La police encore blâmée

Police1C’est toujours plus facile d’analyser une situation de long en large en prenant tout le temps et toutes les ressources nécessaires et de trouver quelqu’un à blâmer, qui n’a eu que quelques petites minutes pour régler une situation anormale, avec un individu qui n’avait pas toute sa tête. Un itinérant présentant vraisemblablement des problèmes de santé mentale et qui menaçait tout le monde. Le genre de type malade que notre société a remis à la rue les laissant à eux-mêmes tout en refusant de régler le problème.

Je veux parler de ces policiers Gauthier et Marcotte, à qui on vient de jeter un blâme sur leur intervention par une journée hivernale très froide. Les «Einstein» du comité, dans leur grande sagesse de mous, ont trouvé que les mots employés par ces policiers étaient inappropriés dans les circonstances. Pourtant, qui n’a pas tenu un même langage dans le quotidien envers son ou ses propres enfants, pour montrer un minimum d’autorité devant une situation qui dégénère. Sans que les mots dépassent la pensée, il faut quelquefois hausser le ton, voire amplifier la sanction pour faire réagir l’autre. Je ne vois aucun mal à ça et quant à moi, la version de l’agent Gauthier qui affirme avoir utilisé des propos assez sévères cette journée-là, pour que le comportement agressif de l’itinérant cesse, est plus que plausible et nullement déplacée.

J’aurais aimé voir agir ces intellos et intervenir dans pareille situation qui, il faut l’avouer, représente 75% de leurs appels. Toujours des chicanes à régler. Les citoyens n’appellent pas la police pour leur dire que tout va bien, il fait beau et la vie est belle Monsieur l’agent. Non! C’est toujours dans un environnement conflictuel que les interventions se produisent. Et le policier doit être impeccable, sans failles et à la satisfaction de tous… même de ceux qui n’ont pas une maudite idée de leur travail.

C’est là où nous sommes rendus dans cette société de mous, de sans colonnes, où l’autorité s’en va chez le diable parce que tout est remis en question. Aujourd’hui, accepter un poste en autorité, c’est se rapprocher du burnout de la dépression parce que vous devenez le bouc émissaire de tout le monde. Tout est contesté et contestable dans notre nouvelle société qui a jetté ses valeurs par-dessus bord. Chacun y va de son heure de gloire sur les réseaux sociaux pour s’attirer une sympathie du plus grand nombre de personnes possible.

Comment voulez-vous qu’un policier puisse faire son travail convenablement alors que l’épée de Damoclès est toujours suspendue au-dessus de sa tête et sachant que ses moindres gestes sont épiés. On en serait traumatisé à moins. Avec tout ce qu’on exige d’eux, ils font un travail admirable et comparable à tout ce qu’Il y a de «lologues», travailleur social, infirmier, négociateur et avocat et sur cette planète. Sauf qu’au premier faux pas, un comité de «sages» mettra des mois à vous trouver une faute qui n’aura pour seule conséquence de vous blâmer et d’orienter votre carrière autrement.

Dans cette cause, j’espère bien qu’une sanction ne suivra parce que tout ce qui a été dit est déjà une sentence.

Vous en pensez quoi ?