La prudence est de mise

Ici en Floride, les armes sont à l’honneur et on ne peut soupçonner qui en possède une sur lui. Les incidents avec des armes à feu sont monnaie courante un peu partout et dans cet état, une loi a été promulguée il y a quelques années, donnant le droit d’utiliser une arme à feu si on se sent menacé, sans autre forme de procès. On invoque alors la légitime défense. Récemment, des troubles raciaux ont éclatés à Sanford, dans la région d’Orlando, suite à la mort violente d’un jeune noir, tué par un gardien de parc de race blanche, qui n’a eu à faire face à aucune accusation criminelle.

Tout ce préambule pour vous raconter l’incident dont j’ai été victime, hier en matinée, au supermarché SweetBay, près d’ici, alors que je me reposait avec mes compagnons cyclistes, à l’extérieur, avant de retourner au camping à vélo.

Au moment où j’étais assis à discuter avec mes compagnons, j’entends quelqu’un tempêter bruyamment au loin, sans vraiment le voir. Quelques minutes plus tard, même constat mais cette fois, j’aperçois l’individu en question. Il est assis dans une voiture garée, sur le siège du passager, à environ deux cent pieds de nous. Il vocifère très fort, tout en regardant dans notre direction. N’en faisant aucun cas, je continue la conversation.

Le voilà qui descend du véhicule en se dirigeant lentement vers moi. Il doit bien avoir 75 ans, se déplace difficilement et a des allures d’ancien combattant avec sa casquette. Il s’exprime en anglais. Je reste assis calmement et il arrive droit devant moi et s’arrête à ma hauteur. Nos pieds se touchent presque. Il ne me semble pas dans un état normal. Les bras le long du corps, il serre les poings très fort, tout en m’invitant à me lever pour engager le combat. Il est agressif et hausse le ton.

Devant mon refus et tout en gardant mon calme, il répète bruyamment son invitation et je lui répète la même réponse; que je ne veux engager le combat avec lui tout en lui demandant de regagner son véhicule. Je le sens très perturbé. Il reprend de plus belle ses mêmes propos tout en mentionnant que jadis, il était champion boxeur mi-moyen. Je suis au aguets et mes yeux sont rivés sur ses poings. Je m’interroge intérieurement s’il posséderait un révolver dans ses poches et j’attends l’instant pour intervenir s’il s’avise de faire le geste. Il décide alors de rebrousser chemin vers sa voiture.

Pendant ce temps, des passants alertent la gérante du supermarché, qui s’amène pour obtenir ma version de l’incident. Je lui recommande de prévenir la police, puisque selon mon évaluation, cet homme est malade. Je reprend mon siège et c’est alors que sa conjointe se rend à sa voiture puis vient nous voir, Lorraine qui nous accompagnait et moi. Nous lui avons expliqué ce qui s’était passé. Elle s’est alors mise à pleurer et se fondait en excuses tout en nous informant que son conjoint avait été victime d’une hémorragie cérébrale par le passé et que les séquelles se manifestaient depuis quelques semaines par une agressivité incontrôlable.

Nous l’avons rassurée que l’incident était clos pour nous et qu’il serait sage que son conjoint soit vu rapidement par un médecin avant que la situation ne dégénère. Ils sont résidents du Michigan et doivent rentrer à la maison sous peu. Nous avons réenfourché nos bécanes pour rentrer au camping

C’est en pensant à ces dangers qui nous guettent que j’ai réfléchi à tout ça, une bonne partie de la journée. La même choses aurait pu se produire partout, même chez-nous. C’est pourquoi la prudence est toujours de mise, principalement à l’étranger, parce que les plus belles vacances peuvent rapidement se transformer en cauchemar. Mais il ne faut pas voir des bandits partout à s’en rendre malade. Il faut toujours se rappeler des règles les plus élémentaires de sécurité, les appliquer et rester vigilant et calme. Croyez-moi, cet incident restera gravé dans ma mémoire pour longtemps.

Un commentaire sur “La prudence est de mise

  1. Bonjour Normand, Tu as entièrement raison il ne faut pas voir la violence partout mais il faut quand même être vigilant.

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