Ben voyons donc !  Il n’y a pas d’action concertée à Ottawa pour effacer le Québec !

2 mai 2024

C’est l’exclamation unanime qui est sortie de la bouche des politiciens québécois à Ottawa et des fédéralistes québécois face à l’analyse de PSPP qui voit dans les comportements actuels du Canada et du gouvernement canadien la confirmation de la volonté historique avérée du Canada britannique d’EFFACER progressivement, par une mise progressive en minorité, la nationalité canadienne-française et la volonté du Québec d’être plus qu’une province et une minorité parmi les autres.

La croisade incessante des Trudeau père et fils en faveur du multiculturalisme, inscrite dans la constitution de 1982 (jamais signée par le Québec) en est pourtant la consécration éloquente. On oublie aussi que c’est Trudeau qui a mis fin brutalement à la politique de l’opting out négociée par Lesage, Johnson et même Bourassa, pour récupérer les pouvoirs cédés au fédéral durant la guerre et assurer au Québec une sorte de statut particulier en tant que nation fondatrice. Si l’intention explicite n’est pas d’effacer le Québec, c’est le résultat qui s’en suit.

Joseph Papineau, 1752-1841. L’homme qui n’a jamais fait de compromis avec les Britanniques.

Puisqu’il semble bien que le débat sur l’indépendance va nous occuper pour les prochaines années, je me suis mis à me demander pourquoi les fédéralistes, dès que remis en question sur l’intolérance britannique et canadienne à la nationalité québécoise, semblent incapables d’admettre même qu’il y a un problème et se mettent dans un état d’aveuglement complètement irrationnel. Au moins pourraient-ils essayer de démontrer que l’indépendance n’est pas la seule ni la meilleure réponse à cette « incompatibilité avérée entre les deux races » (Durham)

Un début de réponse m’apparaît à chercher dans la direction des valeurs morales plus que de la raison. Depuis toujours, au Québec comme ailleurs dans le monde, accepter de se soumettre au conquérant et à l’ennemi est considéré comme une lâcheté, une traitrise, une indignité. Le débat entre Papineau et les réformistes à la Lafontaine et Cartier (Union et Confédération) n’est pas un débat de raison mais un débat émotif, moral, personnel. Les défenseurs de l’accommodement ne veulent pas être considérés comme des traitres: ils préfèrent nier le problème.

C’est pourquoi c’est un débat si crispant… et émotif … et irrationnel.

Source : Roméo Bouchard, Messenger


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