L’automobiliste a le dos large

Ainsi donc notre bon gouvernement siphonneur a trouvé un autre moyen d’appauvrir l’automobiliste, devenu sa vache à lait préférée, avec le projet de loi sur l’obligation de faire vérifier annuellement son véhicule, vieux de huit ans et plus, pour qu’il soit conforme aux normes antipollution.

Même si ce n’est que pour cette raison présentement, il n’y aura qu’un pas avant que ça devienne nécessaire également pour la mécanique. Et combien vont coûter ces vérifications ? Autour de 60$ d’après leur évaluation préliminaire. Probablement et par expérience, c’est déjà sous-évalué, comme tout projet gouvernemental. Même que ce gouvernement va trouver des mandataires pour faire le travail. On revivra le problème des attentes, comme aux urgences et aux cliniques médicales mais pour l’automobile cette fois-ci.

Je me questionne beaucoup sur le bien-fondé de ce projet, qui sort de je ne sais où. Est-ce que le ministre de l’Environnement Pierre Arcand voulait lui aussi laisser un héritage ? Si on prend pour acquis qu’une voiture a, en moyenne, une durée d’utilisation de 15 ans, ce sera sept vérifications souvent inutiles. Et quand le ministre nous parle d’économie d’essence, on repassera ! Une auto c’est loin d’être économique. C’est plutôt un compte de dépenses.

Encore une fois, ce seront les moins nantis qui devront se serrer la ceinture. Qui croyez-vous roule sa bagnole 15 ans ? En général c’est cette clientèle qui n’a pas les moyens de rouler dernier cri. Encore une dépense de plus. Hier c’était les pneus d’hiver, aujourd’hui les vérifications antipollution et demain, les inspections mécaniques, toutes obligatoires. L’automobiliste paie déjà sa très large part de taxes ne trouvez-vous pas ? À commencer par la taxe de vente qu’on paie et repaie autant de fois que le véhicule change de propriétaire…

Remarquez que je ne suis pas contre la vertu et la sécurité des véhicules routiers est primordiale. Cependant, à l’ère où les voitures sont soumises à de sévères normes antipollution, pourquoi en rajouter. On tape toujours sur le même clou, pendant que des usines, fortement subventionnées à même nos taxes, continuent de polluer l’atmosphère en crachant leurs gaz à effet de serre, sans aucune conséquence.

Grossièrement, un véhicule de plus de huit ans est considéré comme une « minoune ». C’est un qualificatif assez choquant pour une personne qui prend un soin jaloux de sa voiture en respectant son programme d’entretien et en effectuant les réparations requises sur le champ. C’est le lot de la majorité des automobilistes, il me semble.

Au lieu d’imposer l’inspection obligatoire par une taxe déguisée, on aurait pu continuer et mettre l’emphase sur ce qui existe déjà : le Code de la sécurité routière. Il prévoit des sanctions pour quiconque n’entretient pas son véhicule adéquatement. Les policiers sont chargés de son application et il est assez évident de constater de visu, l’état lamentable d’un véhicule, lorsqu’ils patrouillent leur territoire. De plus, le pouvoir des contrôleurs routiers pourrait être élargi pour sanctionner la surveillance de tout le parc routier, en ce qui concerne leur bon état de fonctionnement. Tout ça ne coûte rien, est déjà en place et vise seulement les propriétaires de véhicules fautifs.

Pourquoi diable, compliquer les choses, quand on peut singulièrement les simplifier ?

2 commentaires sur “L’automobiliste a le dos large

  1. J’ai lu que ce n’était que lorsqu’on vend notre véhicule à un autre pour l’inspection . Est-ce que je me trompe . Sinon effectivement , ça n’a pas de bon sens . 🙂

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    • Pour l’instant, ce n’est qu’à la vente. Mais on connaît la soif des gouvernements pour les sous qui entrent dans leurs poches….!!!

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