L’enfant-roi a grandi

Une amie m’a fait parvenir le texte qui suit. Il aurait été écrit par un ingénieur de Longueuil mais je n’ai pas vérifié. Il aurait aussi paru dans La Presse dernièrement. Là aussi, je n’ai pas vérifié. Quoi qu’il en soit, il reflète parfaitement ma pensée, suite aux événements que nous vivons avec nos jeunes adultes et il vaut la peine qu’on s’y arrête. Certes, il y a des exceptions, mais justement, ce sont des exceptions.

Le gouvernement fait la sourde oreille aux revendications étudiantes. C’est l’insulte suprême pour l’enfant-roi qui a grandi.

Depuis longtemps, je m’inquiète de la façon dont on élève maintenant nos enfants. À l’école, ils apprennent leurs droits plus que toute autre génération précédente, mais on passe vite sur leurs responsabilités.

À la maison, les parents sont au service de tous les caprices de leurs enfants. On ne leur ordonne plus de faire leur lit, on négocie désormais pour qu’ils le fassent. On ne les punit plus, on leur explique en quoi leur comportement n’est pas approprié.

Quand l’enfant d’aujourd’hui n’a pas ce qu’il veut, il fait une crise et ses parents abdiquent rapidement. Plus la crise est intense, plus vite il obtient sa méga poutine ou encore son nouveau jeu vidéo.

D’ailleurs, les enfants dictent désormais le contenu de leur assiette. Il n’est plus question de les forcer à manger leurs brocolis. Il n’est pas question non plus de les forcer à suivre leurs parents en ski de fond; ça demande un trop gros effort physique. Il faut éviter de les contrarier ou autrement les contraindre.

Depuis longtemps, je me demandais comment ces enfants-rois allaient vieillir. Alors qu’ils n’ont jamais accepté un «non» comme réponse auparavant, comment ces enfants rendus à l’âge adulte allaient-ils réagir aux contraintes et contrariétés inévitables de la vie? J’ai eu ma réponse avec la grève sur les droits de scolarité.

Quand il était jeune, l’enfant-roi cassait ses jouets pour exprimer son mécontentement. Aujourd’hui, il casse des vitrines. Avant, il refusait de faire le ménage de sa chambre, aujourd’hui il refuse d’assister à ses cours. Le gouvernement a remplacé ses parents comme figure d’autorité; l’enfant-roi s’attend donc à faire marcher le gouvernement comme il a toujours fait marcher ses parents.

Mais cette fois-ci, cela ne fonctionne pas: le gouvernement fait la sourde oreille aux revendications étudiantes. C’est l’insulte suprême pour l’enfant-roi qui a grandi. Ses droits sont bafoués et dans son égocentrisme délirant, il se compare déjà à ses pairs en Iran ou en Chine.

Dans sa bulle d’ex-enfant-roi, le terrorisme devient justifié et voilà l’explication pour les bombes fumigènes dans le métro. On peut certainement blâmer les jeunes d’aujourd’hui pour avoir rompu notre belle tradition de non-violence au pays. Toutefois, il faudrait aussi blâmer leurs parents et enseignants qui n’ont pas eu le courage de les élever adéquatement. Aujourd’hui, on en paie le prix.

2 commentaires sur “L’enfant-roi a grandi

  1. Moi, je suis enseignante, et vous voulez nous blâmer pour les enfants-roi qui sont passés entre nos mains?

    C’est la meilleure que j’ai entendue depuis longtemps!

    Dans nos classes, si l’enfant en question ne suivait pas les règles, il en subissait les conséquences comme tout le monde!

    Devions-nous aller les coucher nous-mêmes, devions-nous aller à la maison et montrer au parents comment nourrir leur enfant? Je travaille avec les parents de ces enfants depuis 20 ans maintenant, lorsque je débute l’année, les parents s’opposent aux règles de nourritures saines que je suis obligée d’imposer maintenant. À tous les ans, j’enseigne aux parents à lire les étiquettes. Je les oblige pendant les heures de classe à bien nourrir leur enfant. Ils finissent par le faire, mais ils en profitent avec la boîte à dîner dont je n’ai aucun contrôle. Je passe un temps fou à expliquer à ceux-ci d’enlever le sucre pendant la semaine de classe et avant le dodo afin d’augmenter leur capacité d’attention et de concentration et pour que leur sommeil soit meilleur.

    À quelque part, la société en prend pas mal sur son dos. Les parents nous laissent leurs enfants et ensuite, ils les laissent au service de garde jusqu’à 6h00. Pas plus tard, car c’est l’heure de fermeture. Si le service offrait le dodo à l’école, les parents le prendrait j’en suis convaincue. Moi je le vois ça. Moi, je parle de ce que je vis et de ce que je vois.

    Nous ne pouvons pas faire la discipline jusqu’à la maison!!! C’est le comble.

    On a travaillé avec ces enfants-roi et ces parents-mous. On a pris nos responsabilités et on laisse les parents prendre les leurs. On les a convoqués, on leur a expliqué, on les a joints à des systèmes d’aide. Notre job s’arrête à l’école même si nous en prenons plus que notre part. Le reste on ne peut pas le faire.Savez-vous que je prends une demie heure par rencontre pour parler des besoins de base avec ces parents, quand on nous en alloue 10? De plus, cette année, j’avais 33 élèves à faire entrer pour une soirée de parents de 4 heures. J’ai pris 2 semaines pour le faire et non, je ne suis pas payé en temps double ou et demi pour le faire. Le temps que je prends pour faire correctement mon travail est du bénévolat!!!

    Vous avez droit de penser ce que vous voulez, mais avez-vous été vérifier sur les lieux? Avez-vous parlé aux enseignants? Avez-vous fait un minimum d’enquête avant de nous mettre les problèmes sur le dos? Avez-vous vécu 200 jours consécutifs avec des enfants qu’on ne peut pas aider, car les parents ne veulent pas nous entendre? Avez-vous eu pendant une année entière des parents qui ne viennent pas aux rencontres de parents?

    Vous avez sûrement une histoire d’horreur à me raconter, soit de votre enfance, soit de quelqu’un de proche que vous connaissez… je sais, je les ai toutes entendues. Moi je vis à l’école. Je fais bien mon boulot. Je vois beaucoup de profs qui en font beaucoup, comme moi. Et je sais, comme partout, y en a qui n’ont pas leur place. C’est pareil dans toutes les professions. Je suis un peu tannée de payer pour ingrats et pour les incompétents. Regardez autour de vous et honorez ceux qui font bien leur travail parce que ça leur tient à coeur.

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    • Tout d’abord, madame, dans mon introduction, j’ai précisé qu’il y avait des exceptions. Vous ne l’avez pas remarqué?

      Ensuite, je visait la société en général, dont je m’inclus. Finalement, si le chapeau vous fait, alors portez-le!

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