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La Une
Alors que le moment de remettre nos déclarations de revenus approche, Québec solidaire a remis sur la table la revendication de produire une seule déclaration de revenus. La CAQ et le Bloc ont aussi formulé de telles demandes dans le passé. Le but est de ne payer de l’impôt qu’à Québec seulement. La raison pour laquelle les Québécois doivent produire deux déclarations de revenus tient à une bataille menée par Maurice Duplessis.
Avant 1942, l’impôt sur le revenu relevait des provinces. Mais déjà, en 1937, Ottawa met en place la commission Rowell-Sirois pour étudier le partage des pouvoirs. Celle-ci dépose en 1940 un rapport qui recommande une plus grande centralisation.
Dans la foulée, Ottawa demande aux provinces de lui céder l’impôt sur le revenu en échange de subsides (secours financiers). Cette mesure ne doit durer que le temps de la guerre. En 1942, le gouvernement provincial libéral d’Adélard Godbout accepte la proposition.
OTTAWA TRAHIT SA PROMESSE
Duplessis, alors dans l’opposition, n’a aucune confiance en la promesse d’Ottawa de redonner au Québec son autonomie fiscale après le conflit. Les fédéraux viennent de renier celle de ne pas imposer la conscription.
Dès son retour au pouvoir en 1944, l’homme politique québécois amorce sa contre-offensive. La guerre est terminée ; il rappelle la promesse de redonner aux provinces le pouvoir d’imposition directe. Le régime des subsides fédéraux fait des provinces « des organismes inférieurs », selon lui.
Duplessis n’aime pas que le Québec soit à la merci d’Ottawa. Le premier ministre du Québec commence par réclamer le respect de la promesse faite en 1942. Une fois encore dans notre histoire, les fédéraux trahissent leur parole et refusent de redonner au Québec ce qu’ils lui ont pris.
Duplessis affirme alors dans ses discours qu’il va livrer une « guerre sans merci » aux fédéraux pour récupérer notre autonomie fiscale et qu’il va contre-attaquer de différentes façons.
Il met en place en 1947 un impôt provincial pour les entreprises seulement. En 1953, il crée la commission Tremblay, chargée d’étudier l’évolution du fédéralisme canadien. Le premier ministre du Québec dénonce du même souffle une autre offensive centralisatrice à la suite des travaux de la commission Massey, qui a déposé son rapport en 1949.
LES AUTONOMISTES SONT DES COMMUNISTES
C’est en février 1954 que Duplessis joue sa carte défensive : il annonce la création d’un impôt provincial pour les particuliers. À Ottawa, le premier ministre Louis St-Laurent rue dans les brancards. Il compare alors les nationalistes québécois aux communistes.
Selon lui, ceux-ci sont comme les « peuples vivant derrière le rideau de fer », rien de moins ! De son côté, le chef des libéraux provinciaux. Georges-Émile Lapalme, exprime aussi son opposition. « L’autonomie provinciale qu’est-ce que ça mange en hiver ? » lance-t-il à l’époque en guise de boutade.
Ces attaques n’émeuvent pas Duplessis, qui rencontre le premier ministre St-Laurent en janvier 1955. Contre toute attente, ce dernier annonce qu’il réduira l’impôt fédéral de 10 % pour donner une marge de manœuvre au Québec. L’impôt provincial deviendra également déductible de l’impôt fédéral.
Des décennies plus tard, les raisons du recul de St-Laurent demeurent encore obscures. Une chose est sûre, Duplessis était prêt à utiliser la machine de l’Union nationale pour faire perdre les libéraux fédéraux au Québec.
C’est ce qu’il fera d’ailleurs en 1958, en aidant les conservateurs de Diefenbaker à balayer la province et à former un gouvernement majoritaire. Louis St-Laurent savait que le chef unioniste pouvait passer de la parole aux actes. Les menaces qu’il lançait n’étaient pas que des paroles en l’air.
François Legault aime se comparer à Duplessis. S’il veut avoir le succès que ce dernier a eu dans ses négociations avec Ottawa, il devra lui aussi passer de la parole aux actes.
Source : Frédéric Bastien, historien et chroniqueur, le Journal de Montréal, cahier Weekend, 1er avril 2023, p79.
97e jour de l’année
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Pensée et citation du jour
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Ça s’est passé un 7 avril…
(1948) La constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’OMS, entre en vigueur. C’est une agence spécialisée dans la santé et dépendante de l’Organisation des Nations Unies. L’OMS trouve ses origines dans les guerres de la fin du XIXe siècle (Mexique, Crimée).
Après la Première Guerre mondiale, la Grippe espagnole de 1918-1919, qui fit en six mois plus de 20 millions de morts, poussa la SDN à créer le comité d’hygiène de la SDN, qui est l’embryon de l’OMS. Selon sa constitution, l’OMS a pour objectif de développer le plus possible le niveau de santé de tous les peuples. La santé étant définie dans ce même document comme un « état de complet bien-être physique, mental et social et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
(1977) Les Blue Jays de Toronto jouent le premier match de leur histoire en saison régulière, l’emportant 9-5 sur les White Sox de Chicago. C’est la première rencontre de la Ligue américaine de baseball disputée à l’extérieur des États-Unis. Au début du match, neige légère et continue, vents du sud-est à 22 km/h, -10ºC avec facteur de refroidissement.
(1994) Début des massacres au Rwanda. En seulement 3 mois, 800 000 Tutsis (près de 8000 par jour), des enfants, des femmes, des vieillards, sont massacrés à coups de machettes par des milices hutues. Un génocide visiblement bien planifié, et dont les images ont fait le tour du monde, mais que la communauté internationale a été incapable d’enrayer.
En 13 semaines, près de 75 % de la population tutsie au Rwanda a été tuée. La France, qui était la meilleure alliée du gouvernement hutu, n’a pas usé de son influence pour prévenir ou arrêter le massacre. Deux semaines après le début du carnage, le général Dallaire et les 250 Casques bleus laissés symboliquement en poste sont condamnés à n’être que les témoins impuissants de l’horreur.
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