Pourquoi dit-on…? (Partie 2)

Voici quelques expressions du quotidien, mais qu’en est-il de leur histoire ?

À LA BONNE FRANQUETTE

Cette expression signifie faire quelque chose en toute simplicité, généralement partager un repas sans faire de manières, comme à la maison.

Elle serait apparue au XVIIe siècle par opposition au fait de recevoir à la française, qui voulait dire avec beaucoup d’obligeance et d’arrangement.

L’expression originelle « à la franquette » était alors utilisée pour inviter une personne à parler en toute franchise et vient du mot « franc ». « Franquette » constitue donc un mot dérivé par le langage populaire.

Avec le temps, le sens actuel de l’expression a perdu cette référence à la franchise, pour se rapprocher de la simplicité que l’on connaît.

ÊTRE AU BOUT DU ROULEAU

Les problèmes personnels et financiers ou un effort physique intense peuvent parfois mener quelqu’un au bout du rouleau, c’est-à-dire démoralisé ou épuisé.

Cette expression prendrait ses racines dans le monde du théâtre. Jusqu’au XVIIe siècle, le rôle désignait le bâton servant à enrouler les parchemins. Il était utilisé par les comédiens pour leur rappeler leurs répliques. Une fois le texte lu, ils n’avaient plus rien à dire.

De là est née l’expression « être au bout de son rollet » pour qualifier une personne ne sachant pas quoi dire ou en manque d’arguments.

Elle est par extension rapportée à l’épuisement moral et physique. Le terme « rollet » a ensuite été remplacé par « rouleau » au XIXe siècle.

METTRE À PIED

Une faute professionnelle peut pousser un chef d’entreprise à « mettre à pied » un de ses employés, c’est-à-dire l’exclure temporairement des activités de sa société.

Cette expression serait née au XVe siècle dans le jargon militaire. Elle s’appliquait lorsqu’un cavalier commettait une faute grave ou désobéissait à sa hiérarchie. Cette dernière l’obligeait alors à descendre de son cheval pour le « mettre à pied ».

Une punition doublée d’une humiliation, puisqu’en plus d’être privé momentanément de sa monture, le soldat devait retourner parmi les fantassins mal équipés, souvent affectés aux tâches les plus ingrates.

Le terme a pris sa signification actuelle dans le courant du XIXe siècle.

ÊTRE LA COQUELUCHE DE…

Pour « être la coqueluche » d’une personne, il suffit de devenir son préféré, son chouchou.

Cette expression est apparue dans le langage courant au cours du XVIIe siècle, comme variante d’« être coiffé de quelqu’un », synonyme d’être amoureux. À l’époque, le mot « coqueluche » désignait un capuchon. Les médecins recommandaient aux parents de faire porter ce couvre-chef à leurs enfants afin qu’ils gardent la tête au chaud et se prémunissent de certaines maladies, comme la coqueluche.

Cette infection respiratoire très contagieuse était souvent mortelle, notamment chez les nouveau-nés, qui nécessitaient alors une bienveillance très particulière.

SABRER LE CHAMPAGNE

Sabler ou sabrer sont deux expressions toutes deux employées de nos jours lorsque l’on débouche une bouteille, les expressions « sabler » et « sabrer le champagne » n’ont pourtant pas la même origine.

« Sabler » consistait au XIXe siècle à « enduire de sucre les parois du verre, qui, du coup, paraissaient sablées. Le champagne, au contact de ce sucre, moussait de plus belle », nous a expliqué le sommelier Emmanuel Delmas. Ce dernier précise également que « sabler consistait également à rafraîchir la bouteille en l’enfermant dans du sable ».

« Sabrer » renvoie, quant à lui, à faire sauter le goulot d’une bouteille à l’aide d’un sabre pour en faire jaillir le liquide. Ce geste spectaculaire est issu d’une tradition militaire où les cavaliers tranchaient les bouteilles pour fêter leur victoire.

ÊTRE À CÔTÉ DE LA PLAQUE

Quand quelqu’un se trompe ou n’est pas assez concentré pour accomplir une tâche, on dit souvent qu’il est « à côté de la plaque ».

Cette expression serait empruntée aux activités de tir, au XVIe siècle. Une plaque de métal faisait alors office de cible. Dans le langage militaire, le fait de tirer à côté de la plaque signifiait manquer sa cible.

Une autre hypothèse est avancée, provenant du monde du rail. Le mot « plaque » fait ici référence aux plates-formes utilisées pour garer les locomotives, dans les gares du XIXe siècle.

Ces plaques tournantes permettaient aussi aux machines à vapeur de faire demi-tour. Une opération minutieuse qui, quand elle n’était pas bien réalisée, laissait le train « à côté de la plaque ».

À suivre…

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