Dans le reste du Canada et à Montréal, nous, les francophones, sommes des moins que rien.

Opinion

Ce matin, je vous propose le texte de Richard Martineau, qui vient de vivre une expérience que je qualifierais de déplaisante, pour rester poli et respectueux. Cependant, ça bouille en dedans.

« We don’t have to speak french !  »

Samedi matin, je me suis envolé pour le Japon.

Première partie du vol : Montréal-Calgary.

Durée : quatre heures trente.

Compagnie aérienne : WestJet.

« WHAT’S YOUR PROBLEM ? »

Aucun employé ne pouvait prononcer un seul mot en français.

Pas un.

Lorsque le pilote s’adressait aux passagers (pour nous dire, par exemple, que nous étions sur le point d’entrer dans une zone de turbulence), c’était en anglais.

Lorsque les agents de bord s’adressaient aux passagers, c’était en anglais.

Seule exception : un message audio préenregistré en français diffusé à très faible volume au décollage et à l’atterrissage.

Le reste, in English only.

J’ai demandé du jus de pommes à l’employée qui distribuait les breuvages.

« What ? You want what ?

– Un jus de pommes.

I don’t speak french. »

Quand je lui ai fait remarquer (dans sa langue, car je suis bilingue), que le français était l’une des deux langues officielles du Canada, l’agente de bord m’a dit que c’était faux, qu’il n’y avait qu’une seule langue officielle au pays : l’anglais.

« No, no, I assure you, there are two official languages in Canada !» ai-je répliqué dans la langue de Michael Rousseau, le patron d’Air Canada.

« No, just English, m’a-t-elle répondu. And you know, at WestJet, we’re not required to speak a second language… »

« Vous savez, à WestJet, on n’est pas obligé de parler une deuxième langue.»

Quelques minutes plus tard, une autre agente de bord est venue nous voir.

« Hey guys, what’s your problem ? »

– « We don’t have any problem, a répondu ma femme dans la langue de Mary Simon, la gouverneure générale du Canada. We just asked to be served in our language. We’re gonna file a complaint ! (“ On va porter plainte ”)

Well, ok, do it, WestJet is gonna back us full time ! And I’m gonna file a complaint against you ! » (« Pas de problème, WestJet va nous appuyer à 100 %. Et c’est moi qui porterai plainte contre vous ! »

LES SEULS BILINGUES

WestJet ne vend pas des biscuits ou du thé. C’est une compagnie aérienne basée à Calgary. Dans un avion, il peut y avoir des enjeux de sécurité. Une personne malade, des problèmes techniques…

Et aucun employé ne parle un mot de « l’autre langue officielle » du pays ? Même pas « Merci » ou « Bonjour ».

Pensez-vous que les agents de bord de Transat sont unilingues francophones ?

Partout au Canada, on s’en fout du français.

Mais au Québec c’est « Bonjour-Hi » par-ci et « Bonjour-Hi » par-là. Pour ne pas froisser la minorité anglophone qui a le droit, elle, d’être servie dans sa langue.

Finalement, quand on y pense, il n’y a qu’au Québec où le bilinguisme existe et s’impose. Partout dans le reste du pays, c’est English only.

Seuls les Québécois tiennent à bout de bras le mythe des deux langues officielles.

Si on ne la faisait pas, ce mythe s’écraserait.

Prenons deux Canadiens.

Le premier est unilingue anglophone. Le deuxième est unilingue francophone.

Le premier pourra travailler partout au pays. Le second ne pourra travailler qu’au Québec. Et encore, pas à Montréal.

Pourtant, ces deux citoyens canadiens sont censés avoir les même droits.

Voulez-vous bien me dire ce qu’on fait encore dans ce pays-là ?

***

Et vous, une telle situation, vous plaît, vous insulte ou vous laisse complètement indifférent ?


4 commentaires sur “Dans le reste du Canada et à Montréal, nous, les francophones, sommes des moins que rien.

  1. Oui ,je suis insulté, voilà pourquoi depuis les années 50 que je suis SÉPARATISTE ,FUCK Le. Canada

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Répondre à luc4822 Annuler la réponse.