POURQUOI DIT-ON…? (PARTIE 4)

La Une

Voici quelques expressions du quotidien, mais qu’en est-il de leur histoire ?

DÉCOUVRIR LE POT AUX ROSES

La locution « découvrir le pot aux roses » s’emploie aujourd’hui pour une personne qui a su dévoiler une réalité cachée ou révéler un stratagème.

L’origine de cette expression était autrefois réservée à l’univers complexe des relations amoureuses et remonte au XIIIe siècle.

Une première hypothèse affirme que le pot aux roses renfermait, à l’époque, la poudre dont se fardaient les femmes pour avoir un joli teint, un moyen de tromper leur entourage en dissimilant leur véritable visage.

Une seconde explication souligne que ce pot renfermait une mystérieuse mixture à base de rose, dont la fleur symbole de virginité renvoie à l’imaginaire érotique.

RABATTRE SON CAQUET

On « rabat son caquet » à une personne dont on souhaite qu’elle se taise ou encore pour la remettre à sa place lors d’une conversation.

L’expression est née au Moyen Âge, à partir du mot « caqueteresse », qui désignait une femme bavarde au XVe siècle,

C’est seulement au siècle suivant que l’adjectif a inspiré le verbe « caqueter » qui désignera aussi le cri de la poule. Le langage familier a utilisé le mot « caquet » pour qualifier une conversation de dérangeante ou importune. Une connotation péjorative qui fut alliée à l’époque au verbe « abaisser » ou « rabattre » pour créer l’expression que nous connaissons.

TOMBER DANS LE PANNEAU

L’expression « tomber dans le panneau » s’emploie pour désigner une personne tombée dans un piège sans en avoir conscience.

Cette locution se rapporte à l’origine au domaine de la chasse. Au XIIIe siècle, le panneau, dérivé du latin « pannellus » (morceau d’étoffe), qualifiait un filet que les chasseurs tendaient pour capturer le petit gibier, comme le lapin ou le lièvre. Les animaux crédules se laissaient souvent tromper par cette ruse et se retrouvaient prisonniers.

Le terme n’a donc aucun rapport avec les panneaux de signalisation ou publicitaire qui n’existaient pas à l’époque. On peut aussi utiliser, mais plus rarement de nos jours, « donner dans le panneau », comme l’avait écrit Jean de la Fontaine dans sa fable L’ours et ses deux compagnons.

L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE

Proverbe bien connu, « l’habit ne fait pas le moine » invite à ne jamais se fier aux apparences.

L’expression est née au XIIIe siècle, mais deux hypothèses s’affrontent sur son origine.

La première est liée à un événement historique, lorsque, le 8 janvier 1297, François de Grimaldi décida de prendre d’assaut Monaco. L’ancêtre de la famille princière actuelle de Monte-Carlo s’était déguisé avec ses hommes en moine franciscain pour tromper les gardes. Un événement toujours gravé dans le blason des Grimaldi symbolisant des moines tenant une épée.

Une seconde hypothèse renvoi quant à elle au pape Grégoire IX (1145-1241) qui aurait dit : « Ce n’est pas à l’habit qu’on reconnaît le moine, mais à l’observation de la règle et la perfection de sa vie. »

METTRE LA PUCE À L’OREILLE

L’expression « avoir ou mettre la puce à l’oreille » signifie se douter de quelque chose, éveiller la méfiance ou les soupçons de quelqu’un.

Apparue au XIIIe siècle, cette locution a changé de sens au fil des années. À l’origine, elle faisait référence au désir que l’on pouvait ressentir pour une personne dont on était amoureux. On disait alors, jusqu’à la fin du XVIe siècle, « avoir la puche à l’oreille ».

Au XVIIe siècle, la dimension érotique a laissé place à l’inquiétude et à l’angoisse, par analogie à la puce, petit parasite qui pouvait se faufiler dans le conduit auditif et dont les morsures provoquaient de fortes démangeaisons.

Aujourd’hui, on a conservé le sens du doute, en référence au soupçon que l’on avait en voyant une personne se gratter frénétiquement.

PLEURER COMME UNE MADELEINE

Lorsqu’une personne est submergée par l’émotion, elle peut se mettre à « pleurer comme une madeleine », c’est-à-dire pleurer à chaudes larmes.

L’expression ne fait en aucun cas référence au petit gâteau lorrain, mais prendrait racine dans l’Évangile. Elle renvoie à l’histoire de Marie-Madeleine, prostituée repentie qui, apprenant la venue de Jésus à Magdala, en Galilée, s’était présentée à Lui en pleurs, rongée par le remords de ses péchés.

Ses larmes étaient si abondantes qu’elle a pu laver les pieds du Christ, avant de les sécher avec ses cheveux. Elle est ensuite devenue l’une de ses plus fidèles disciples.

Cette histoire a d’abord fait naître au XIIIe siècle l’expression « faire la Madeleine », avant de prendre sa forme actuelle au XIXe siècle.

FAIRE L’ÉCOLE BUISSIONNIÈRE

À propos des élèves qui préfèrent aller s’amuser plutôt que d’aller à l’école, on dit qu’ils font « l’école buissonnière ».

Cette locution trouve son origine au XVIe siècle. À cette époque, on appelait les écoles buissonnières des lieux d’apprentissage clandestins créés par l’Église luthérienne pour répondes aux écoles dirigées par le clergé catholique et reconnues par le roi.

Elles doivent leur appellation au fait qu’elles étaient souvent dissimulées dans les campagnes et même dans les bois, afin de répandre leur parole sans risquer d’être fermées.

Ces écoles interdites « cachées dans les buissons » dispensaient leurs cours à l’abri des regards, comme le faisait à ses débuts Martin Luther, considéré comme le père du protestantisme en Allemagne.

À suivre…


Une année de plus sur le chemin de la vie pour…

Alexandre Raymond

Bon anniversaire !


Pensée et citation du jour

Le respect de la personne humaine se fonde sur son caractère irremplaçable.

Blaise Pascal


Ça s’est passé un 19 août…

(1968) Création de la carte de crédit Chargex, qui deviendra Visa.

(1969) Claude Raymond devient le premier québécois et canadien à porter les couleurs des Expos de Montréal.

(1990) Crise d’Oka : Neuf cents soldats de l’Armée canadienne prennent position sur les barricades à Kahnawake et Kanesatake.

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