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Alors que dans ma jeunesse, le côté religieux de cette grande fête de la nativité de Jésus était souligné, aujourd’hui, c’est devenu une fête commerciale.
Pour beaucoup de gens, la crèche est malheureusement disparue.
Une fois les cadeaux déballés, le quotidien reprend sa place. Tous ces préparatifs qui ont duré des semaines, s’envolent en quelques heures.
AU TRAVAIL
Maintenant retraité, je me rappelle aussi, de ces nuits de Noël passées au travail pour faire ma part de protéger et servir les citoyens de Longueuil. Je laissais mon épouse et mon fils continuer les festivités, pour aller « faire ma nuit ». C’est arrivé très souvent. En équipe, on se faisait un p’tit lunch pour célébrer à notre façon… et la nuit passait.
Les gens continuaient de se taper sur la gueule, à cause d’un verre de trop. Une fois, en débutant mon quart de travail, un 24 décembre à 23 heures, un appel rentre au poste : un accident mortel, juste avant le réveillon. À une seule heure des festivités ! Triste réalité. Ça casse un party. L’annoncer aux familles… pas facile pour les policiers, qui demeurent des humains ! Des réalités qui marquent.
En contrepartie, quand je ne travaillais pas la nuit de Noël, je personnifiais le vrai père Noël… et jamais, au grand jamais, mes petits-enfants ne m’ont reconnu. Avec mon costume haut de gamme et mon tour de taille en prérequis, c’était à s’y méprendre. Même mon fils, enfant, ne s’en était jamais douté. Il a bien fallu tout avouer… alors qu’il avait huit ans. J’adorais jouer le père Noël !
LES ANGES
Nous n’étions pas les seuls à travailler : les policiers, pompiers, ambulanciers, le personnel médical de partout, tous en état d’alerte pour tenir le fort, étaient prêt à intervenir. C’est la routine de ceux et celles chargés de la protection des autres. Le genre de travail qui n’a pas de samedis, de dimanches, de jours fériés… on s’y fait et je dois avouer que, malgré tout, j’aimais cette particularité de mon travail. Ces personnes sont des anges qui nous permettent de s’endormir paisiblement chaque nuit. Ils sont aux aguets.
Je me souviens également de ces personnes esseulées qui nous appelaient pour parler, obtenir un peu de réconfort dans cette solitude. D’autres, alcoolisés et dans les vapes, provoquaient des éclats de rires en nous exprimant leurs vœux par la parole ou en chanson.
UN NOËL CONFINÉ
Et cette année, on aura un Noël confiné, du moins pour ceux et celles qui prennent cette pandémie très au sérieux. C’est notre cas ! On se reprendra l’an prochain. J’ai déjà vécu 68 Noëls, celui-ci sera différent mais tout aussi important… avec ma conjointe en regardant la télé qui, contrairement au temps de notre enfance, diffuse son lot de chaînes 24 heures par jour.
On développera nos cadeaux en même temps que la famille de notre fils, via les vidéoconférences, une nouveauté. Le reste sera comme avant : un dodo et un réveil normal comme tous les autres jours de l’année mais le cœur léger et heureux d’avoir pris la bonne décision.
CONTRE MAUVAISE FORTUNE BON COEUR
Pour philosopher un brin, prenons ce Noël comme une opportunité, une autre façon de célébrer comme jamais on a connu. Une expérience de plus à notre vécu. Découvrir une nouvelle forme de Noël qu’on ne soupçonnait même pas. Et avec les technologies qui existent, la distance n’a plus d’importance, parce qu’on peut se voir sans se contaminer, et avec le sourire. Tout le monde y trouve son compte.
Sur un calendrier, la date du 25 décembre est illustrée comme toutes les autres, parce que Noël c’est d’abord dans notre cœur que ça se passe, COVID ou pas.