs pour fendre les nuages.

Ils traversèrent des paysages féériques : des forêts de sucre d’orge, des rivières de chocolat chaud, des montagnes de cadeaux. Finalement, ils arrivèrent dans un monde étrange, où tout semblait figé dans le temps. Les sapins étaient gris, les guirlandes ternes, et les enfants marchaient sans sourire.

— C’est ici que Noël est en train de mourir, murmura George.

Ils furent accueillis par une créature étrange : un bonhomme de neige géant nommé Frostington, qui leur expliqua que le Père Noël avait été emprisonné par une entité appelée le Désaccordeur — un esprit maléfique qui détestait la musique et la joie.

— Il vit dans la Forteresse du Silence, au sommet de la Montagne du Non-Sens.

LA BATAILLE MUSICALE

Les Beatles décidèrent de partir à l’assaut de la forteresse. Mais pour y entrer, ils devaient traverser trois épreuves musicales.

Première épreuve : Le Labyrinthe des Notes Perdues. Ils durent reconstituer une mélodie disparue en retrouvant des notes éparpillées dans un dédale sonore. Paul, avec son oreille parfaite, guida le groupe en chantant des harmonies qui faisaient apparaître les passages secrets.

Deuxième épreuve : Le Chœur des Ombres. Des voix fantomatiques tentaient de les faire douter, chantant des versions tristes de leurs propres chansons. John, avec sa verve et son esprit, leur répondit en improvisant une chanson pleine d’espoir : All You Need Is Christmas. Les ombres s’évaporèrent.

Troisième épreuve : Le Duel du Tempo. Ringo affronta un métronome géant dans un combat de batterie. Chaque coup de baguette faisait trembler la montagne. Finalement, avec un solo digne de A Day in the Life, il brisa le rythme imposé et libéra l’accès à la forteresse.

Dans la salle du trône, ils trouvèrent le Père Noël enfermé dans une cage de silence. Le Désaccordeur, une créature faite d’ennui et de grisaille, les attendait.

— Vous ne pouvez rien contre moi. Je suis le silence, l’oubli, la fin des refrains.

Mais les Beatles, unis, commencèrent à jouer. Une version psychédélique de Here Comes the Sun résonna dans la forteresse. Les murs se mirent à vibrer, les chaînes du Père Noël se brisèrent, et le Désaccordeur fondit dans une pluie de confettis.

Le Père Noël, reconnaissant, leur offrit chacun un cadeau magique : une plume qui écrivait des chansons toute seule, une tasse qui ne se vidait jamais de thé, une montre qui ralentissait le temps pendant les solos, et une étoile qui brillait à chaque sourire.

De retour dans leur maison victorienne, les Beatles se réveillèrent le matin de Noël, se demandant si tout cela n’avait été qu’un rêve. Mais sur la cheminée, les quatre cadeaux magiques les attendaient.

Ils passèrent la journée à jouer, rire, et écrire une chanson qu’ils n’enregistrèrent jamais, mais qui résonna dans les cœurs de ceux qui croient encore à la magie : Christmas Is All You Need.

Et quelque part, dans un monde parallèle, le Père Noël souriait en écoutant leur musique, prêt à repartir pour une nouvelle tournée.


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