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Opinion
Depuis que les bonzes multimilliardaires de la Formule 1 ont débarrassé le circuit Gilles-Villeneuve, nos gouvernements, à genoux, se fondent en excuses et en honte sur cette dernière édition du Grand Prix.
Évidemment, viennent en tête de liste les événements des terrasses fermées. Un gros chiard qui tient l’actualité depuis vendredi dernier. C’est pathétique d’entendre tout le monde crier au scandale et presque s’immoler sur la place publique pour exprimer comment on a mal reçu tout ce riche gratin venu de partout sur la planète.
On a même condamné la température… comme si on avait le pouvoir d’arrêter la pluie.
Par contre, il s’est passé quelque chose qu’on a à peine parlé et qui m’a frappé en plein visage. Je suis sûr que vous ne devinez même pas de quoi il s’agit. Quoi qu’il en soit, je vous reproduis le texte suivant, publié dans le Journal de Montréal de vendredi dernier.
Pas facile d’échanger en français avec les pilotes francophones au Grand Prix du Canada. Le cirque de la Formule 1 a beau être débarqué à Montréal, une ville majoritairement francophone, et au Québec, une province francophone, l’anglais est roi et maître chez les écuries

Poser une question dans la langue maternelle d’Esteban Ocon, un Français qui porte les couleurs d’Alpine, une équipe française, ou à son coéquipier et compatriote Pierre Gasly, est comme faire un pacte avec le diable.
En point de presse avec les scribes au quartier général du « A fléché », Ocon a regardé hier le journaliste québécois qui venait de lui poser une question en français avec les yeux d’un chevreuil figé devant les phares d’une voiture sur l’autoroute en pleine nuit.
Sur le plateau de la conférence de presse de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) où six pilotes étaient réunis, le responsable des communications a une fois rappelé la règle d’y utiliser uniquement l’anglais lorsqu’un reporter d’un réseau local a questionné Gasly dans la langue de Molière.
Prenant des allures d’un signaleur aérien sur un tarmac d’aéroport, il a lancé : « No, no, no, questions in English please ».
TOUJOURS PAREIL
En 2018, Le Journal avait semé l’émoi lors de la même conférence de presse d’ouverture en posant une question en français au pilote Lance Stroll. La FIA s’était par la suite excusée, mais elle tient mordicus à ce que ses événements se déroulent en anglais, langue comprise partout dans le monde, sur son signal international.
L’année suivante, un journaliste radiophonique avait voulu poser des questions à Gasly, alors chez Red Bull, dans sa langue maternelle. La relationniste avait alors refusé.
Avance rapide à la première journée d’activités au circuit Gilles-Villeneuve cette année, cinq ans plus tard. Force est de constater que rien n’a changé. La situation a même empiré.
Impossible de discuter en français avec le Monégasque Charles Leclerc au QG de Ferrari. Ces rencontres sont pourtant chaleureuses et souvent tenues autour d’une table, où journalistes et pilotes sont assis côte à côte. On est très loin d’une froide conférence de presse avec un modérateur.
Pourtant, Leclerc avait discuté en français avec les médias francophones à Monaco, lors de son triomphe il y a deux semaines. Et quand Carlos Sainz est de passage en Espagne, il peut s’exprimer en espagnol.
Mais à Montréal, les écuries ne font preuve d’aucune flexibilité, surtout avec la presse écrite. Car les diffuseurs officiels ont la chance d’avoir des entrevues exclusives dans la langue désirée.
LIMITE DE TEMPS
Dans les paddocks, des relationnistes tant chez Alpine que chez Ferrari ont expliqué que cette décision dépend de la disponibilité de chaque pilote. Avec des horaires chargés, les entrevues sont d’une durée chronométrée de 10 minutes. L’anglais serait donc devenu la règle, même si elle n’est pas écrite…
Sous le parasol d’Alpine, celle-ci fait rager les journalistes de l’Hexagone. L’écurie ne voudrait plus que ses deux pilotes français s’adressent dans leur langue aux journalistes français. On voit ici toute l’ironie de la situation. Les médias se battent d’ailleurs depuis le début de la saison avec la direction à ce sujet.
Hormis quelques exceptions évidentes ici et là pour la radio et la télévision, ont raconté nos collègues, tout se passe en anglais. Ce qui n’a aucun sens à leurs yeux. Mise devant l’évidence, une représentante de l’écurie a néanmoins mentionné qu’elle porterait une attention particulière aux demandes francophones de week-end.
Chapeau toutefois à l’écurie Aston Martin, qui a rendu disponible le Montréalais Lance Stroll aux médias canadiens et francophones, hier en fin de journée, aux abords du circuit Gilles-Villeneuve. Ce fut l’exception à la règle.

L’organisation du Grand Prix du Canada n’y peut rien. Ses panneaux de signalisation sont en français tout comme ses communications. La FIA, dont le siège est à Paris, n’a pas plus de pouvoir sur les stratégies décisionnelles des écuries qui rendent leurs pilotes disponibles à leur QG, derrière les garages et dans les zones officielles après les séances sur la piste.
C’est une autre belle occasion loupée de respecter la culture et la diversité au calendrier de la F1. Les Espagnols ne permettraient pas pareil affront à Barcelone. Ni les Italiens à Imola et Monza.
Retenez bien ce dernier texte souligné. Il est assez révélateur de ce qui est fondamental pour les hôtes de ces événements.
Je suis convaincu que le regretté Gilles Villeneuve aurait passé outre à cet odieux manque de respect.
Avez-vous vu quelqu’un, un ministre, une mairesse (Je m’ennuie de Jean Drapeau) ou un organisateur quelconque déchirer sa chemise pour le français ?
Non !
Est-ce que quelqu’un a crié haut et fort de respecter notre langue française ?
Re-non !
Est-ce que cet affront a été dénoncé dans l’opinion publique ?
Et encore re-re-non !
Pourquoi ?
On préfère culpabiliser et suspendre des pompiers, les boucs émissaires, qui n’ont fait que leur travail.
Aussi, parce qu’on n’a pas de colonne, nous sommes des mous, des marionnettes. On nous frappe et rapidement on montre l’autre joue.
Ça me donne la nausée !
Heureusement que les journalistes Mylène Richard et François-David Rouleau, du Journal de Montréal, ont osé le dénoncer dans leurs pages.
Malheureusement, c’est passé comme une lettre à la poste…
Quel horreur ,merci de ces commentaires car je n’ai pas suivi et regarder la course. Vive le Québec libre est assez loin derrière. Serge Fackini
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