Un pan de notre histoire : une ancienne reine a vécu pauvrement à Québec

Histoire

Héroïne des catholiques qui veulent en faire une sainte, Zita a mis des bijoux qui valent une fortune à l’abri des nazis et ils sont restés cachés au Québec.

Le diamant Florentin que la famille de l’impératrice Zita (1892-1989) vient de sortir d’une voûte où il était entreposé en secret avec d’autres bijoux dans une banque du Québec est le dernier mystère de la reine d’Autriche et de Hongrie qui a passé 20 ans dans la Vieille Capitale.

« Pendant toute sa vie en exil, elle s’est illustrée par sa foi et sa vie modeste. Elle est restée très attachée au Québec, même après son retour en Europe », explique Yves Casgrain, journaliste spécialisé en affaires religieuses.

En 2017, il a écrit pour France Catholique un long article qui présentait les faits marquants de l’aristocrate de la grande famille des Habsbourg, dont le nom est en réalité Zita Marie des Neiges Aldegonde Michelle Raphaëlle Joséphine Antonia Louise Agnès de Bourbon-Parme. Appelons-la Zita.

SAINTE-ZITA ?

Il existe un mouvement international qui souhaite faire de Zita une sainte.

Depuis 2008, le procès de béatification a été entamé par le Vatican. Mais c’est un processus qui peut être très long, jusqu’à 300 ans dans certains cas…

Née en Toscane en 1892 dans une famille destinée à régner sur une partie de l’Europe, Zita vient au monde à un mauvais moment de l’histoire pour la monarchie, car elle sera forcée de s’exiler pour sauver sa vie et celle de sa famille.

La mère de huit enfants fuit l’Allemagne nazie et s’installe au Québec en 1940.

C’est après avoir transité par plusieurs pays qu’elle dépose ses valises dans le quartier ouvrier de Saint-Sauveur, dans la Basse-Ville de Québec.

« C’est un choix rationnel », commente M. Casgrain, qui a interviewé un de ses fils pour son reportage. « Elle choisit la ville de Québec en raison de sa ferveur catholique. »

DES BIJOUX CACHÉS

Difficile de croire que la « serviteuse de Dieu » très pieuse qui se déplace le plus souvent à pied et qui se vêtit sobrement est l’ancienne reine d’Autriche et de Hongrie qui a régné de 1916 à 1918. Charles, son roi, est mort en 1922 à Madère.

La « Dernière impératrice », comme on la surnomme, transite vers les États-Unis avant de mettre le cap sur le Canada en 1940.

C’est à ce moment qu’elle cache ses précieux bijoux en faisant promettre à deux de ses enfants de garder le secret de leur existence.

Par respect pour elle, les descendants ont tenu parole jusqu’au 6 novembre dernier. Le petit-fils du couple royal, Karl von Habsburg-Lorraine, a présenté les bijoux dans une entrevue au New York Times. Le diamant vaudrait à lui seul de 150 à 200 M$.

Le fait qu’elle ait caché l’un des diamants les plus précieux au monde à quelques kilomètres d’un quartier pauvre peut-il nuire à ses chances de béatification ?

« Pas du tout, dit en riant M. Casgrain. La richesse n’est pas un obstacle aux canonisations. »

En tout cas, la présence du diamant de 137 carats dans une voûte non-identifiée au Québec n’a pas échappé aux médias et même le ministre de la Culture et des Communications du Québec, Mathieu Lacombe, promet de faire tout ce qu’il pourra afin de permettre au public d’apprécier l’objet.

« Cette collection a longtemps été considérée comme perdue, mais la famille de l’impératrice souhaite désormais, en guise de reconnaissance envers sa terre d’accueil, qu’elle soit conservée ici et qu’elle soit présentée au public » a-t-il rappelé par communiqué.

Le Musée national des beaux-arts du Québec a été approché pour que « cette mise en valeur puisse voir le jour ».

Source : Mathieu-Robert Sauvé, Journal de Montréal, cahier weekend, 15 novembre 2025, p52


Un commentaire sur “Un pan de notre histoire : une ancienne reine a vécu pauvrement à Québec

  1. Normand ,cette dame Zita ,vivait dans le même cartier ouvrier de mon grand père paternel ,soit le cartier St -sauveur ,c’est d’ailleurs l’église Saint Sauveur de qui est la paroisse où les 9 enfants ont été baptisé. Sergio

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