Un pan de notre histoire : La démolition du « Red Light » de Montréal

La Une

UN QUARTIER PATRIMONIAL DE TRÈS MAUVAISE RÉPUTATION

Quand on parle de « Red Light », on pense souvent à Amsterdam. Mais Montréal a déjà eu un secteur de son centre-ville nommé ainsi. Notre « Red Light » s’étalait de la rue Sainte-Catherine jusqu’à la rue Ontario, entre les rues Sanguinet et Saint-Dominique, en englobant évidemment le boulevard Saint-Laurent. Ce quadrilatère avait très mauvaise réputation.

Dans ce quartier louche, on retrouvait toute la faune culturelle hétéroclite de Montréal : les commerces illicites, les petits bandits, des bordels et des maisons de jeu. Dans les années 1950, Montréal était considérée comme la troisième plus importante plaque tournante des paris illégaux en Amérique. On l’appelait même le petit Las Vegas !

La réputation du « Red Light » donne à penser que Montréal était une ville sans morale, où le crime organisé semblait faire la pluie et le beau temps. Ce n’est pas tout à fait faux. À cette époque, de nombreux policiers et politiciens corrompus soutenaient sans gêne le crime organisé.

Pourtant, derrière cette jungle sulfureuse et immorale du centre-ville, il existait dans le « Red Light » une réalité humaine et résidentielle. Le quartier était habité par des familles à revenu modeste qui logeaient dans des maisons trop souvent mal entretenues. Ces habitations en bois et en briques, typiques des faubourgs historiques de la ville, dataient pour la plupart du milieu du XIXe siècle.

GRAND MÉNAGE

En 1954, le plan Dozois prévoyait l’éradication d’une zone de taudis à Montréal en vue de la construction d’un projet de logements sociaux.

Ce plan tient son nom du conseiller municipal Paul Dozois. Ce membre influent de la chambre de commerce a présidé un comité pour l’élimination des taudis. Il est par la suite devenu ministre des Affaires municipales sous le gouvernement de Maurice Duplessis.

Avant même sa publication, le plan a polarisé l’opinion publique. De nombreux administrateurs publics affirmaient que des quartiers, tels que le Faubourg à m’lasse, Goose Village et tout particulièrement le quartier du sexe et de l’alcool, le « Red Light », défiguraient Montréal. D’autres, comme l’urbaniste-conseil à la ville de Montréal Hans Blumenfeld, qui qualifiait le plan de « bulldozois », s’opposaient au projet d’éradication.

Mais, malgré le travail acharné de l’escouade des mœurs, l’éradication du crime organisé dans le « Red Light » était presque impossible. On a fini par être convaincu que la destruction du vieux quartier aux lumières rouges était la meilleure des solutions.

Les premiers avis d’éviction aux citoyens sont alors envoyés à l’été 1957 et les expropriations vont se poursuivre jusqu’en 1959. Les travaux de démolition, quant à eux, s’étalent sur plusieurs années et se terminent en 1961. De façon presque chirurgicale, on détruit un à un les édifices patrimoniaux, déplaçant par le fait même plus de 4000 résidents.

Évidemment, cette destruction massive provoque la fermeture des commerces illégaux qui animent les nuits du « Red Light », mais elle déracine aussi les gens qui y habitent à longueur d’année. N’oublions pas que dans le « Red Light » de Montréal, il n’y a pas que la nuit. Le jour, l’espace urbain grouille de vie. Des travailleurs occupent le quartier, des voisins se côtoient et des rires d’enfants fusent de partout. Toutes ces personnes forgent le tissu social plutôt modeste d’une vie urbaine unique au pays.

Plus ou moins conscients de cette réalité, surtout sans véritable vision pour la protection du patrimoine, puis probablement habités d’une immense soif de modernité venue avec la Révolution tranquille, des décideurs publics ont tout simplement fait détruire notre petit Las Vegas, et ce, dans la plus grande indifférence. Aujourd’hui, les édifices du vieux « Red Light » de Montréal ont presque tous été absorbés par la modernité de la ville.

Source : Martin Landry, Historien, le Journal de Montréal, cahier Weekend, 29 avril 2023, p76


125e jour de l’année

Vendredi, 5 mai 2023

On célèbre aujourd’hui…

LA JOURNÉE NATIONALE DU SPORT ET DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE


Une année de plus sur le chemin de la vie…

Michel Ponton

Bon anniversaire !


Pensée et citation du jour

La paix intérieure est au bout du pardon.

Bertrand Raynaud


Ça s’est passé un 5 mai…

(1928) Les Royaux de Montréal de la Ligue internationale l’emportent 7-4 sur Reading lors du premier match local de l’équipe de baseball disputé au stade de la rue Delorimier devant 22 500 personnes. Il s’agit jusque-là de la plus grosse foule à assister à un spectacle payant dans la métropole.

(1945) Les troupes allemandes des Pays-Bas et du Danemark se rendent aux troupes canadiennes et britanniques. Le peuple souffre de la faim. Les soldats arrivés en sauveurs, resteront pour aider à distribuer les vivres qui arriveront par différents moyens mais surtout par la voie des airs. Des soldats allemands sont désarmés dans un dépôt d’armes légères opéré par le 1er Corps canadien aux Pays-Bas.

(2002) Le plongeur montréalais Alexandre Despatie a remporté sa deuxième médaille d’or consécutive au sein du circuit du Grand Prix de la FINA, dimanche, en terminant premier de la tour de 10 mètres. Despatie, qui a remporté l’épreuve de la tour de 10 mètres au Grand Prix d’Allemagne, en mars, a accumulé 493,95 points pour remporter la victoire.


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