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Ce matin, ma conjointe passait un scan à la clinique de radiologie Dix30, une clinique privée. Et quelle clinique; une vaste salle d’attente claire et moderne avec son mobilier et sa décoration à la fine pointe. Les portes d’entrée sont en verre et derrière le comptoir, cinq postes d’accueil et un imposant mur d’eau complètent le décor. Bref, en parfaite harmonie avec le quartier Dix30, situé dans un secteur cossu de Brossard.
Contrairement à l’hôpital ou une clinique publique, le temps d’attente est inexistant. Sitôt rentré et enregistré, vous passez en arrière boutique subito presto ! Et du personnel, il y en a dans cette rûche au service impeccable. Pour les résultats ? Deux jours suffisent pour que nos médecins traitants en soient informés.
Mais cette performance a un prix; 465$ pour un scan d’une demi-heure et une patiente nous informait qu’elle devait étendre 900$ pour une résonance magnétique… ou se taper 30 mois d’attente au public. Quand on connait l’importance du temps lorsqu’on vous trouve un bobo dans un organe vital, le choix est assez facile à faire, si vous disposez de quelques dollars. Mais que fait le citoyen qui n’a pas les moyens de se payer pareil examen ? Riche et en profiter, ou pauvre et crever ? Telle est la question !
Pourquoi en sommes nous arrivés là ? On paie de plus en plus de taxes sur à peu près tout ce qui coûte des sous et malgré tout, on s’enlise. On ne voit pas la fin… sauf pour mourir.
Regardez l’organigramme du réseau de la santé au Québec, c’est un labyrinthe tellement vaste qu’il n’y a même plus de place où inscrire le patient qui finance lui-même le système. On a trois médecins à la tête du gouvernement et ils ne sont même pas foutus de trouver des solutions à ce système de santé gangrené. Entre le temps d’attente interminable du public et celui inexistant du privé, il devrait y avoir un juste milieu, une coordination.
Certains se rabattent sur les assurances collectives qui remboursent jusqu’à 80% de ces coûts. C’est bien beau, mais cette protection a aussi un prix, dissimulé derrière nos cotisations qui fluctuent avec les demandes croissantes de règlements. Donc, on paie sur deux fronts sans vraiment en avoir pour notre argent.
Les dernières statistiques illustrent bien que les pauvres s’appauvrissent, les riches s’enrichissent et la classe moyenne étouffe et glisse lentement mais sûrement vers la première catégorie de CONtribuables.
Cette triste réflexion meublait mes pensées, alors que j’attendais ma conjointe et que j’étais témoin du roulement intensif des patients qui se succédait sans arrêt. Je trouvais vraiment triste qu’un tel endroit ne soit réservé qu’à une clientèle qui peux se le permettre. Oui, il y a beaucoup de travail à faire pour redresser cette situation anormale mais il faut une volonté politique que je ne sens absolument pas.
Ça semble impossible de relier ces deux mondes si semblables et différents en même temps. Et avec la population qui vieillit, ça devient un problème de société qu’il faut régler dès maintenant en imposant un remède de cheval. On s’éloigne de plus en plus du rêve du père de l’assurance-maladie, Claude Castonguay, en 1969; de doter les québécois d’un système de santé universel, performant et de qualité.
J’aimerais bien voir ces mêmes cliniques privées, avoir à traiter les malheureux de notre société à qui le système public lui, n’a pas le choix de s’occuper. C’est encore une fois bien plus facile de faire de la gestion de l’élitisme.
Je n’ai pas vu souvent des itinérants, des schizophrènes et des drogués acceptés dans ces cliniques.
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