Tout est bien qui finit… mal

2013-08-15 006Six années se sont passées depuis notre dernière escapade en Ontario, plus précisément dans la région de Sandbanks, sur les rives du Grand Lac Ontario, pour ce séjour estival. Notre amie Mado nous accompagne pour l’occasion.

Le groupe se compose de quatre équipages, dont deux d’entre-eux répètent l’expérience tout comme nous; Francine et André, Carole et Marcel accompagnés de leur fille Annie et leur petit-fils Thomas, puis finalement, Lise et Gilles, pour qui c’est une première.

C’est sous un soleil radieux que le convoi se met en branle sur le coup de neuf heures. Avec la nouvelle section de l’autoroute 30, c’est facile et rapide de rejoindre l’autoroute ontarienne 401 ou nous découvrons au passage, une carcasse de raton-laveur, peinte en orange par les employés de la voirie, alors qu’ils délimitaient une zone de travaux routiers. Pas fort ! Ils auraient pu, à tout le moins, la ramasser pour les ordures.

Quoi qu’il en soit, dès qu’on quitte la route 401, pour emprunter les routes secondaires menant au camping Quinte’s Isle, le paysage devient familier et les souvenirs nous reviennent en tête. Le camping s’est développé avec le temps et de nouvelles sections ont émergées des boisés d’antan. Par contre il a mal vieilli sur le plan technologique. L’Internet sans-fil est disponible moyennant des frais supplémentaires et si vous occupez un emplacement dans une section boisée, il faut oublier ça. Même la télé locale, en pareil cas, n’est pas disponible.

J’entends déjà dire qu’en camping, il faut changer ses habitudes. Malheureusement, l’arrivée massive des téléphones intelligents et des tablettes tactiles devenus indispensables et d’utilité courante au cours des dernières années, ont changé la donne. L’internet gratuit est devenu une nécessité. Les États-Unis l’ont compris, le Québec commence à le comprendre et l’Ontario en est encore à se poser la question. Il faut être de son temps.

Mis à part cet aspect, le camping est agréable et confortable. Nous sommes dans une section densément boisée et, en désespoir de cause résultant de plusieurs tentatives avec l’antenne satellite de l’ami Marcel, il aurait fallu des tronçonneuses pour élaguer une partie du bois et obtenir le signal satellite nous permettant d’écouter la télé. Alors on se contente de la radio endormante de la Première Chaine de Radio-Canada pour les nouvelles et nos CD de musique font le reste du divertissement.

La récolte de maïs est à son meilleur et il est succulent, au point où on s’en régale goulûment. Un bon maïs ferme et sucré à souhait, avec sel et beurre… Miam ! Miam !. À une vingtaine de kilomètres à l’ouest, se trouve la charmante ville de Bloomfield, doublement centenaire où les belles maisons ancestrales se sont converties en jolies boutiques que n’ont pas tardés à recevoir la visite des femmes du groupe. Même la friterie à proximité du camping est encore en opération avec ses frites maisons irrésistibles… Paroles de Francine.

Et quoi dire du bois pour les feux de camps, qu’on a allumé tous les soirs. Pour la modique somme de 5$, un gros sac de quartiers de bûches bien secs agrémente nos feux en soirée où tout le monde se rassemble pour se raconter des histoires, de la rigolade et des discussions toujours palpitantes, accompagnées d’un petit verre de fort pour se réchauffer un peu plus. L’ambiance qui fait la beauté du camping tient à toutes ces petites choses qu’on vit dans la nature. Des choses simples, partagées souvent en groupe et qui resserrent les liens d’amitié.

Les températures chaudes ne sont pas du voyage. Août ramène quelques averses et des soirées fraîches. Le mercure se déplace entre les 20 et 25°C en journée, alors que les nuits apportent la fraîcheur. Entre chien et loup, la petite laine est de mise; 12-13°C pas plus. Un gros contraste avec notre séjour de 2007, deux semaines plus tôt au calendrier et une période de canicule inhabituelle. Comme quoi les années se suivent sans vraiment se ressembler.

Mais si nous n’avons pas visité la plage cette fois-ci, Lise, Gilles, Thomas, Annie, Carole et Marcel se sont trempés le gros orteil à deux reprises. À mesure que la semaine avançait, les mercures plus cléments permettaient la baignade. On peut dire qu’à ce chapitre, le petit Thomas et sa mère Annie, remportent la palme de la saucette.

Vendredi, en fin de matinée, nous sommes allés visiter les maisons de parc et roulottes neuves que le concessionnaire du parc offre à sa clientèle Si les extérieurs sont invitants, il en est tout autre des intérieurs qui sont carrément décevants. On a l’impression que le souci de l’aménagement des divisions et des agencements ont fait défaut. Par exemple; Aucun endroit prévu pour l’installation d’une laveuse, un coin télé mal conçu, du rangement insuffisant et un lit tellement coincé, qu’il faut des qualités athlétiques rien que pour y installer la literie. Bref, rien pour nous inciter à remplacer notre bonne «vieille» caravane à sellette de 2010.

Vendredi, c’était la fête à Louise et dimanche, celle d’André, alors on a réuni les deux célébrations ce vendredi pour partager un délicieux gâteau d’anniversaire avec crème glacée, autour du feu, gracieuseté de Lise et Gilles, afin de souligner l’événement. On a bien fait puisque Francine et André ont décidé de devancer leur départ d’une journée pour rentrer à la maison. C’est samedi, très tôt à l’aube, qu’ils quittaient. Petite note en passant, dans la nuit de mercredi à jeudi, ils ont été victime d’un vol de nourriture, sous leur abris-moustiquaire, par des ratons-laveurs qui ont fait main basse sur deux pains et des chaussons aux framboises, bien enfermés dans un bac de plastique qu’ils ont habilement ouvert. On n’a jamais su si les chaussons étaient délicieux. Aux dernières nouvelles, les voleurs étaient toujours au large et sont facilement reconnaissables à leur coulis de framboises sur le bord de la gueule.

Déjà samedi et en l’absence des autres, nous jouons quelques parties de Rondell-O, puis on en profite pour ranger ce qui ne sert plus avant le retour à la maison de demain. Il fait beau et chaud. En soirée, on brûle les dernières bûches de bois bien installés autour du feu, jusqu’à 22h30. Le petit Thomas décide de jeter au feu sa couleuvre décédée depuis quelques jours. Ouach ! Quelle odeur nauséabonde ! Il faut avoir le cœur solide, surtout qu’elle était restée dans son contenant depuis quelques jours.

Toute bonne chose a une fin et nous reprenons le chemin du retour séparément, selon les vœux exprimés des autres équipages en ce doux et ensoleillé dimanche matin. Marcel quitte le premier, puis Gilles. Nous quittons vers 9 heures au son de la musique qui joue dans le lecteur CD, arrivés au kilométrage 750 de la route 401, c’est le désastre. Le pneu arrière gauche de la caravane éclate en lambeau dans un bruit infernal. Je me range sur le côté pour constater les dégâts; le pneu est effectivement désintégré et une partie de la jupe d’aile est partie. Débute alors les téléphones au service routier d’urgence dont nous sommes membres.

Comme service, on a déjà vu mieux. Personnes aux alentours ne peut nous dépanner et c’est un exploitant d’Ottawa, à une heure de route, qui est demandé. Il mettra trois longues heures à nous trouver, non sans m’avoir téléphoné à quatre reprises. C’est assez bizarre de constater comment ces gens ne connaissent pas leur propre réseau routier. J’avais beau leur dire que j’étais à la halte routière, en direction de l’est, au kilométrage 758. Je m’étais déplacé à cet endroit, le remplacement d’un pneu sur cette voie rapide étant interdit, pour être plus facilement repérable.

Finalement, après plus de 4 heures d’attente, on reprenait la route vers la maison. Dès les premiers kilomètres franchis en sol québécois, un bouchon monstre de plusieurs kilomètres nous souhaitais la bienvenue et aiguisait notre patience pour une autre demi-heure. À 19h30, la caravane était installée au camping, à notre grand plaisir.

On était loin de nos peines puisqu’une rallonge escamotable refusait de s’ouvrir. Était-ce dû au déséquilibre de la caravane sur la route lors de l’éclatement du pneu, nul ne peut le dire. Mais, avec l’aide du voisin et d’un peu d’huile de bras, on l’a décoincé ce matin et tout est rentré dans l’ordre. Il ne reste plus qu’à faire monter un nouveau pneu et remplacer la jupe d’aile pour que plus rien ne soit apparent. Disons qu’on aurait pu se passer de ces incidents.

4 commentaires sur “Tout est bien qui finit… mal

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