Christian Dubé est l’homme de la situation

La Une

Objectivement, l’idée du ministre de la Santé sur les infirmières du privé, versus le public est, on ne peut plus nécessaire. C’est une idée que je partage et qui rejoint ma propre vision du problème. À la vitesse ou le privé prend de plus en plus de place, c’est notre système qui risque de disparaître. On pourrait bien reculer de 70 ans.

Dans les pages d’opinions du Journal de Montréal d’hier, Josée Legault y publiait un article intéressant qui rejoint mes inquiétudes sur notre système universel de santé actuel, et que je veux partager avec vous aujourd’hui.

***

LA MONTÉE DU PRIVÉ-PRIVÉ EN SANTÉ DOIT ÊTRE FREINÉE

Nul doute que le peu d’argent « neuf » que les premiers ministres provinciaux ont obtenu du fédéral en transferts pour les dix prochaines années aura des conséquences néfastes sur le réseau public québécois de santé.

François Legault voulait 6 milliards de dollars en argent « neuf » par année. Il n’en recevra qu’un seul. Sur un budget annuel de 53 milliards, c’est une goutte dans l’océan.

Il est vrai que les graves dysfonctions du réseau public ne sont pas une question d’argent. Depuis 25 ans, les multiples réformes ratées sous divers gouvernements y sont aussi pour beaucoup.

Dans une société vieillissante, il n’en reste pas moins que les services en santé sont aussi une question d’argent. C’est pourquoi un danger bien concret, dont on parle pourtant très peu, nous guette.

Celui de voir s’étendre encore plus le recours à des soins et des services au « privé-privé ». Il ne s’agit pas ici du privé couvert par la RAMQ, mais du privé pur et dur. Celui où l’on vous demande votre carte de crédit ou vos assurances privées et non pas seulement votre carte d’assurance maladie.

Au Québec, ce privé-privé étend déjà ses tentacules depuis des années. Sa recette est simple. Moins le réseau public est performant, plus le privé-privé en profite, dans tous les sens du terme, pour élargir son marché.

LA LISTE S’ALLONGE À VUE D’ŒIL

C’est un secret de Polichinelle. En plus d’affamer à répétition la première ligne de la médecine familiale, nos gouvernements ont fermés les yeux sur la montée du privé-privé.

Résultat : au Québec, la liste des soins et services qui peuvent s’acheter directement à hauts frais s’allonge à vue d’œil.

Au privé-privé, incluant dans un nombre croissant de cliniques de la même eau, tout se trouve vite à qui peut payer. Des médecins de famille vous voient rapidement pour quelques centaines de dollars le rendez-vous.

Idem pour des spécialistes qui, s’ils vous suivent, vous coûteront des milliers de dollars en bout de piste alors qu’au public, l’attente peut durer des mois ou plus d’un an.

Pour plusieurs centaines de dollars par bilan sanguin, des labos privés livreront vos résultats illico pendant qu’au public, des labos hyper centralisés traînent de plus en plus de la patte.

UNE RÉVOLUTION TRANQUILLE TRAHIE.

Idem pour les scans et autres tests diagnostiques. Pour plusieurs dizaines de milliers de dollars, vous aurez même une chirurgie. Au public, l’attente sera longue et imprévisible.

Pour beaucoup d’argent, des entreprises privées vous vendront des soins à domicile à la carte. Au public, bonne chance. Pour quelques centaines de dollars, une travailleuse sociale privée remplira votre formulaire sur-le-champ. Etc., etc., etc.

Bref, loin de désengorger le public puisqu’il vampirise son personnel, le privé-privé crée aussi une fracture sociale entre ceux qui peuvent se le payer et la majorité qui, incapable de le faire, poireaute sur les listes d’attente du public.

Or, ce phénomène trahit carrément la lettre et l’esprit de la Révolution tranquille, dont un des objectifs vitaux était d’offrir à tous les Québécois, sans égards aux revenus de chacun, des soins et des services sociaux de qualité, accessibles et payés par les fonds publics.

Avec la montée du privé-privé, ce contrat social et politique éclate. Pis encore, dans une naïveté généralisée.

La réalité est pourtant que si le gouvernement actuel ne fait rien pour le freiner, l’expansion du privé-privé en santé et les graves iniquités sociales qu’il enfante se poursuivront inexorablement.


49e jour de l’année

Samedi, 18 février 2023

Pensée et citation du jour

La route la plus longue que tu devras emprunter au cours de ta vie est le chemin sacré qui mène de ta tête à ton cœur.

Chef McDougall


Ça s’est passé un 18 février…

(1915) Les U-boot allemands commencèrent à attaquer tous les navires marchands dans les eaux britanniques. Ils laissaient normalement l’équipage des navires débarquer avant de couler le navire, normalement par des tirs de canon de pont plutôt que de torpilles, car les U-boot en transportaient un nombre limité. Mais la guerre en mer ne tarda pas à perdre sa nature chevaleresque. Le 7 mai 1915, le navire de ligne civil Lusitania fut coulé, et fit 1198 morts, dont beaucoup d’Américains.

(1945) La bataille d’Iwo Jima est l’assaut durant la guerre du Pacifique par les forces américaines de l’île japonaise d’Iwo Jima, petite île faisant partie de l’archipel d’Ogasawara, à environ 1 000 km au sud de Tokyo et solidement défendue par l’armée impériale japonaise. Elle se déroula entre février et mars 1945 et s’acheva par la conquête de l’île par les Américains au prix de 20 703 tués et 1 152 disparus japonais (la quasi-totalité de la garnison) et 6 821 tués, 492 disparus et 19 189 blessés américains.

(2011) L’Unité permanente anticorruption (UPAC) a été créée par le gouvernement du Québec dans le but de renforcer les actions de prévention et de lutte contre la corruption en matière contractuelle dans le secteur public.


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