Des pertes de temps inutiles

Depuis près de deux semaines, je me promène à l’hôpital visiter mon père qui y fait un deuxième séjour d’affilé. À 81 ans et une santé de plus en plus fragile, il ne faut pas un trop gros dérangement physiologique pour se retrouver sur un lit d’hôpital. Le séjour à l’urgence m’aura permis de voir et d’essayer de comprendre comment on en est rendu là. Comment notre système de santé est en constante décrépitude et désorganisé. Les soins sont bons et adéquats mais où j’accroche c’est dans le manque d’organisation, de coordination et de cohésion de cette immense machine qui s’essouffle en multipliant les pertes de temps.

De mes yeux de néophyte en milieu hospitalier, voici les constatations et interrogations qui en découlent; Pas moins de sept membres du personnel se sont succédés dans la cabine d’examen  pour l’enregistrement, les prises de sang, l’électrocardiogramme, l’apport d’oxygène et même un préposé qui devait apporter le bracelet d’identification et un sac pour y déposer les vêtements de mon père. Je dis devait, parce qu’on ne l’a jamais revu. Disparu ? Envolé ? Je me pose encore la question. Toujours est-il qu’il a fallu plus de 6 heures d’attente, avant de recevoir le fameux bracelet.

Maintenant, les médecins; Quatre l’ont visité et à chacune des fois, les mêmes questions étaient posées. Dans un cas, elles ont été reposées deux fois dans le même examen. Chaque fois, ils arrivent avec le dossier bien en main. Est-ce qu’ils le lisent ? Il me semble que le dossier est annoté par le personnel soignant non ? J’avais l’impression qu’ils nous écoutaient sans vraiment entendre. Mon père a été ausculté autant de fois. Et je vous rappelle qu’il sortait d’à peine quatre jours de sa dernière hospitalisation au même hôpital et qu’un des médecins précités, l’avait même rencontré. Faut l’faire ! Son dossier fait un pouce et demi d’épaisseur. De façon générale, on a beaucoup de difficulté à recevoir des réponses claires, sans qu’on ait posé une seule question. Ils disparaissent comme ça et sont remplacés par un autre puis le processus recommence.

J’ai aussi constaté le nombre effarant de malades sur des civières dans les corridors qui gémissent et attendent des soins. Le personnel se plaint ouvertement du peu d’espace dont il dispose pour le transport des civières dans ces allées. Il me semble qu’il y a belle lurette qu’on aurait dû construire une immense salle pour les corder adéquatement et décemment sans que le public n’ait à entendre leurs vomissements et gémissements. Mais non ! En lieu et place on construit de beaux stationnements étagés pour satisfaire le parc automobile des visiteurs et des employés.

Signe des temps, toute la journée, on pouvait entendre par les haut-parleurs, une voix qui demandait à tout le personnel infirmier présent de se porter disponible pour du temps supplémentaire en soirée.

Bref, ma conclusion ne tient qu’à trois mots; organisation, coordination et cohésion. Lorsque les brillants gestionnaires de ces hôpitaux en auront compris le sens et l’appliqueront, peut être que ça s’améliorera. Il faudra aussi une volonté politique qui est absente parce que là aussi, il y a une énorme perte de temps et d’argent. On n’a qu’à voir le dossier du CHUM pour comprendre. C’est toujours le bordel !

Un commentaire sur “Des pertes de temps inutiles

  1. Vivement de bons gestionnaires à la santé. Moins de bureaucratie et plus d’efficience. Cependant, il ne faut pas trop rêver, c’est encore le poodle qui mène, les deux mains sur le volant, mais sans aucuen légitimité.

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