Un pan de notre histoire : Référendum de 1980 : comment Trudeau a trompé les Québécois

La Une

Le premier référendum sur l’indépendance s’est tenu le 20 mai 1980. Le Non a remporté 60 % des suffrages, une grande victoire pour Pierre Elliott Trudeau. Ces résultats lui ont permis ensuite de rapatrier la constitution sans le Québec, la plus grande injustice de notre histoire.

Après son élection en 1976, René Lévesque attendait pour tenir le référendum qu’il avait promis. Il croyait être débarrassé de Trudeau après la défaite électorale de ce dernier en 1979 et sa retraite de la politique. Mais Trudeau est revenu au pouvoir en 1980 à la suite d’une élection anticipée provoquée par la chute du gouvernement minoritaire de Joe Clark.

Même si c’était son principal objectif, le chef libéral n’a soufflé aucun mot de son projet de rapatrier la constitution et d’y inclure une charte qui enlèverait des pouvoirs au Québec.

LE PQ, DE LA POURRITURE

Durant la campagne référendaire, Trudeau dépêche au Québec son lieutenant, Jean Chrétien pour aider Claude Ryan, le chef du PLQ. Le ministre fédéral de la justice déclare alors que les péquistes sont « de la gangrène, de la pourriture ! »

Les fédéraux mènent aussi une campagne de peur. Les personnes âgées se font dire que leurs pensions de vieillesse seront coupées.

Privés du soutien des Canadiens anglais, les Québécois seuls se révéleraient pour ce qu’ils sont, des êtres économiquement incapables et condamnés au tiers-mondisme. La dette allait exploser et le prix de l’essence aussi. Tel est le discours tenu par les élus du Québec à Ottawa. Ceux-ci ne ménagent aucun effort pour rapetisser leur propre nation !

La campagne péquiste, elle, vise à rassurer. L’indépendance est viable, dit Lévesque. Elle se fera dans le cadre d’une association économique.

Ce n’est pas en jouant défensif qu’on marque des buts toutefois. Le PQ aurait dû attaquer le Canada anglais au sujet des injustices subies par les Canadiens français. Il fallait insister sur la menace existentielle que l’appartenance au Canada fait peser sur notre culture. Alors que les fédéraux sortaient l’artillerie lourde, la campagne du Oui était menée avec bonasserie.

À cela s’ajoute une gaffe majeure commise par la ministre péquiste, Lise Payette. Celle-ci accuse Claude Ryan d’être marié à une femme traditionaliste plutôt que féministe. Madeleine Ryan ressemble à « Yvette » dit-elle, un personnage dans un manuel scolaire de l’époque que Payette trouve stéréotypé. Cette attaque personnelle fouette le camp du Non.

PERFIDE ONTARIENNE

Outre les erreurs du camp souverainiste, le Non bénéficie de l’intervention de certains premiers ministres des provinces anglophones. Allen Blakeney, de la Saskatchewan, se dit en faveur d’un fédéralisme asymétrique.

Le premier ministre ontarien, Bill Davis, se déplace à Montréal pour faire un discours bienveillant. Pour la première fois de sa vie, il se risque à parler un peu français. Quelques semaines après nous avoir chanter la pomme, il deviendra le principal allié de Trudeau contre nous lors du rapatriement !

Cette prétendue ouverture du Canada anglais à nos demandes pave la voie au tournant du référendum, un discours de Pierre Elliott Trudeau prononcé le 14 mai 1980. Cette intervention est le dernier clou dans le cercueil du Oui.

Lors d’un rassemblement au centre Paul-Sauvé, le premier ministre fédéral prend un engagement solennel.

« Nous mettons nos têtes en jeu, nous, députés québécois, parce que nous disons aux Québécois de voter Non. Et nous vous disons, à vous des autres provinces, que nous n’accepterons ensuite que ce Non soit interprété par vous comme une indication que tout va bien et que tout peut rester comme c’était auparavant. Nous voulons du changement, nous mettons nos sièges en jeu pour avoir du changement ! »

Tout le monde ou presque à l’époque interprète ce discours comme une ouverture aux demandes du Québec, plus d’autonomie et une reconnaissance de notre nation. Trudeau passera le reste de sa vie à dire qu’il n’a jamais trompé les Québécois. Tout le monde connaissait mes idées, fera-t-il valoir après coup.

Cette affirmation est contredite toutefois par André Burelle. Conseiller de Trudeau en 1980, c’est lui-même qui a écrit l’allocution du 14 mai ! Burelle s’est senti trompé par son patron à la suite du référendum. Il a fini par démissionner.

L’intéressé a ensuite rejoint Brian Mulroney pour travailler à l’accord du lac Meech. Il voulait l’aider à réparer les pots cassés.

C’était sans compter sur Trudeau toutefois. Non content d’avoir renié sa promesse, il torpilla cette entente. Pourquoi ? Parce qu’elle octroyait au Québec ce statut particulier qu’il avait refusé de nous donner après nous l’avoir fait miroiter.

Source : Feu Frédéric Bastien, historien et chroniqueur, Journal de Montréal, cahier Weekend, 20 mai 2023, p68


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Pensée et citation du jour

Un pessimiste fait de ses occasions des difficultés, et un optimiste fait de ses difficultés des occasions.

Harry S. Truman


Ça s’est passé un 21 mai…

(1927) Charles Lindberg réussi la première traversée de l’atlantique, de New York à Paris, sans escale. Le « Spirit of St. Louis » se pose au Bourget près de Paris après 33 heures et 27 minutes de vol sans escale. Il a parcouru la distance de près de 6 000 km.

(1969) « Le parc national Forillon, créé en 1969, est situé à la fine pointe de la Gaspésie. Ses paysages grandioses de mer, de falaises et de montagnes s’étendent sur 244 km 2. Forillon protège un échantillon représentatif des monts Notre-Dame et Mégantic et de certains éléments de la région marine du golfe Saint-Laurent.

La présence de dix formations rocheuses différentes, les colonies d’oiseaux marins et les énigmatiques plantes arctiques-alpines donnent au parc son caractère unique. Situé à l’intérieur de ce parc de bord de mer, le site patrimonial de Grande-Grave témoigne du mode de vie des familles de pêcheurs. »

(2012) Les pompiers de Québec procède en soirée un sauvetage spectaculaire au pied de la chute Montmorency, alors qu’une trentaine de personnes réparties dans deux cabines se sont retrouvées prisonnières du téléphérique qui devait les amener en haut de la falaise ; une panne électrique survenue en plein après-midi, alors qu’on célébrait le coup d’envoi de la belle saison, serait à l’origine du problème


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