Un pan de notre histoire : Un panneau « STOP » vandalisé d’une grande valeur historique au cœur d’une nouvelle exposition

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« Pourquoi il y a ‘lol’ écrit sur le panneau ? » me demandait naïvement un élève en regardant le « 101 » inscrit sur un « STOP » vandalisé comme celui ci-dessous dans une vitrine d’un musée.

V

Pour les générations nées après les années 1970, l’affichage dans l’espace public a toujours été majoritairement en français. Or, ce ne fut pas toujours le cas, comme je l’ai expliqué au jeune visiteur.

UN PEU D’HISTOIRE

« La plupart des journaux, les affiches et jusqu’aux enseignes des marchands français sont en anglais », écrit Alexis de Tocqueville lors de son bref passage au Bas-Canada à l’été… 1831.

Langue des affaires, l’anglais occupe une place prédominante au Québec, bien que la majorité de la province soit francophone. Cette situation perdure jusqu’aux années 1960.

LONGUE MARCHE VERS LA LOI 101

Avec la montée du nationalisme québécois aux débuts de la Révolution tranquille, le gouvernement du Québec commence à légiférer pour protéger et promouvoir le français. En 1968, la crise de Saint-Léonard montre sans équivoque le pouvoir attractif de l’anglais comme langue d’enseignement, synonyme de succès dans les affaires, pour de nombreux parents d’origine immigrante.

En 1974, la loi 22 du gouvernement libéral de Bourassa fait du français la langue officielle du Québec. Toutefois, comme pour la loi 63, elle est loin de faire l’unanimité, notamment sur sa tolérance quant au choix de la langue d’enseignement.

Trois ans plus tard, Camille Laurin du Parti Québécois officialise la place prédominante du français dans l’éducation et l’affichage avec la loi 101, adoptée le 26 août 1977.

Pour le ministre Laurin, psychanalyste de formation, il s’agissait de redonner confiance et fierté à la majorité francophone du Québec.

Considérée comme l’une des lois les plus importantes du Québec moderne, elle est maintes fois remise en question par la suite. Manifestations, vandalisme et éditoriaux enflammés s’en suivent, autant du côté de ceux qui la défendent que de ceux qui s’y opposent.

LE MEM : UN MUSÉE CITOYEN

Ce panneau « STOP » vandalisé a été acquis en 2015 par le MEM-Centre des mémoires montréalaises, anciennement le Centre d’histoire des Montréal.

« L’équipe était très heureuse de faire une telle acquisition », explique la donatrice, caroline Martel. « Ils étaient sur le point d’emprunter un panneau semblable à un autre musée quand je leur ai proposé la donation. Ils étaient aux anges ! »

Le sauvetage du panneau a été aussi une heureuse coïncidence. « Je l’avais remarqué en allant à la bibliothèque Outremont en 2014, ajoute Mme Martel. Il était là au milieu du chantier de la caserne 75 sur la rue St-Just. Je suis allée voir le contremaître et je lui ai demandé si c’était possible de le mettre de côté lorsqu’ils allaient l’enlever de la voie publique. J’étais ravie lorsqu’il m’a appelé pour venir chercher le panneau. Toutefois, j’ai rapidement réalisé qu’un tel artefact avait sa place dans un musée, pas dans mon salon ! »

Sélectionné pour son importance historique, ce panneau « STOP » vandalisé est l’un des objets vedettes de la toute nouvelle exposition permanente du MEM. L’inauguration est prévue le 27 septembre prochain dans ses nouveaux locaux à l’intersection de la rue Sainte-Catherine et du boulevard Saint-Laurent.

Source : Maude Bouchard-Dupont, historienne, Le Journal de Montréal, 26 août 2023, cahier Weekend, p77


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Ça s’est passé un 4 septembre…

(1957) Manifestations des partisans de la ségrégation raciale à Little Rock en 1959, à l’écoute d’un discours du gouverneur Orval Faubus protestant, devant le Capitole, contre l’intégration de 9 élèves noirs au lycée central de la ville. Le 3 septembre 1957, dans la ville américaine de Little Rock, capitale de l’Arkansas, neuf élèves noirs sont attendus au lycée central de la ville jusque-là réservé aux seuls Blancs.

Le gouverneur Orval Faubus ordonne à la garde nationale d’empêcher les étudiants noirs d’accéder à l’établissement. Lorsque les élèves noirs s’y présentent, ils sont insultés et repoussés par la garde. De violentes manifestations racistes prônant la ségrégation et appuyées par la garde nationale de Little Rock font rage pendant environ trois semaines.

(1972) Bob Barker anime la première de The Price Is Right sur la chaîne CBS. Il sera à la barre du populaire quiz télévisé jusqu’au 15 juin 2007 pour un total de 6586 épisodes.

(1984) Dirigé par Brian Mulroney, le parti conservateur remporte une victoire éclatante. Conservateurs: 211 des 282 sièges. Libéraux 40. NPD 30. Autres 1.


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