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Le Journal de Montréal publiait dans ses pages de l’édition d’aujourd’hui, une des conclusions d’une étude menée par Thierry Karsenti, directeur du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante. 166 enseignants en formation générale répartis dans 17 cégeps du Québec ont participé à l’enquête.
Les résultats ne m’ont pas surpris. C’est un triste constat d’échec parce que les québécois ne maîtrisent pas la langue, ne s’intéressent pas à la lecture et manque de motivation. Cette langue si riche et si belle se perd et ça me désole.
On n’a qu’à regarder autour de nous pour constater comme les gens écrivent n’importe comment. Si j’ai le malheur de leur dire, je me fais répondre – C’est pas important… Ils ont compris ce que je voulais dire. Point final! Il s’écrit n’importe quoi, sans se relire pour essayer de se corriger. À cet égard, un petit tour sur les réseaux sociaux es assez évocateur; une faute d’orthographe aux trois mots. Personne ne se donne la peine de s’appliquer à écrire simplement et surtout se relire pour s’assurer de la qualité du texte. Quand on n’est pas sûr d’un mot, le dictionnaire peut nous aider. Mais ça aussi demande un effort que peu de gens font.
Et quand je parle de fautes, j’insiste sur des fautes de base, qu’on peut corriger facilement; un verbe mal accordé, un accent oublié, un pluriel omis. On publie sans se soucier de la justesse de notre langue écrite. On laisse quelle impression à nos lecteurs? Celle d’illettré, de travail bâclé sans la moindre minutie. Bref, on écrit comme on parle et on parle comme on marche!
Quand un peuple ne se soucie plus de sa langue, c’est le début de la fin, de la débandade et d’une certaine forme d’assimilation. On voit soudainement apparaître les tendances dans l’affichage, en toute impunité. Près de chez moi, à La Prairie en bordure de l’autoroute 30, on est à construire des condominiums. Une immense affiche annonce le nom du projet Le South. Pourquoi? On ne s’est pas trop cassé la tête pour trouver un nom pareil. L’imagination fertile a fait défaut où on ne s’en est nullement préoccupé.
Le Québec perd lentement la langue de ses ancêtres et c’est malheureux. Et pour ajouter l’insulte à l’injure, des voix se sont élevées pour réclamer plus de souplesse dans la formation générale offertes dans les cégeps, comme des cours de français optionnels. Monsieur Karsenti conclut, – Il y aurait un risque énorme à rendre les cours de français optionnels puisque les étudiants qui éprouvent des difficultés avec la langue de Molière éviteraient de s’y inscrire, par peur d’échouer.
L’enquête a aussi démontré que certains francophones éprouvent plus de difficultés avec la langue que les allophones. Il faut vite investir dans un dictionnaire et s’en servir à outrance. Vous n’avez pas idée combien c’est stimulant de découvrir la beauté des mots et la richesse de leurs synonymes.
Je terminerai sur une anecdote de ma grand-mère maternelle qui n’a jamais dépassée une deuxième année élémentaire. Elle écrivait sa liste d’épicerie avec le souci profond de la rédiger sans fautes. Elle s’en faisait un honneur. Et quand elle nous demandait d’aller faire la course, elle prenait grand soin de nous demander s’il y avait des fautes sur sa liste. Évidemment, il n’y en avait pas. On pouvait alors voir la fierté sur son visage. Elle en devenait lumineuse et c’était son moment de bonheur. Un souvenir qui m’habite encore.