Une victoire dans l’horreur

Hier soir, la démence s’est manifestée! Une soirée festive pour souligner la victoire de Pauline Marois et le Parti Québécois a tourné à l’horreur lorsqu’un fou, armé jusqu’aux dents, a tué une innocente victime et héros bien malgré lui. Son intervention a évité un bain de sang. Ironiquement, Pauline Marois était à discourir de son ouverture face aux anglophones lorsque sa garde rapprochée l’a littéralement déplacé, l’espace de quelques secondes, à l’arrière scène. Paradoxalement, le désaxé était un anglophone. Inutile de dire que l’événement a fait le tour de la planète et ces images étaient très loin de la société tolérante et pacifique que nous sommes. Certes, les mesures de sécurité seront à revoir pour le futur et ce qui m’a bouleversé, c’est cette entrevue de Benoît Dutrisac, ce midi, avec une personne qui avait eu vent de l’attentat et qui en avait informé les autorités, sans être vraiment pris au sérieux. Est-ce qu’on aurait pu l’éviter?

Mais avant cette dramatique fin de soirée, il y a eu les résultats que la télévision nous transmettait. La déception est arrivée rapidement, lorsque j’ai vu la montée des Libéraux et la stagnation des Caquistes. Puis, le gouvernement péquiste minoritaire est devenu une évidence. Comment était-ce possible? Si on prend pour acquis que le vote anglophone et allophone est au Libéraux, il est évident que le vote francophone s’est morcelé. Pourtant plus de 70% des québécois était contre le gouvernement libéral, il y a à peine quelques mois. On est hypocrite, menteur, manipulateur? C’est là notre problème comme société; quand vient le temps de décider, on met notre pyjama, nos pantoufles et notre bonnet et on s’écrase dans notre confort pour s’endormir. Seuls les électeurs de Sherbrooke s’en sont souvenus.

On panique dès qu’on sort de notre zone de confort. Souvenez-vous que nos amis canadiens redoutaient une victoire des souverainistes, deux jours avant l’élection. Maintenant que le nouveau gouvernement est souverainiste et minoritaire, ils se pètent les bretelles en répétant qu’ils ne veulent plus revivre les anciennes chicanes et que, de toute façon, le Parti québécois n’a pas eu le mandat de faire la séparation du Québec. Les voilà rassurés et nous, comme de parfaits idiots, nous retomberons dans le piège. Ils reprendront leur rengaine au prochain scrutin.

Les péquistes font peur aux fédéralistes. Pourquoi? On invoque les purs et durs du parti. Alors les libéraux n’en n’ont pas de purs et durs… fédéralistes? Mais ça on n’en parle pas. On marche constamment sur des œufs dans cette fédération et tant qu’il en sera ainsi, on fera du surplace. Heureusement, Madame Marois a la carapace pour tenir son bout devant le fédéral et pourra mener ses dossiers avec l’aide des autres partis d’opposition. Ils seraient biens malins de s’opposer aux demandes qu’ils ont déjà logé sans succès.

Moi, je suis un pur et dur, mais je respecte la stratégie. Le Parti québécois se fait souvent reprocher de faire toutes sortes d’entourloupettes pour atteindre son objectif, comme les référendums au moment opportun. J’irais beaucoup plus loin. Mon ambition serait de faire la souveraineté dès que je prendrais le pouvoir majoritairement. Un vote pour le PQ serait un vote pour la souveraineté, point à la ligne, et le processus s’enclencherait. Évdemment, un tel virage nous forcerait à quelques mandats dans l’opposition, mais permettrait de démontrer ce que seraient les mêmes décisions gouvernementales, dans un Québec souverain, jusqu’au jour J. Plus d’incertitude sur la date d’un référendum, puisque l’élection en serait un en soi. Un «référendum» électoral aux quatre ans, jusqu’à la victoire finale. Ce ne sera pas demain la veille, mais au moins, ce sera clair. Appelons un chat, un chat!

Finalement, dans un point de presse où, fidèle à son habitude il s’est fait attendre, le poodle a choisi de quitter. Grand bien lui fasse! Il n’aura pas à attendre son chèque de chômage d’ici son prochain emploi, qu’il décrochera sans chercher. Même s’il s’enorgueillit de sa performance des neuf dernières années, j’en retiendrai les taxes qu’il nous a imposées, dans un décor de corruption et de favoritisme, ainsi que l’arrogance qu’il aura démontré jusqu’à la fin et sa démagogie comme homme politique. Je fais toujours parti des 70% d’insatisfaits. Maintenant, au tour des libéraux de s’entre-déchirer pour trouver un successeur, pendant que la Commission Charbonneau tiendra ses audiences.

Un commentaire sur “Une victoire dans l’horreur

  1. Je suis fière d’être québécoise et heureuse d’avoir Mme Marois comme chef car elle gèrera la province en bonne mère de famille, une poigne de fer, un gant de velours. La précipitation en toute chose n’est pas bonne. Il faut bâtir notre pays pierre par pierre. J’ai confiance en son jugement. Quant à M.Charest je lui rend hommage comme à tout homme qui se bat pour ses convictions. Mais je garde de lui l’image d’un gars arrogant qui n’avait aucun respect pour tout ceux en désaccord avec ses idées. C’est un très bon politicien, manipulateur et beau parleur, favorisant la corruption. Sa disparition du milieu politique ouvrira peut-être la porte à un milieu politique plus conciliant. Seule l’avenir nous le dira. Comme le disait mon père, peinture un cochon en rouge et il sera élu….. Les libéraux ne sont pas morts.
    À la r’voyure

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