Le « Maitre chez nous » de Jean Lesage est encore plus d’actualité

Ce message lancé par ce premier ministre revendicateur du début des années 60 prend tout son sens avec le énième échec des lois québécoises qui se font massacrées par des juges. La dernière en lice, le loi 21 sur la laïcité. Au lieu de rendre des décisions justes et équitables pour le Québec, ils sèment la discorde en charcutant les lois votées par un gouvernement d’État démocratiquement élu.

Je l’appréhendais ! Contestée en majeure partie par le reste du Canada, Ils ont gagné. Le Québec est plus divisé que jamais et seule l’indépendance nous donnera les pleins pouvoirs.

Les Québécois, majoritairement francophones, sont soumis à cette loi, sauf pour la minorité anglophone qui en est dispensée. Et attendez la loi 101… elle va passer, elle aussi, au moulin à viande des acharnés.

Mathieu Bock-Côté a écrit l’excellent article qui suit, sur cette question, paru hier dans les pages du Journal de Montréal.

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LA LOI 21 ATTAQUÉE PAR LE GOUVERNEMENT DES JUGES

Il fallait s’y attendre : la Cour supérieure a entrepris le démantèlement de la loi 21.

Contrairement à ce qu’on a pu lire ici et là, elle n’a pas été maintenue.

Le juge Marc-André Blanchard a décidé de soumettre le Québec au régime de la partition ethnique.

Il s’agit désormais de découvrir le Québec en communautés rivales et de créer deux catégories de citoyens.

PARTITION

D’un côté, une majorité francophone sont on doit se méfier, de l’autre, des communautés minoritaires qui peuvent désormais s’affranchir au nom du droit des règles québécoises.

Le multiculturalisme canadien, au cœur de la Constitution de 1982, impose toutes ses conséquences.

En gros, les lois votées par l’Assemblée nationale sont bonnes pour les francophones, mais n’engagent pas la communauté anglophone, désormais placée explicitement sous la protection d’Ottawa, transformé en autorité gardienne des minorités.

Peut-on imaginer un seul instant les effets à court terme d’une telle décision pour la cohésion sociale dans une société où la majorité historique francophone est de plus en plus ouvertement méprisée par une mouvance multiculturaliste qui la traite comme un vieux résidu de peuple appelé à s’effacer au nom de la diversité ?

Blanchard normalise juridiquement le fantasme ulstérien de la frange la plus radicale de la communauté anglophone. Autrement dit, elle trouve le moyen de se séparer de la nation québécoise sur son propre territoire. Ne doutons pas que ses représentants trouveront le moyen de nous dire que ce sont les Québécois francophones qui ont décidé de les exclure.

Une partie de notre intelligentsia, véritable bois mort intellectuel et journalistique, célébrera probablement la subtile décision du juge.

Dans les faits, la Cour supérieure vient de montrer à quel point même lorsqu’il se contente d’un nationalisme minimaliste, le Québec est contraint, dans l’ordre fédéral canadien, aux demi-mesures. Elles seront de toute façon piétinées par un gouvernement des juges qui cherche à se faire passer pour l’expression la plus convaincante de l’État de droit.

Comment réagira le gouvernement du Québec ? Telle est la question.

Politisera-t-il cette décision en cessant de faire semblant que ce tribunal, dans les circonstances, est légitime ?

Osera-t-il dire que cette décision est fondamentalement inacceptable ?

Aura-t-il le courage de poser la question constitutionnelle ?

Nous savons que le gouvernement Legault n’est pas souverainiste. C’est son droit. Nous savons toutefois qu’il se veut nationaliste. C’est d’ailleurs son devoir.

NATIONALISME

Dans les circonstances, il ne doit d’aucune manière entrer dans une logique bonententiste où il laisserait entendre qu’il se contentera de demi-mesures et des miettes d’autonomie consenties par Ottawa.

Tous les autres partis politiques doivent se positionner, et ne peuvent se contenter de se réfugier derrière un respect empesé de tribunaux qui, dans les circonstances, servent d’instruments politiques.

Il est insensé qu’une loi fondée sur une décennie de délibérations collectives soit ainsi abolie par un juge capricieux dont l’autorité repose sur une Constitution dont le Québec n’est toujours pas signataire.

Un cycle politique essentiel vient de s’ouvrir. Nous verrons comment chacun s’y positionnera.

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