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En plein carnaval de Québec, pourquoi pas se plonger dans l’histoire des carnavals au Québec, reculant même jusqu’à la fin du 19e siècle, comme nous l’apprend l’historienne Catherine Ferland dans les pages du cahier Weekend du Journal de Montréal du 4 février dernier.
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« Carnaval, Mardi gras, Carnaval ! À Québec c’est tout un festival ! » Ça y est, un bonne partie des gens qui lisent ces lignes auront cette chanson en tête pour le reste de la journée.
Les festivals d’hiver font partie de l’ADN québécois.
Organisés dans bien des régions, ils permettent d’oublier la rigueur de la saison froide, le temps d’assister à une course de traîneaux, d’admirer des sculptures de neige, de prendre part à une séance de patinage… des sorties se concluant bien souvent, il faut l’admettre, par un p’tit verre pour se réchauffer !
Profitons du début de février, qui marque la période des festivités, pour revisiter cette belle coutume.
Si le carnaval est, bien sûr, associé à la ville de Québec, il ne faut pas oublier le reste de la province.
Après tout, un grand nombre de municipalités – des grosses villes comme Montréal jusqu’à de modestes villages – ont organisé ou organisent toujours leur propre carnaval d’hiver.
Célébrer ainsi l’hiver, au moyen d’un festival, est une pratique qui s’est popularisée tout particulièrement dans la seconde moitié du 20e siècle.
Les carnavals d’hiver agissent comme de formidables leviers communautaires, dynamisant l’économie et donnant un bon coup de pouce aux commerçants locaux.
Les années 1950 et 1960 ont ainsi vu naître de nombreux festivals consacrés à la saison froide. Leur durée et leur pérennité sont variables. Certains de ces événements, très éphémères, n’ont duré que le temps d’une ou deux éditions, tandis que d’autres se sont prolongés sur plusieurs décennies, parfois jusqu’à aujourd’hui.
Les activités qu’on retrouve dans la programmation de ces carnavals ont, bien sûr, de nombreux points en commun. En voici quelques-uns.
1) LA NOSTALGIE DES TEMPS PASSÉS
L’une des caractéristiques des carnavals d’hiver est de célébrer, par diverses activités, le mode de vie traditionnel des anciens Canadiens français.
C’est un peu comme si on voulait rappeler leur ténacité, leur débrouillardise et leur endurance face aux rigueurs de l’hiver,
L’omniprésence des ceintures fléchées (ressorties du coffre de cèdre spécialement pour l’occasion, pour honorer l’habillement des ancêtres des années 1800) est l’une des manifestations de cette nostalgie, tout comme le choix des activités : raquette, traîneau à chiens, etc.
Entre autres évocations de « l’ancien temps », certains festivals d’hiver, dont le Carnaval de Chicoutimi, organisent des ventes aux enchères sur le perron de l’église paroissiale… à la criée, comme autrefois.
2) ALLEZ HOP, EN VOITURE !
Les carnavals sont aussi une excellente occasion de faire revivre, pendant quelques jours, les moyens de déplacement d’autrefois.
Même au milieu des années 1950, alors que l’automobile s’est généralisée, on ressort les belles carrioles à patins et on attelle les chevaux.
Les villes et villages qui bénéficient de la proximité du fleuve, d’un lac ou d’une rivière sont particulièrement enclins à créer leur festival d’hiver, les surfaces gelées se transformant en formidables patinoires extérieures.
Sinon, ce n’est pas grave : des bénévoles s’affaireront à en fabriquer une pour accueillir les patineurs… ou encore on se repliera sur l’aréna municipal.
3) DÉFILÉS. PARADES ET PROCESSIONS
S’ils ne sont pas présents dans tous les carnavals d’hiver, les défilés se retrouvent quand même dans la programmation d’un bon nombre de festivals hivernaux.
L’une des plus anciennes parades est celle du Carnaval de Québec.
Dès la fin du 19e siècle, les organisateurs s’affairaient à mobiliser la communauté, les marchands, les gens d’affaires et divers groupes afin qu’ils préparent des chars qui défileront dans les rues de la ville. Par exemple, le défilé de 1894 compte notamment le char du Club des raquetteurs.
Par convention, le défilé se conclut par le char où prennent place Bonhomme et la reine du Carnaval.
Selon les localités, plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de personnes assistent à l’évènement.
4) PALACES DE GLACE
S’il y a de la royauté, il faut un palais. Ça va de soi !
La construction de châteaux, de forteresses et d’autres tours monumentales au moyen de matériaux fournis gracieusement par dame Nature elle-même fait donc partie des préparatifs des carnavals d’hiver dès la fin du 19e siècle. Des milliers de blocs de glace sont soigneusement préparés pendant le mois de janvier. Ils sont gérés par un « architecte » ; une équipe de bénévoles assure leur assemblage en suivant un plan précis.
Empruntant aux codes esthétiques du Moyen Âge, ces forteresses glacées ont de quoi impressionner. Tout droit, bien sûr, être prêt à temps pour le début des festivités.
Fait digne de mention, l’architecture employée pour ces constructions éphémères se met parfois au goût du jour.
Dans les années 1960, les concepteurs du palais du Carnaval de Québec délaissent les tours crénelées et les forteresses massives pour adopter un style résolument moderne.
5) SCULPTURES ÉPHÉMÈRES
La neige est le matériau privilégié pour concevoir de jolies structures.
Que ce soit à l’occasion d’un concours (local ou même international, comme certaines années au Carnaval de Québec) ou qu’elles résultent tout simplement de l’initiative personnelle de citoyens, ces œuvres éphémères contribuent à animer les quartiers pendant les carnavals d’hiver.
Elles sont aussi l’occasion de démontrer une belle créativité.
6) COMPÉTITIONS PATRIMONIALES
Les festivals d’hiver représentent une formidable occasion d’organiser des compétitions.
On inscrit donc à la programmation diverses courses de traîneaux à chiens, des concours d’habiletés, des tournois de hockey et même, signe de modernité des années 1950, des courses de motoneiges !
Les courses de canots à glace méritent d’être distinguées.
Par leur caractère particulièrement dangereux, elles requièrent une préparation et un entraînement dignes des Olympiques.
On les retrouve dès les premières éditions du Carnaval de Québec et elles sont toujours d’actualité.
D’ailleurs, saviez-vous qu’on a reconnu ce sport périlleux comme un patrimoine québécois ?
La pratique du canot à glace sur le fleuve St-Laurent a en effet été inscrite au registre du patrimoine culturel du Québec en 2014.
37e jour de l’année
Lundi, 6 février 2023
On célèbre aujourd’hui…
LA FÊTE NATIONALE DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE
À la douce mémoire de…
GUY ÉMOND 1941-2019, journaliste sportif québécois et grand amateur de courses de chevaux.
Une année de plus sur le chemin de la vie pour…
Frédérique Geoffrion – Anne-Josée Dessureault – Richard Lambert
Bon anniversaire !
Pensée et citation du jour
Notre monde ne manque pas de merveilles, mais juste du désir d’être émerveillé.
Gilbert Keith Chesterton
Ça s’est passé un 6 février…
(1973) La Tour du CN à Toronto, dont la construction a coûté 52 millions de dollars, est la plus haute structure autoportante du monde, et ce jusqu’en 2007. Au sommet se trouve une antenne de communications sophistiquée utilisée pour la transmission de signaux hyperfréquences et de radiodiffusion.
(1999) Maurice Richard, l’idole d’un peuple, est ovationné pendant près de cinq minutes dans le cadre du dévoilement du trophée portant son nom au Centre Molson.
(2009) Tragédie de l’histoire moderne du Québec, la tuerie de Polytechnique est pour la première fois le sujet d’un film. Loin des polémiques et des douleurs que peuvent susciter le film, Denis Villeneuve présente Polytechnique, un « film de guerre », mais aussi un film poétique et « de consolation », espère le réalisateur, rencontré cette semaine à Montréal.
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