Aimons-nous vraiment nos enfants?

pere-noel-et-petit-garconLundi dernier, dans les pages d’opinions du Journal de Montréal, Denise Bombardier signait un texte intéressant sur comment se vit ce temps des Fêtes et l’importance des enfants dans cette célébration. Peu importe qui nous sommes, cette période d’émotions et de réjouissances, voire de tristesse, n’a pas la même signification. J’ai adoré cet article qui nous porte à la réflexion sur cette grande Fête, et que je reproduis ici pour le partager avec vous.

Le temps des Fêtes

Il faut avoir conservé une part d’enfance pour se réjouir en cette période de l’année où la nostalgie prend le dessus. Chacun réagit selon sa mémoire, son expérience familiale, sa capacité de réinventer son enfance ou de la faire revivre, ou de la fuir et de l’effacer.

Personne ne peut se vanter de sortir indemne émotionnellement de cette fin d’année. C’est à la fois une fête pour les enfants et peut-être une épreuve pour ceux qui ont traversé leur vie d’enfant dans les tourments et les déceptions et qui ont été incapables de cicatriser leurs blessures. C’est la fête de la naissance d’un enfant et, en soi, cela devrait réjouir, puisque c’est la vie qui se perpétue. C’est un moment fort, qui oblige à sortir de soi-même pour donner aux autres. Or, cette capacité de s’oublier dans un élan de générosité, même suscité par la pression sociale, est plus compliquée qu’on ne le croit.

CROIRE AU PÈRE NOËL

Il y a des parents qui refusent de laisser leurs enfants croire au père Noël. «C’est moi qui achète les cadeaux, je ne vois pas pourquoi mon enfant ne le saurait pas», diront-ils. C’est une attitude qui en dit long sur leur lien à l’enfant. C’est à la fois une manière de refuser à l’enfant de rêver et de le confronter dès le plus jeune âge à la dure réalité du monde adulte.

L’espérance qu’un père Noël, qui traverse le ciel la nuit avec son traîneau magique tiré par ses rennes, descendra dans les cheminées ou sur les toits ou passera par les portes des maisons pour déposer des cadeaux, souvent plus petits que leur emballage attrayant, transfigure la vie à 2, 3 et parfois 4 ans. Ces émotions-là s’inscrivent dans la mémoire et servent de paratonnerre plus tard quand surviennent les malheurs, les tragédies ou les échecs.

Pourquoi trop d’adultes imposent-ils leur vision idéologique de Noël à leurs enfants? Noël incite à une commercialisation excessive. Mais chacun a son libre arbitre et peut se soustraire à ces orgies de cadeaux qu’on trouve dans nombre de foyers, et pas toujours ceux des plus riches. L’homme a besoin de se soustraire au réel et de magnifier ses gestes et ses actions. Ce n’est pas un lieu commun que d’affirmer que l’imagination et la capacité de rêver départagent les êtres humains.

L’INSTITUTION FAMILIALE

La période des Fêtes est un temps de recul, d’allègement des tâches routinières. Un temps de réjouissance pour ceux qui le souhaitent et un temps de tristesse pour ceux que dévastent leurs souvenirs. C’est une étrange période, à vrai dire. Car elle est aussi étroitement liée à l’institution familiale. Or, les familles sont irrémédiablement éclatées. Les fratries sont à l’image de la destruction de la cellule dont on affirmait dans un passé révolu qu’elle était la base de la société.

noel-enfantsNoël, fête de la naissance d’un enfant, n’est-il pas dans le calendrier liturgique qui est le nôtre une occasion de s’interroger sur la place des enfants dans notre société? Une société en voie de déshumanisation où l’on instrumentalise et, pire, où l’on robotise les êtres. Les petits enfants, par définition, sont dépendants des adultes. Ils nous obligent à nous oublier, à nous déconnecter au sens propre et figuré. Car Noël est l’occasion de nous poser une question troublante : aimons-nous vraiment nos enfants?

2 commentaires sur “Aimons-nous vraiment nos enfants?

  1. Les adultes aiment se compliquer la vie malheureusement certains sont frustrés,égoistes et j’en passe. Donc ils refusent que leurs enfants et pour moi l’enfance se passe avant l’âge ou il commencent l’école soit cinq ans, ils devraient croire au père Noël et à toute cette magie qui l’entoure. C’est un merveilleux conte tout comme toutes les histoires que lisent les parents qui aiment leurs enfants le soir avant de les mettrent au lit. Encore là certains parents ne font pas. Vous pouvez rendre vos enfants heureux avec juste une petite dose de positif et en ne pensant pas seulement à vous. Laissez- les être enfants , le monde des adultes viendra bien trop vite. HO! HO! HO! JOyeux Noël

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