Cancer du sein

UNE CRISE CARDIAQUE AUGMENTE LE RISQUE DE RÉCIDIVE

Une étude récente rapporte que les survivantes d’un cancer du sein qui subissent un infarctus du myocarde après leur traitement sont à plus haut risque de récidive et de décéder de leur cancer.

Le cancer et les maladies cardiovasculaires représentent à eux seuls plus de la moitié des décès qui surviennent au Canada chaque année (34 % pour le cancer et 18 % pour les maladies cardiovasculaires).

Ces deux maladies semblent à première vue très différentes l’une de l’autre : alors que le cancer est causé par la croissance incontrôlée des cellules, les maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde et l’AVC sont plutôt dues à un blocage de la circulation sanguine vers le cœur et le cerveau

PROBLÈMES DE COAGULATION

Malgré ces différences, plusieurs observations cliniques montrent pourtant l’existence d’un lien étroit entre le cancer et les maladies cardiovasculaires.

Le mieux caractérisé est le très haut risque des patients cancéreux de développer des problèmes de coagulation, les thromboses veineuses (phlébites) en particulier.

Ces caillots peuvent également se former au niveau des artères qui irriguent le cœur et le cerveau, menant à une hausse importante du risque d’infarctus et d’AVC.

Ces désordres de la coagulation touchant tant les veines que les artères sont tellement fréquents que leur apparition, que ce soit sous forme de phlébites ou d’accidents cardiovasculaires, peut être un signe annonciateur de la présence d’un cancer non diagnostiqué.

INFARCTUS PROCANCÉREUX

Une étude récemment parue dans le prestigieux Nature Medicine suggère que l’inverse est aussi vrai, c’est-à-dire qu’un accident cardiovasculaire pourrait aussi accélérer le développement du cancer.

Les chercheurs ont observé chez des modèles génétiquement prédisposés
à développer un cancer du sein qu’un infarctus du myocarde (provoqué par l’occlusion d’une artère coronaire) était associé à une hausse marquée de la croissance des tumeurs mammaires.

Non seulement ces tumeurs contiennent des cellules cancéreuses qui prolifèrent plus rapidement, mais elles sont en plus infiltrées par une classe de globules blancs (les monocytes) qui possèdent une forte activité immunosuppressive.

Il semble qu’à la suite de l’infarctus, les précurseurs des monocytes présents au niveau de la moelle osseuse modifient l’expression de certains gènes pour devenir immunosuppresseurs et migrent par la suite vers les tumeurs où elles empêchent les lymphocytes T tueurs (CD8) d’éliminer les cellules cancéreuses.

Autrement dit, l’infarctus du myocarde reprogramme la réponse immunitaire
et crée un climat immunosuppresseur qui protège les cellules cancéreuses et favorise la croissance tumorale.

HAUSSE DES RÉCIDIVES

Une analyse rétrospective d’études réalisées auprès de femmes atteintes d’un cancer du sein suggère que ce lien entre infarctus du myocarde et cancer observé chez les modèles animaux existe aussi chez les patients cancéreux.

Les données recueillies dans deux cohortes différentes indiquent en effet qu’un accident cardiovasculaire était associé avec une hausse de 60 % du risque de récidive du cancer du sein et de 60 % du risque de mortalité associé à ce cancer. Pour éviter les récidives, les survivantes d’un cancer du sein doivent donc porter une attention particulière à leur santé cardiovasculaire et demeurer très attentives à tout symptôme typique d’une atteinte cardiaque.

Cette relation étroite entre le cancer et les maladies cardiovasculaires fait aussi en sorte qu’il est primordial d’adopter une approche préventive globale pour réduire simultanément le risque de ces deux maladies.

Ce qui est tout à fait possible, car malgré leurs différences, ces deux maladies ont en commun d’être toutes les deux étroitement liées au mode de vie : plusieurs études ont en effet montré que l’absence de tabagisme, le maintien d’un poids corporel normal, une activité physique régulière, et une alimentation principalement basée sur un apport élevé en végétaux peuvent diminuer considérablement le risque de développer un cancer et une maladie cardiovasculaire.

Adopter ces habitudes de vie permet donc de faire d’une pierre deux coups et d’augmenter considérablement les probabilités de vivre longtemps et en bonne santé.

Source : Richard Béliveau, pages Santé, JdeM 21 septembre 2020

Vous en pensez quoi ?

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :