Un pan de notre histoire : Le tramway qui nuisait aux autos

La Une

Après presque un siècle de loyaux services, les derniers tramways de Montréal se sont complètement retirés du réseau de transport de la ville.

L’URBANISATION

Entre 1831 et 1861, la population de Montréal triple. Les 90 000 Montréalais ont besoin de se déplacer, parfois sur des dizaines de kilomètres. Le tramway semble être le moyen idéal.

En novembre 1861, un premier service de tramways tirés par des chevaux est inauguré. Au départ, le tramway hippomobile de la métropole assure les déplacements sur la rue Notre-Dame dans l’actuel Vieux-Montréal, entre les rues du Havre et McGill.

Si les premières lignes se déploient tout naturellement en suivant le fleuve, en 1864, une première ligne nord-sud va permettre de circuler par le centre du boulevard Saint-Laurent. Par la suite, les lignes vont se multiplier rapidement et s’étendre sur de milliers de kilomètres partout sur l’île.

Le réseau repose sur la force de 1000 robustes chevaux de traîne et 150 tramways. Durant l’hiver, parce que les rues de la ville ne sont pas encore déneigées à cette époque-là, des traîneaux remplacent les tramways.

TRAMWAYS ÉLECTRIQUES

L’électrification des tramways par la Montreal Street Railways Company commence en 1892 pour se terminer deux ans plus tard en 1894.

Montréal entre dans une nouvelle ère de modernisation, la ville attire des milliers d’immigrants et de Canadiens français qui quittent leur campagne pour trouver des emplois dans les usines de la métropole. Ses premiers tramways alimentés à l’électricité surprennent.

Ils sillonnent les rues à 30 km/h, une vitesse plutôt spectaculaire en cette fin de 19e siècle et qui effraie de nombreux Montréalais.

Les lignes Saint-Denis et Saint-Laurent permettent d’accéder à la campagne du centre et du nord de l’île, dans le secteur Rosemont et Cartierville. La ville s’étend au rythme du développement du réseau de transport électrique qui se déploie aux quatre coins de l’île.

S’il assure les endroits essentiels, le tramway permet aussi aux excursionnistes de découvrit ou tout simplement d’admirer la ville. Pour 50 cents, le tramway observatoire décapotable, spécialement aménagé en gradins pour maximiser la vue, offre des visites panoramiques de deux heures autour du Mont-Royal.

LE CHANT DU CYGNE

Après plus de 100 ans de loyaux services, la popularité des véhicules à essence a raison de nos tramways électriques.

Le retrait progressif des tramways de Montréal s’étale sur une période de huit ans. On achètera alors 1300 autobus propulsés au pétrole pour remplacer les 939 tramways électriques.

La mythique ligne Sainte-Catherine cesse ses activités en 1956. Trois ans plus tard, le 30 août 1959, les Montréalais se déplacent en grand nombre, entre autres sur l’avenue Papineau et sur le boulevard Rosemont pour saluer une dernière fois les conducteurs de tramway de la ville.

DISPARITION DU TRAMWAY

Aux États-Unis, au tournant de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs entreprises comme Firestone, Standard Oil et General Motors, pour ne nommer que celles-là, mettent sur pied une stratégie commune pour faire l’acquisition des réseaux de tramways d’une quarantaine de villes américaines, pour ensuite les démanteler et les remplacer par des autobus.

De grandes villes comme Chicago, New York et Los Angeles sont ciblées. Pour leur stratagème absurde et illégal, ces entreprises seront reconnues coupables devant la justice américaine, mais les amendes sont si basses (ex. : 5000 $) que ces dernières vont littéralement passer le rouleau compresseur sur l’ensemble du réseau de tramways du nord de l’Amérique.

Par contre, il n’a jamais été établi que Montréal et Québec ont subi la stratégie destructrice de ces entreprises. Non, nos tramways à nous ont été négligés, peu entretenus. Ils ont souffert d’un manque d’investissement, puis ont été délaissés par des administrateurs qui se sont laissé tenter par le rêve des fabricants d’autobus au pétrole.

À cette époque, le pétrole coûtait trois fois rien, et la planète semblait être en mesure d’absorber toutes les extravagances de la vie moderne. Ce sont souvent ces mêmes administrateurs qui ont poussé pour qu’on développe notre système routier urbain, connecté par des ponts et des autoroutes pour favoriser les entrées et les sorties de l’île dans nos grosses voitures américaines.

Heureusement, quelques rares villes nord-américaines, comme Toronto, ont su résister à cette vague de transformation.

DES RAILS QUI SORTENT

C’est pratiquement impossible pour les Montréalais de ne pas être nostalgiques de cette époque qui a duré presque 100 ans.

Surtout quand, à l’occasion et particulièrement par temps chaud, certains tronçons de rail du vieux tramway réapparaissent à la surface à travers les nombreux nids-de-poule des rues de la ville.

Aujourd’hui encore, de Québec à Montréal, l’actualité nous rappelle que plusieurs n’ont pas fait le deuil de ce réseau de transport électrique.

Source : Martin Landry, historien, Le Journal de Montréal, cahier Weekend, 2 décembre 2023, p68


345e jour de l’année

On célèbre aujourd’hui…

LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA MONTAGNE


Une année de plus sur le chemin de la vie pour…

Sylvain RaymondLouis-François PaquinPierrette Lapointe

Bon anniversaire !


Décompte…

NOËL : 14     NOUVEL AN : 21 


Pensée et citation du jour…

Les gens qui savent faire des efforts, qui s’accrochent à quelque chose de plus grand qu’eux ou qui veulent se dépasser, se sentent plus heureux.

Lise Daignault


Ça s’est passé un 11 décembre…

(1941) L’attaque japonaise de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 pousse l’Allemagne à déclarer la guerre aux États-Unis. Les États-Unis font alors de même et déclarent la guerre à l’Allemagne nazie et à l’Italie fasciste. Leur intervention dans la Seconde Guerre mondiale va faire basculer le cours des choses. Ils libéreront la France aux premières heures du débarquement en Normandie en 1944.

(1946) L’UNICEF a été fondée en 1946 pour faire face aux besoins d’urgence des enfants au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Elle est la seule organisation des Nations Unies consacrée exclusivement à l’enfance. Depuis sa création en 1946, l’UNICEF agit pour protéger la vie des enfants du monde entier.

Depuis cette époque, l’UNICEF plaide et travaille pour la protection des droits de l’enfant, afin d’aider les jeunes à satisfaire leurs besoins de base et à élargir leurs possibilités de réaliser tout leur potentiel (santé, vaccination, nutrition, éducation, hygiène assainissement et approvisionnement en eau potable…). L’UNICEF est aujourd’hui présente dans 162 pays, zones et territoires. l’UNICEF recevra le prix Nobel de la paix en 1965.

(2004) Un petit garçon de sept ans a eu la vie sauve grâce à l’implantation d’un coeur mécanique à l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal. Le petit Richard avait été admis à l’urgence de l’institution à la mi-octobre souffrant d’essoufflement et de fatigue, situation d’autant plus inquiétante que son petit frère de 10 mois était décédé d’une atteinte cardiaque en juin dernier.


2 commentaires sur “Un pan de notre histoire : Le tramway qui nuisait aux autos

  1. Bonjour Normand . je veux juste rectifier un fait dans tes anniversaires . Ma cousine Pierrette Lapointe dont tu étais amie est décédée il y a un an environ . son compte facebook n’a jamais été annulé . Merci d’en prendre note . Bonne journée

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